Kotlc one-shots

Sur un pont

Trigger warning : trucs en liens avec le suicide.
Lisez pas si c'est un sujet sensible pour vous.

Keefe n'avait jamais eu de chance dans sa vie , jamais.
Mauvais parents. Cruels et froids , jugeurs et manipulateur.
Mauvais amis. Ils n'étaient pas mauvais en soi, mais pour la plupart, ils ne venaient le voir que parce qu'ils ont besoins de soutien ou d'une distraction à leurs problèmes. Ils avaient même commencé à faire des sorties de groupe sans lui !
Mauvais crush. Elle ne l'aimerais jamais en retour, et pourtant lui donnait plus qu'envie d'au moins pouvoir lui tenir la main.
La chance ne le souriait pas.
Surtout depuis qu'ils étaient rentrés d'Alluveterre.
Fitz qui développe un crush sur son crush, des rumeurs sur sa mère qui crée des rumeurs sur lui, son père qui était devenu encore plus froid et exigeant, alla jusqu'à faire des choses qu'il n'avait jamais fait auparavant, comme le punir de nourriture...
Il n'avait pas mangé depuis une éternité et personne n'avait remarqué.
Le conseil qui le juge aussi, ça se voyait, ils refusaient de lui faire confiance.
Et le cygne noir qui l'exclu de chaque mission, sans se rendre compte que ça l'isolait de ses amis au passage...
Bref, la vie c'était pas ça...
Alors depuis un bout de temps, dès qu'il se sentait trop... triste...il allait sur un pont, regarder l'eau et...le soleil et...se plaindre de sa vie de merde, comme certains humains le dirait...
Au début, c'était juste pour se détendre...mais ça a changé.
Depuis un bout de temps, quand il venait ici, il était pris de pensées qui lui disait que si il sautait dans l'eau et se laissait noyer, il ne souffrira plus jamais.
Aujourd'hui, il avait plus que jamais envie d'écouter ces voix.
Certaines personnes disaient que tomber sur de l'eau était comme tomber sur le sol.
Et si il devait souffrir énormément sur un coup pour ne jamais re souffrir comme il souffre maintenant.
Ça serait...avec joie qu'il sauterai.
Il n'avait pas mangé depuis des mois, alors il s'était d'abord dit qu'il pourrait mourir de faim, mais pas super de devoir attendre aussi longtemps...
Et cette manière serait plus...rapide.
Il était décidé. Et il mourerait avec le soleil.
Ça veut dire au coucher du soleil.
Et le coucher du soleil était arrivé.
Il prit une grande inspiration et se leva.
Il passa un pied par dessus la barrière, puis l'autre, il tenait sur un petit bout de pierre et ses mains tenait la barrière derrière lui, maintenant.
Son corps entier tremblait de ce qu'il s'apprêtait à faire, il commença à prendre de grandes inspirations et...
-- STOP !!!
Keefe s'arrêta dès qu'il entendu la voix. Il fut très surpris, jamais personne ne venait au pont, avant...
Il se retourna et vu, genre...tout le monde.
Les Vacker, les jumeaux, Grady et Edaline.
Et Sophie.
Ils le regardaient tous avec des larmes dans les yeux et un air d'incompréhension, pâles comme des linges. Remarque, ils étaient sûrement pas plus pâles que lui.
Il les dévisageait.
Oh flûte, même quand je veux mourir la chance me sourit pas...
Il ne s'attendait pas à grand chose de la chance de toute manière. Ou d'eux, même.
-- Keefe ? demanda Sophie, avec sa voix douce mais...les émotions qu'il y retrouvait ne lui plaisait pas, sauf que lui, il ressentait presque plus rien, juste la douleur, et l'envie de sauter.
Keefe appela tous ses talents d'acteur et de menteur pour faire face à cette situation délicate.
-- Foster ! Et tous les autres ! Depuis quand vous avez trouvez ce petit pont à moi ?
-- Euh...on passait par là par hasard. répondit Dex, confus, il essayait de dénier ce qu'il avait vu Keefe essayer de faire. Keefe le savait, c'était presque l'état de tous. Presque.
-- Oh ! Je viens genre, tout le temps ! Le coucher de soleil est beau vu d'ici, non ?
-- Euh oui...mais...euh...
-- On t'a tous vu faire ce que tu allais faire, garçon. dit Grady, prudent, méfiant, en se rapprochant doucement de là où Keefe se trouvait.
Keefe compris qu'il voulait le tenir pour l'empêcher de sauter, dans la panique il s'écria :
-- NE VOUS APPROCHEZ PAS OU JE SAUTE !!!
Si certains essayaient de refuser d'admettre ce qu'ils avaient vu, cette phrase fut comme la réalité qui tomba sur leurs têtes.
Keefe voulait se suicider.
En sautant de ce vieux pont.
Grady s'arrêta net, ne lâchant quand même pas Keefe des yeux.
Plus personne n'osaient détourner le regard de Keefe d'ailleurs.
Mais Keefe ne fit que fixer l'eau du regard.
Il ne voulait pas traumatiser ses amis en sautant sous leurs yeux, mais ils ne partiraient jamais maintenant.
Le soleil commençait à disparaitre lentement.
-- Garçon, l'interpella Grady, ne fais pas ça.
Grady tenta de se rapprocher de lui, mais à peine il fit un pas que Keefe se retourna et enleva une main de la barre, démontrant clairement qu'il prenait sa menace très au sérieux.
-- Keefe ! cria Sophie.
Mais Keefe n'osais pas la regarder dans les yeux .
-- Keefe ?
Keefe continua de l'ignorer.
-- Pourquoi ?
La tristesse dans sa voix fut telle que Keefe eu envie de pleurer. En tout cas, il se força à lui répondre.
-- Personne n'a besoin de moi ou même m'aime... Vous m'avez littéralement isolé, venant me voir que quand vous aviez besoin d'une oreille à l'écoute et de conseils. Mon père est encore pire qu'avant et personne n'a remarqué que je n'avais pas mangé pendant des mois ! DES MOIS !!! Des mois que je n'essaie même pas de cacher que je vais mal et que vous vous en fichez ! Vous n'avez pas besoin de moi, donc personne n'a besoin de moi. Il se rendit compte qu'il pleurait, mais pour une fois, il s'en fichait. Ça fait mal, et j'ai aucune putain de raison de continuer à souffrir comme ça...
Il lâcha la barre et sauta.

Il rouvrit les yeux, se redressa et prit une grande inspiration, puis commença à tousser énormément. Tremblant.
Il retomba sur son dos et se rendit compte qu'il était sur le sol.
Et qu'on essayait vainement de lui parler.
Il entendait et voyait flou, mais il crut distinguer un Grady inquiet et trempé, lui demandant de tenir bon.
Sur le pont, il pouvait distinguer des formes colorés, et des gens qui criaient.
Quelqu'un couru vers lui, des larmes tombèrent sur son visage, et Il vu ses yeux préférés, ceux qui sont si uniques. Les yeux marrons de Foster.
Il entendait mal, mais son imagination désespéré eu l'impression que Sophie lui disait " Je t'aime Keefe, s'il te plaît tiens bon, Elwin arrive, je t'aime, reste...".
Il referma calmement les yeux, pensant à quelle point ce rêve irréalisable était magnifiquement beau.

Il les rouvrit encore une fois, mais dans un décor différent cette fois.
Le centre Fost...des soins.
Sophie était là.
--...Keefe ! cria t'elle quand elle remarqua qu'il était réveillé.
Elle lui sauta au cou et le serra si fort qu'il arrêta de respirer.
-- Qu'est ce qu'il s'est passé, demanda un Keefe confus, pourquoi je suis pas mort ?
Il se rendit compte seulement après que c'était plutôt bête de le formuler comme ça, et maintenant, Sophie le dévisageait.
-- On se promenait et on t'a trouvé sur un pont, tu allais sauter, on a essayer de t'arrêter, mais tu l'as fais quand même, et Grady a sauté après toi pour te sauver, mais tu étais déjà bien...euh... noyé quand il était arrivé à ta hauteur.
C'est ce que Keefe redoutait, clairement.
En plus d'être toujours vivant, tout le monde sait.
La chance ne pouvait être plus cruelle que de m'abandonner autant.
-- Et pourquoi il a sauté ?!
Pourquoi il ne m'a pas laissé mourir ? Pour une fois que j'ai le courage de le faire en plus...
Sophie commença a pleurer, Keefe ne comprit pas pourquoi.
Puis il se rendit compte qu'elle devait sûrement être entrain de lire dans ses pensées depuis qu'il s'était réveillé.
Les télépathes avaient le droit et même l'obligation de lire dans ce genre de situation.
Pas que c'était déjà arrivé...
Keefe l'a prit dans ses bras, c'était un peu son rôle à lui quand même...
T'manière, j'aurai qu'à sauter plus tard...
Comme si elle l'avait entendu ( ce qui était sûrement le cas ) et ressera son emprise sur Keefe, mais elle éloigna son visage pour le regarder dans les yeux .
Keefe adorait regarder dans ses yeux .
-- Ne pars pas, s'il te plaît.
-- Et pourquoi ?
Si elle lui donnait une bonne raison, il essaierai de l'écouter.
Elle l'embrassa, s'éloigna et lui dit :
-- Parecque je t'aime et que j'ai besoin de toi.
...
-- Continu de m'embrasser.
Bien sûr que Keefe resterai en vie pour ça !
La chance n'était pas si cruelle au final...