MALONE

Chapitre 13

One

Je me réveille en sursaut. Tobias.

Ma respiration est saccadée, impossible de reprendre mon souffle. Quand j'essaie de bouger, ça relève d'une mission impossible.

Je ne peux pas bouger car je suis prise au piège dans les bras de Mal. Comme un petit animal pris dans des filets.

Je me suis retournée pendant la nuit et j'ai la tête dans le creux de son cou, un bras autour de lui tandis que lui m'encercle de ses bras. Nos jambes sont emmêlées entre elles. Je ne pourrais pas dire où commence ma jambe et où elle se termine.

Son corps brûlant contre le mien me donne terriblement chaud. J'essaie de me soustraire à ses bras sans le réveiller. Mais Mal grogne et me serre plus fort contre lui.

J'essaie de me dégager encore une fois mais il ne bouge pas. C'est un poids mort.

- Mal... murmuré-je.

Il bouge légèrement, mais ne me lâche pas. J'essaie à nouveau de me dégager de cette étreinte.

Je me fatigue en vain. Il ne me lâchera pas.

- Mal, dis-je un peu plus fort.

- Mh...

- Mal, lâche-moi.

- Mh.

Mais il ne bouge pas et je commence à crever de chaud. Son corps est bouillant.

- Mal. (J'essaie de le repousser en même temps.)

- Mh.

- Putain, lâche-moi !

D'un coup, je sens son corps se tendre contre le mien. Sa prise serrée se relâche et il se laisse tomber sur le dos. Les yeux toujours clos.

Enfin libre, je peux respirer.

Je le regarde. Il est encore un peu pâle mais ce qui commence à m'inquiéter, c'est qu'il semble avoir froid alors qu'il est bouillant.

Légèrement hésitante, je tends la main et la pose sur son front. Il est brûlant.

Je me lève du lit, vais à la salle de bain et prends une petite serviette que j'imbibe d'eau froide. Je reviens dans la chambre, m'assois à côté de lui et lui pose doucement le linge froid sur son front.

Mal ouvre les yeux et me regarde en fronçant les sourcils.

- Tu as de la fièvre, t'es brûlant,  je dis doucement. 

Il referme les yeux en savourant le linge froid.

Je me relève et vais ouvrir la fenêtre puis j'enlève la couverture de sur lui.

- Putain, One, j'ai froid, râle-t-il.

- T'es brûlant, il faut faire descendre la fièvre. Enlève ton t-shirt.

Il sourit. Je lève les yeux au ciel.

- Si tu voulais me déshabiller, il fallait le dire.

- Ouais, c'est ça. Allez, enlève ton t-shirt.

Je retourne dans la salle de bain pour mouiller un deuxième linge. Quand je reviens dans la chambre, Mal a enlevé son t-shirt et a remis le linge froid sur son front.

Quelle belle erreur.

Ce mec a un corps de rêve. J'essaie d'en faire abstraction et je passe le linge froid sur son torse. Je le vois frissonner.