IKIGAÏ - [KOOKV Version]

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« En fait il n'y a jamais eu de premier, ils se sont toujours aimés, au même moment, au premier regard »

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PDV Extérieur

Taehyung sentait que les choses avaient changé. Il était vêtu d'un collant de danse noir qui recouvrait même ses pieds et d'une doudoune de la même couleur dont l'ourlet couvrait partiellement son fessier.
Le bleu enfila aussi ses bottes en cuir avant de sortir.

L'air frais, glacial même, frappa directement contre son visage.

Il observait d'un air distrait l'horizon couvert d'un lourd brouillard, le temps gris et sale déteignait sur les arbres dépourvus de feuilles qui longeaient la longue allée qui menait à une fontaine gelée.

Le temps était monotone et lourd.

Magnifique, tout ce qui, selon le bleu, faisait la face cachée du monde et pour lui c'était beau, brut, réel.

Sans une once d'hésitation il s'élança, il descendit les trois marches qui le firent s'échouer d'abord sur du gravier.

La vieille Mina ayant promis de s'occuper de son neveu s'il se réveillait avant son retour, Taehyung se permettait alors d'errer comme s'il n'avait jamais hérité brusquement de responsabilités dont il n'aurait probablement jamais voulu.

Carolls of the bells, la célèbre version jouée au piano par David Hicken l'accompagne, et à mesure que la mélodie prend en intensité, Taehyung se sent pousser des ailes.

Il oublie tout, il ne veut plus de ce nom 'Kim', il est juste Taehyung, un petit garçon qui n'a pas connu sa mère et qui lui en veut de l'avoir laissé dans les bras d'un homme incapable d'éprouver le moindre sentiment à l'égard de son fils.

Il est juste Taehyung sans Yeonsol.

Il est juste Taehyung, un homme qui ressent tout.

Juste Taehyung sans rien ni personne, juste lui.

Ou peut-être que...

       Il est Taehyung avec Jungkook.

Et que ça veut tout dire.

Le pianiste épouse parfaitement les touches du piano et les notes deviennent sincères, profondes, elles deviennent des mots que Taehyung aurait aimé entendre au moins une fois, mais ça n'a jamais été le cas.

Il longe l'allée et se dit que ces arbres sont finalement comme lui, ils sont là mais la saison hivernale leur arrache leurs couvertures, leurs vêtements, en fait elle leur arrache ce qu'ils ont et ce qui les embellit sans leur demander leur avis.