Chapitre 17

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One


J'y crois pas, c'est un putain d'appartement.

Il y a tout, un grand salon dans des tons crème, une petite cuisine, un grand balcon et une porte qui doit être la chambre avec une salle de bain attenante.

Il m'a posée sur le canapé et est parti se changer.

Le soleil commence à se coucher, baignant cet appartement dans les couleurs orange et jaune du crépuscule. Ça offre une source de chaleur, un réconfort pour mon coeur.

Je me laisse tomber sur le dossier du canapé et ferme les yeux, savourant cette lumière chaude qui caresse mon visage.

J'ai presque l'impression d'être chez moi à Marseille. D'être dans ma chambre, de sentir les bras de Lou autour de moi, pendant que nous discutons dans mon lit face au soleil qui se lève à l'est.

Je sens le poids de Mal s'enfoncer dans le canapé et il soupire.

- Ce canapé, c'est comme un puits sans fond, râle-t-il.

- Comme Katty, dis-je en souriant.

Il pouffe légèrement de rire.

- Comme Katty, répète-t-il.

Je n'ai pas ouvert les yeux mais je sens son regard sur moi. Je sens qu'il a envie de parler mais il hésite.

- Parle.

Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour le voir sourire. J'ai remarqué qu'il aime quand je vais droit au but et c'est quelque chose de naturel chez moi.

- Parle-moi de David et Allan. Je veux comprendre comment tu t'es retrouvée avec un monstre pareil à tes trousses et ce que vient faire Allan dans tout ça.

- Pourquoi ? Tu t'inquiètes pour ton patron ?

Il ne répond pas mais je sens la tension qui émane de lui. Je l'ai énervé. Tant mieux, il ne posera plus de questions, comme ça.

Mais après quelques minutes de silence, il parle à nouveau.

- Tu comptes me répondre ?

Merde, je pensais qu'il allait me lâcher. J'ouvre les yeux et plonge dans son vert.

- Arrête de me poser des questions quand je suis sobre. Si tu veux que je parle, fais-moi fumer un joint.

Une manière pitoyable de gagner un peu de temps avant de devoir parler. Ça me laisse aussi le temps de trouver ce que je vais lui dire.

Il me sourit en se levant, part dans la chambre, puis revient avec le nécessaire. Il se rassoit sur le canapé et roule son joint.

Qu'est ce que je vais bien pouvoir lui dire ?

Je sens la nervosité monter en moi. Je me mets à jouer nerveusement avec la manche de mon sweat.

Je ne peux pas lui raconter, Melya en sait déjà trop. Je ne veux pas de sa pitié. Je ne veux pas qu'il me pense faible à cause de ça. Et je veux encore moins de sa colère. Parce que je sais que, s'il apprend la vérité, il va se mettre en colère.

Mais... Moi aussi, j'ai envie d'en savoir plus sur lui. Moi aussi, j'ai envie d'apprendre à le connaître et connaître les parties les plus sombres de lui. Je veux comprendre son comportement. Savoir exactement quand il est sincère et quand il ne l'est pas.

Il se lève et me tend la main. Je me redresse en prenant appui sur lui pour sautiller légèrement jusqu'au balcon où nous prenons place sur les chaises longues.

MALONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant