𝐋'𝐄́𝐓𝐑𝐄𝐈𝐍𝐓𝐄 𝐃𝐔 𝐂𝐀𝐑𝐓𝐄𝐋

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎 :

N'hésitez pas à votez !

—

PDV : SEINA

Je reviens à l'hôpital, le cœur battant encore trop fort après cette histoire. La femme a disparu, et moi, je suis de retour dans cette odeur aseptisée qui me donne envie de fuir encore plus loin. À peine je passe les portes que je sens mon corps peser des tonnes. Je n'en peux plus. Tout ça me dépasse.

Je m'adosse contre le mur près de la chambre d'Adriana. Mon téléphone vibre. Un message d'Alvaro :

Qu'est-ce que tu fous ? T'es où ?

Je lève les yeux au ciel. La fatigue commence vraiment à me taper sur les nerfs. Je réponds à peine, juste un :

J'arrive.

Quand j'entre dans la pièce, Alvaro est là, toujours aussi tendu. Il ne dit rien, il fait juste les cent pas comme un lion en cage.

- J'en ai marre.

Il s'arrête net, son regard se plante dans le mien. Il me fixe comme s'il ne m'avait pas entendue, ou peut-être qu'il ne comprend pas pourquoi je dis ça. Moi-même je n'arrive plus à me comprendre. Mais je sais juste une chose : je veux rentrer, loin de ce foutu hôpital, loin de cette vie où tout est en train de s'effondrer autour de moi.

- T'es sérieuse, Seina ? T'as mis Adriana dans le coma, et maintenant tu veux juste partir, comme si de rien n'était ?!
- J'ai pas fais exprès putin !
- Ah ouais ? Et c'est quoi alors, ton plan ? La laisser crever ici pendant que toi, tu te tires espèce de ..

Je suis prête à répondre, mais une infirmière entre brusquement dans la pièce, son regard passant entre nous deux. Elle voit la tension dans l'air, mais elle s'approche, professionnelle, tenant une tablette électronique dans ses mains.

- Excusez-moi, je vais avoir besoin de quelques informations pour compléter les dossiers. C'est au sujet de la patiente, comment s'appelle t'elle ?

Je rétorque le plus vite possible.

- Valeria.

Alvaro me lance un regard de haine.

Quoi ? Il voulait que je dise quoi ?

- Et mademoiselle messieurs vos prénoms et noms ?
- Lina, Lina Cosviria.

L'infirmière note, puis elle se tourne vers Alvaro.

- Diego Marcen.

L'infirmière hoche la tête, puis poursuit, toujours aussi neutre.

- Merci. En fait, nous avons un problème. La patiente a besoin d'une transfusion de sang urgente. Son état est critique et nous devons trouver un donneur compatible.

Je sens mon cœur s'emballer. Une transfusion de sang ? Je ne m'attendais pas à ça.

Alvaro serre les poings, jetant un regard furieux vers l'infirmière.

- Je vais donner mon sang. Prenez-le, faites ce que vous devez faire, mais sauvez-la !

L'infirmière lève les yeux vers lui, un peu surprise par sa réaction.

- Très bien, monsieur Marcen. Pour commencer, pourriez-vous me dire votre groupe sanguin ?
- O négatif.

L'infirmière secoue doucement la tête, presque désolée.

- Je crains que cela ne soit pas compatible avec le groupe sanguin de la patiente. Elle est AB positif. Nous avons besoin d'un donneur avec un groupe compatible, soit A ou B, ou encore AB.

Alvaro se fige quand l'infirmière mentionne "AB positif". Son regard se tourne lentement vers moi, un éclat dangereux dans les yeux. Il sait. Je croise les bras instinctivement, me préparant à ce qui va suivre.