L'Orbe de Sang - Draco Malfoy

18

Draco se réveilla en sursaut, son t-shirt collant à sa peau par la sueur froide. Il passe une main tremblante sur son front humide, essayant de se débarrasser du cauchemar qui l'avait tourmenté.

L'appartement sombre était éclairé par la lumière du matin qui se faufilait à travers la fenêtre ouverte du salon. Cela faisait une semaine qu'il avait vu Astoria lors du match à Poudlard, et depuis, il n'avais cessé de ressasser chaque échange, chaque regard. Il avait l'impression qu'une toile invisible s'était formée entre eux, dont il ne comprenait pas tous les fils.

Il s'étira lentement, ses muscles tendus. La semaine avait été marquée par un étrange silence de la part de ses parents. En règle générale, Lucius et Narcissa n'auraient pas laissé autant de temps s'écouler sans le pousser à revoir Astoria. C'était une tactique de manipulation. Ils l'avaient fait avant, quand ils voulaient que Draco réfléchisse à ses choix et qu'il se rende lui-même à la conclusion qu'ils désiraient. Une manière de le pousser en le laissant croire qu'il était maître de ses choix.

Draco serra les dents. Il se leva et se dirigea vers le comptoir de sa cuisine, où plusieurs lettres non ouvertes l'attendaient. La plupart étaient des courriers ordinaires, mais une enveloppe attira son attention : elle portait un sceau doré et une écriture élégante.

Il hésita un instant avant de l'ouvrir puis il arracha le sceau.

Cher Draco,

Je ne sais pas à quel point tu es au courant de ce qui se trame réellement autour de nos familles. Je sens qu'il y a des choses cachées. J'ai besoin de savoir si je peux te faire confiance dans tout cela.
Je ne te demande pas de réponse immédiate, mais sache que je suis chez Ginny Weasley dans les jours qui viennent, si tu souhaites discuter.

Prends soin de toi,
Astoria.

Draco posa la lettre, perturbé par ce ton mystérieux. Tout cela le ramenait quelques mois en arrière, aux complots et aux manigances. Il était fatigué de jouer à ça. Il ne voulait pas rester passif, à attendre que les pièces du puzzle se placent elles-mêmes.

Il prit une douche rapide, enfila un pull et prit sa baguette. Il transplana avec une certaine appréhension, d'autant plus qu'une rencontre avec Harry Potter n'était pas quelque choses qu'il anticipait avec plaisir.

Lorsqu'il apparut devant la maison de Ginny, il reprit une grande bouffée d'air frais. La maison avait une autre allure que lorsqu'il l'avait aperçue quelques jours plutôt dans la pénombre. Elle semblait encore plus soignée et magique, presque scintillante. Les enchantements autour de la propriété dégageaient une aura subtile mais remarquable. Elle représentait tout ce qu'il n'avait pas : une vie simple et paisible.

Il essuya machinalement la paume de ses mains sur son pantalon, puis se dirigea vers la porte d'entrée. Elle s'ouvra d'un coup, Astoria se tenait là, visiblement surprise mais pas mécontente. Ses yeux, malgré leur air fatigué, s'éclaircirent à la vue du blond. Ils restèrent là, figés dans un silence maladroit.

" Draco," dit-elle enfin, un léger sourire aux lèvres, "Je ne pensais pas que tu viendrais si vite."

"Ton invitation semblait urgente." répondit-il d'une voix rauque. Il se sentit soulagé de la voir en meilleure santé que lors de leur dernière rencontre.

Astoria acquiesça doucement et se recula pour le laisser entrer. "Entre, il fait froid dehors. Ginny est au travail aujourd'hui. "

Draco se laissa envelopper par la chaleur qui constatait avec la froideur de son appartement. L'intérieur était encore plus accueillant que l'extérieur, rempli de touches personnelles, de photos de familles, d'objets magiques.