Si je pouvais enfermer mes peurs dans une boîte je prendrai une boîte de la taille d'une maison.
J'entreposerai chaque peur dans une pièce et je l'aspergerait d'essence avant de la brûler.
Je choisirais la plus grande pièce pour enfermer ma phobie social. Cette peur d'être entourée, cette peur d'être pris pour la cible des gens autour de moi. Cette peur d'être lapidé par la moindre erreur qui sortirait de ma bouche.
J'entreposerai ma timidité. Ce qui m'empêche de m'ouvrir aux autres, ce qui m'empêche d'ouvrir la bouche, ce qui m'empêche de choisir le chemin où il y a du monde, ce qui m'empêche de demander un arrêt sans que personne d'autres ne demandent.
J'entreposerais aussi dans cette pièce, ma peur d'échouer. Cette peur qui me pousse parfois à rien tenter. Cette peur qui me pousse à tout donner même si ça me rend malade. Cette peur de tout perdre, perdre sa famille, ses amis, ses connaissances, j'ai peur de perdre au sens propre comme au sens figuré.
J'entreposerai dans cette pièce ma peur de l'inconnu. J'ai si peur de l'inconnu que je ne me lance pas dans de nouvelles expériences. J'ai peur de me perdre et de perdre mon âme également. J'ai peur de ce que je ne connais pas. Peur de l'avenir et surtout peur de moi.
J'entreposerais la peur du vide. J'ai longtemps eu peur de tomber. Peur de me casser un membre et qu'il ne soit plus réutilisable. J'ai peur de la hauteur car plus on monte, plus la chute sera vertigineuse. C'est à cause de ça que je me complet au sol, quand je monte, je m'arrête ou je peux maîtriser et je redescends.
J'entreposerai ma peur de prendre la parole. Cette peur qui m'empêche de donner mon avis. Celle qui m'empêche de me libérer, celle qui m'oblige à dormir avec un volcan dans le cœur.
J'entreposerai ma peur des cafards. De ces insectes rampants qui peuvent s'introduire où bon leur semble. J'ai peur qu'il s'insinue dans mes conduits auditifs et me rendent sourd. J'ai peur de ce qu'ils pourraient me faire une fois dans mon corps.
Après avoir entreposé toutes ces peurs dans une boîte, je la refermerai, l'aspergerai d'essence et y jèterai une allumette.
Je m'assoirai au loin et je regarderai toutes ses peurs partir en fumée avant de vivre ma vie...
et toi ?
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Mes lamentations
PoesíaParfois il m'arrive d'écrire de manière inopinée, écrire des textes sans suite, des textes qui m'émeuvent, des textes qui racontent une partie de mon histoire. Au lieu de les garder des mes notes, je préfère les entreposer ici. Peut-être une person...
