Entre Luxe et Simplicité

❦-Eden (4)

L'avantage d'étudier dans une grande université, c'est que tu peux vivre tranquillement ta vie et passer inaperçue. Le désavantage c'est que si tu te retrouves impliqué  dans une affaire ou des dramas avec les étudiants à papa, c'est la fin d'une vie tranquille.

A chaque couloir, tu te fais insulter, moquée et tout le monde se prête au jeu sans même savoir pour certains la raison de cet harcèlement.

C'est mon quotidien depuis le suicide d'Enzo, qui était mon petit ami. Les seules personnes qui ne me croient pas responsable de son malheur sont Rosalind et Ash, qui reste mystérieux sur la raison de sa sympathie envers moi.

L'autre jour dans l'amphithéâtre il m'a aidée alors que tout le monde m'insultait et me disait d'aller crever. Quand je lui ai demandé pourquoi il avait fait cela, il m'a répondu : 

"- Je n'allais pas laisser une jolie fille se faire humilier de la sorte."

On s'est assis côte à côte durant le cours et on ne s'est plus parlés depuis.

Je viens juste de passer le portail de Manchester College et j'aperçois au loin mon amie. Elle parle avec un gars que je ne connais pas. Elle se tourne puis me voit et laisse l'inconnu pour venir vers moi, un grand sourire aux lèvres.

Il y'a quelque chose de différent chez elle. Peut être sa jupe qui a rétrécie, la nouvelle broche accrochée au veston de sa chemise ou quelque chose de plus profond.

- C'était qui ? je lui demande une fois qu'elle est proche.

- Oh, tu sais, juste un garçon, me répond Rosalind en détournant les yeux, le rouge aux joues.

- C'est lui ton rendez vous de l'autre soir ? j'insiste.

- Bon d'accord, c'est bien lui et ce n'est pas n'importe qui, c'est Drake.

- L'ami d'Eliot ? je dis, étonnée.

- En personne.

- Du coup c'était comment ? Il était gentil ? je l'interroge, excitée de savoir comment peut être un date avec un garçon noble dont la réputation est aussi brillante  que ses cheveux.

Elle me raconte sa soirée alors que nous marchons dans les couloirs afin de nous rendre dans nos cours respectifs. C'est à dire langues étrangères pour elle et gestion d'entreprise pour moi.

La sonnerie retentit. Pas de doute, je vais être en retard vu le temps qu'il fait pour se rendre dans l'aile Est. Cette université est immense et je ne la connais toujours pas après un an et demi à y étudier. Je cours légèrement pour me dépêcher.

Je toque et entre dans l'amphithéâtre bondé.

- Mademoiselle Wallden ? Que me vaut ce retard ? demande le professeur, âgé d'au moins une soixantaine d'années, il est surnommé le Lecteur CD car il lit ses notes sans s'arrêter et remarque à peine la présence de ses étudiants. Je n'aurai jamais cru qu'il connaissait mon nom mais les récents évènements ont dû l'y aider.

- Veuillez m'excuser, c'est exceptionnel. Je suis restée trop de temps aux toilettes.

- Ah, les jeunes, tous les mêmes, je l'entends soupirer dans mon dos alors que je passe le long des rangées à la recherche d'une place libre.

Pourquoi est ce qu'il y'a autant de monde ?

J'aperçois Ash mais il dort et est entouré de deux de ses amis, je crois.

J'arrive au fond de la salle, à la dernière rangée. Il reste une place. Tout juste à côté d'Eliot.

Il ne m'adresse pas un regard, calé au dos de sa chaise, les bras croisés pendant que je me tiens là à réfléchir à une solution pour m'asseoir ailleurs.

Shella, qui est installée à la gauche de son petit ami me lance un regard noir, ce qui me dissuade encore plus de l'idée de m'assoir à côté de l'Alcazar.

- Tu vas rester plantée là toute l'heure comme une idiote ? la voix grave de mon ennemi me ramène au monde réel.

 Ce n'est pas comme si j'avais le choix de toute façon, je ne vais pas m'asseoir par terre. J'éloigne le plus possible ma chaise du brun qui semble toujours indifférent à mes actions, puis m'assois et tente de comprendre ce que raconte le prof.

Mais je n'ai pas le temps de me plonger dans la fascinante introduction du marketing que la main puissante de mon voisin attrape ma chaise et me rapproche de lui. Notre proximité est telle que je peux l'entendre respirer et déglutir, activant sa pomme d'Adam si attirante.

Sans me prévenir, il vient passer sa jambe au dessus de la mienne, nue, m'empêchant ainsi de bouger. 

Perplexe, je le fixe sans rien dire mais je capte le regard de sa copine. Je sens qu'elle va tenter de me noyer une seconde fois.

Le dieu aux yeux verts nous séparant ne semble pas perturbé par toute cette situation. Je ne le comprends pas, une seconde, il me traite comme la meurtrière de son frère et la seconde d'après il se rapproche de moi et me traite comme s'il n'y avait que moi dans son monde. Je le déteste de jouer comme ça avec moi.

Je tente non sans mal de me reconcentrer sur ce que le Lecteur CD raconte mais impossible. La jambe du brun bouge légèrement, comme si elle caressait la mienne, me faisant perde la tête. Ce simple contact met mon ventre en feu. Je peux sentir le tissu rugueux frotter contre ma peau à chaque seconde.

Je crois que je ne vais pas tenir.

Avec le pressentiment que cela va dégénérer étant donné que Shella est dans les parages, je lui chuchote, les dents serrées : 

- Qu'est ce que tu fous bordel ?

- Comment ça ? me répond il avec un air innocent. Je prends des notes et tu devrais faire de même si tu ne veux pas rater le prochain contrôle.

Il m'énerve. Me fixant cette fois-ci, il reprend :

- Ca ne vas pas ? Tu es toute rouge, tu es malade ?

Je ne prends pas la peine de lui répondre, il me provoque.

Alors que j'approche ma main de son genou afin de le virer de là et que cette sensation de brûlure que je ressens cesse, il m'attrape le poignet. J'ai comme une impression de déjà vu.

- Tu vas finir par attirer l'attention à force de t'agiter, me prévient il.

- Dans ce cas, bouge ta jambe.

Il me fait non avec la tête puis affiche un sourire énigmatique. 

- Pff, tu es un vrai gamin, je soupire en retirant mon poignet de son emprise.

- Répète ?

Cette fois ci c'est ma mâchoire qu'il attrape pour me tourner vers lui.

- Eliot Charleman, tu n'es qu'un enfant, je répète, soutenant son regard.

- Vraiment ? Alors explique moi comment un enfant peut avoir ça ? réplique-t-il en pointant du doigt quelque chose plus bas que son torse.

Je baisse les yeux. Il vient littéralement de m'annoncer qu'il a une érection...à cause de moi ? Je sens mes joues me brûler. Je dois être toute rouge. Voyant que je ne réponds pas, il me laisse enfin tranquille, mais toujours sans retirer sa jambe, et se concentre sur le reste du cours.

J'essaye tant bien que mal de faire la même chose mais impossible. Tout ce qui vient de ce passer ne veux pas quitter mon esprit.

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Je n'ai rien à dire de particulier sur ce chapitre, il est...particulier.

En tout cas, le prochain chapitre est lui de nouveau assez court et il y'a plus de suspens...

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