La chambre 6

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Irina

Mon nom résonna comme une sentence.

Il fallait que je tombe sur cet homme, celui qui me méprisait déjà a en juger les regards qu'il me lançait. Super. À en voir sa tête, il était tout aussi ravi que moi de m'avoir parmi son groupe. Je pris une profonde inspiration et m'avançai vers eux.

-Je suis rassurée que tu sois dans mon groupe, Irina, m'assura Sarah, son visage s'illuminant d'un sourire chaleureux.

-Moi aussi je suis content, t'es vraiment sympa comme fille, ajout Eliot, un peu maladroitement.

Son compliment aurait dû me faire plaisir, mais au lieu de cela, un étrange malaise s'installa en moi. Mon instinct me murmurait que quelque chose clochait, même si je ne savais pas exactement quoi.

Les hommes et moi, c'était toujours compliqué. Pour être honnête, catastrophique serait un mot plus juste. J'avais ce talent particulier pour attirer les psychopathes, ou ceux qui ne cherchaient qu'à tirer leur coup. Mais je n'étais pas ce genre de filles, du moins pas avec le premier venu, pas de façon délibérée. Certes, il y avait eu une fois... Une soirée où j'étais tellement ivre que je ne savais plus ce que je faisais. Je ne me souvenais même plus du visage du type. Tout ce dont je me rappelais, c'était que j'avais pris du plaisir, probablement le meilleur coup que j'ai eu de toute ma vie. Ironique, non ? La meilleure nuit de ma vie, mais je ne me souvenais même plus de son visage.

Quelle vie sexuelle passionnante...Avec cette histoire en tête, il n'était pas étonnant que j'aie du mal à faire confiance aux hommes. À l'exception de mon père.

Le silence régnait autour de nous, l'officier, Eduard, s'avança d'un pas assuré devant nous. D'un geste brusque, il posa ses mains derrière son dos et scruta l'assemblée de nouveaux arrivants. Son regard sévère n'augurait rien de bon.

-Bonjour à tous, lança t-il d'une voix tranchante. Je suis l'officier Eduard et je vais vous accompagner tout au long de votre intégration qui, comme vous le savez, durera une année.

Sa voix, aussi froide et dure que celle du commandant Henderson, résonnait dans ma tête. Il piétinait autour de nous comme un prédateur, ses chaussures martelant le sol. Il fit une pause, nous observant tour à tour, avant de reprendre:

-Si vos résultats nous satisfont à la fin de cette période, vous serez pris. Mais, dans le cas contraire, ajouta t-il en un sourire cruel, nous nous ferons un malin plaisir à vous renvoyer chez vous dans votre petit lit douillet.

Son ton menaçant glissa comme un serpent dans l'air, nous glaçant tous sur place. Ses yeux, d'un vert perçant, fixaient chacun d'entre nous avec une autorité implacable.

-Ce type me fait peur... me chuchota Sarah à voix basse.

-Il n'a pas l'air très commode, effectivement, répondis-je en tentant de masquer mon propre malaise.

Mais je n'eus pas le temps de me rassurer qu'une voix s'éleva de nouveau, percutante comme un coup de massue.

-Irina ? J'ai cru comprendre... lança soudain Eduard, son regard se plantant dans le mien avec une intensité glaçante.

Je relevai la tête, mon cœur battant à tout rompre. Ses yeux, d'un vert sombre et pleins de reproches, semblaient vouloir me transpercer.

-Oui... balbutiai-je, peu confiante

-Tu as sûrement quelque chose de plus intéressant à dire. Alors je t'en prie, continue, ironisa t-il, un sourire dédaigneux au coin des lèvres.

IrinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant