Un murmure dans un gouffre

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Une présence dans le silence

Une âme qui ne juge pas

Et d'où on peut s'élever

Sans risquer de se brûler


Il se révèle dans son regard

Abattant ses cauchemars

Et ses remparts en Alcazar

Pour s'élancer dans le hasard


Il rêve, il espère

Il désire, il fantasme

Et puis il trébuche

Dans la ruche de son marasme


Sali, souillé, piétiné

Humilié, abîmé, calomnié

Il retourne se terrer

Dans sa grotte immaculée


Je suis une épave

Tu n'es pas une épave

Je suis une loque

Tu n'es pas une loque

Je suis une épave-loque

Arrête un peu, tu veux ?


Qu'est-ce qu'on peut faire

Face à un ami

Tapi dans son enfer

Aux couleurs vert-de-gris


Possédé, aimanté

Dans ses sombres pensées

Et se moquant des mises en garde

Comme de piquantes échardes


Attendre sans un mot

Répondre vite aux textos

Dire trop souvent « Toi, je t'aime bien »

Et si tu arrêtais de t'écorcher en vain ?


Qu'est-ce qu'on peut faire

Face à un ami

Qui bâtit sa débâcle

Pour contrer les obstacles ?


Gardienne d'une voix

Qui le laissait sans mots

Car elle abattait

Ses plus âpres défauts


Elle portait un monde

Qui n'existait plus

Des souvenirs déchus

Des visages engloutis


Et puis elle suivait

Les traces de l'oubli

Sans les effacer

Pour le faire exister


Elle était de celle qui détourne les yeux

Ignorant la prudence, le respect, les remords

Sans parler plus fort, pour ne pas encombrer

Sans laisser le vide trop souvent l'habiter


Une fille dangereuse

D'une impudeur magnifique

L'irrévérence en jactance

En réponse à la souffrance


Il était hors sol

Emmuré dans son désert solitaire

Sans pouvoir faire autrement

Que de fuir devant les gens


Elle lui a pris la main

Lui disant « Allez, viens »

Viens danser en cœur à cœur

Et tu changeras ta violence en ardeur


Contiens-toi, apprivoise ce corps

Qui se lit et dit quelque chose

Ton besoin de ravage

N'est que ta part sauvage


Écoute cette chanson

À la fois douce et féroce

Vivace et insidieuse

Et danse, danse encore


Elle lui a pris la main

Lui disant « Allez, viens »

Préfères-tu écrire pour fuir la vie

Ou la regarder droit dans les yeux ?


Il a juste besoin d'être avec quelqu'un

Pour oser nager sans avoir pied

Et se sentir électrisé

Par le bonheur d'exister


Il écrivait dans un geste obstiné

Preuve d'une espérance insensée

Comme tout anéantir pour tout recommencer

Et désécrire sa triste réalité


Elle lui a pris la main

Lui disant « Allez, viens »

Viens taper dans un ballon

Avale une poignée de bonbons

Goûte un peu la confiture

Le jus de figue et de mûre


Elle ne pouvait pas se dire

Pourvu que ça passe

Espérant qu'il reste des traces

De l'ami d'avant l'impact


Il pourrait bien tenter

La colère pour la repousser

Elle resterait droite

Quand bien même il aurait tout fait

Pour qu'elle se jette sur lui

Espérant le rejet redouté

Qu'il n'obtiendra jamais


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