Entre Luxe et Simplicité

❦-Eliot (1)

Cela doit bien faire cinq minutes que j'allume et éteins mon briquet afin de contempler la flamme dansante. Cette journée a vraiment été particulière.

Peu importe où j'allais, il fallait qu'Eden Wallden soit dans les parages. Le fruit de mes obsessions. A chaque fois que je la vois je ne peux pas m'empêcher de penser à lui.

- Eliot ? T'es toujours avec moi ? la voix de mon meilleur ami, Drake, retentit à travers le téléphone, me ramenant à la réalité.

Je soupire :

- Désolé, j'étais ailleurs, je suis crevé, cette journée est comme interminable.

- Tu m'étonnes, croiser son ennemie à chaque endroit où tu vas a pas dû être facile, ricane-t-il.

Auparavant assis sur le fauteuil à côté de la fenêtre de ma chambre, je vais m'étendre de tout mon long sur mon lit. Ce gars a beau être comme un frère, il a le don de savoir comment m'énerver en moins d'une minute.

- Tu as fini de te moquer ? je lui demande. Je te rappelles qu'Enzo est mort par la faute de cette fille.

Ma gorge se noue, la fissure qui a été causée dans mon cœur est encore fragile. Le simple fait de prononcer son nom ou de voir une photo de lui est difficile. Enzo... Mon cher grand frère. Il est décédé en fin d'année scolaire dernière, c'est ma mère qui l'a trouvé dans sa chambre, pendu, une lettre de suicide à ses côtés.

Je n'ai pas encore réussi à faire le deuil et je pense que mon père non plus. Ma mère, quant à elle, deux jours après, elle avait quitté la maison sans un au revoir. Mon père dit que le choc était tel qu'elle ne se sentait plus de vivre avec des personnes lui rappelant à chaque instant son précieux fils. 

Pourtant, moi aussi je suis son fils, mais elle n'avait d'yeux que pour Enzo, je n'ai jamais compris pourquoi.

Un mois après l'enterrement de mon frère, on a déménagé plus près de Manchester College, dans un village paumé en dehors de la ville, à vingt minutes de trajet, du nom de Worsley.

- Drake ? je reprends. Je vais devoir te laisser, on se voit demain, ok ?

- Pas de problème, repose toi bien, mec.

Une fois qu'il a raccroché, je me redresse sur mon lit et me masse les tempes. Toute cette situation me donne mal à la tête.

Je regarde par la fenêtre. Il pleut toujours et l'orage ne semble pas vouloir s'arrêter non plus. Tant mieux, ça m'aidera à m'endormir plus facilement ce soir.

Alors que je suis perdu dans ma contemplation de l'extérieur, une silhouette que je vois un peu trop souvent apparaît dans la maison d'en face. Ma chambre donne vue pile sur une autre chambre dans le cottage juste en face de celui de mon père et moi.

Je suis tellement obsédé que j'hallucine maintenant ?

Eden Wallden. Dans la putain de chambre en face de la mienne. Je dois devenir fou.

Je me lève brusquement de mon lit et tire les rideaux sur la vitre. Je ne veux pas qu'elle me voit. Tout en passant une main dans mes cheveux, je réfléchis, comment est ce que j'ai pu ne jamais la remarquer avant ?

Je sors de ma chambre et dévale les escaliers afin de chercher mon père. Je le trouve à la cuisine, en train de bavarder avec nos cuisiniers. L'un des avantages de posséder une célèbre entreprise est que l'on peut avoir beaucoup de domestiques pour nous servir. 

Bien que j'adore cuisiner, être servi par quelqu'un est de temps en temps agréable.

Je m'installe sur la chaise à côté du maître de maison.

- Eliot ? Qu'est ce qu'il t'arrive encore ? m'interroge-t-il avec son ton cynique que je déteste.

- Comment tu as pu faire ça ? Déménager à côté des Wallden ? Tu as perdu la tête ! Et tu ne me l'a même pas dit, je m'exclame.

Tous les domestiques sont tournés vers moi, me regardant comme si j'étais un phénomène extraterrestre. Je crois que je viens de faire une erreur. 

Le regard de mon géniteur s'assombrit et il tape du poing sur la table, nous faisant tous sursauter et j'ai peur quelques secondes que les étagères s'écroulent tant elles tremblent.

- Peut être que si tu rentrais plus souvent à la maison tu t'en serais aperçu ! Et je t'interdis d'élever la voix quand tu me parles ! siffle-t-il, le regard mauvais.

Cela devait faire deux semaines que j'étais resté chez Drake, ne voulant pas devoir supporter mon père et son tempérament colérique. Depuis la mort d'Enzo, il boit beaucoup et est parfois violent. Mais il m'a envoyé tellement de messages pour que je rentre que j'ai cédé et, en le voyant ce soir tout sourire, j'ai cru qu'il allait mieux.

Il semblerait que je me sois trompé, c'est trop tard maintenant, il ne redeviendra pas comme avant.

Je soutiens son regard. Je le déteste, désormais il n'y a plus que son entreprise qui a de l'importance et malheureusement pout lui, il a perdu son successeur idéal, ne restant qu'un fils qui ne l'a jamais rendu fier.

- Vraiment, papa ? Tu passes ton temps à me crier dessus, j'ai cru que c'était comme ça qu'il fallait communiquer avec toi pour se faire entendre, je lui dis, avant de me lever pour rejoindre ma chambre, les poings serrés et une forte envie de frapper quelque chose. Je suppose que mon sac de boxe fera l'affaire.

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Heyy, voici le premier chapitre avec le pov d'Eliot ainsi que l'entrée en scène du père (qu'on déteste d'avance, hein).

Le prochain chapitre s'annonce plus léger on va dire et surtout, il est plus long.

On aura aussi le retour de notre fausse blonde préférée XD.

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