Inside me

3.

-       Tu dois faire en sorte de te rapprocher de lui, me conseilla Gwen.

-       Pardon ?

-       T'as très bien compris.

-       Non, non et non, refusai-je.

-       T'es obligé de passer par là, si tu veux une histoire avec lui, insista-t-elle.

-       Et si je veux pas « d'histoire » avec lui ?

-       Tu vas me faire croire ça, toi ? Je te connais depuis trop longtemps pour ça, se moqua-t-elle.

-       J'y arriverais jamais j'ai pas envie d'essayer. En plus, ce gars se croit au dessus de tout le monde, il me fera que du mal, me lamentai-je. Rappelle toi ce qu'il m'avait dit.

-       Qui ne tente rien, n'a rien ... Ne parle pas aussi vite tu ne le connais pas très bien je te rappelle.

Je secouai la tête. C'était évident, je devais à tout prix me rapprocher de Mister Wilson. Mais me connaissant, je me couvrirai seulement de ridicule devant lui, bafouillerais comme une idiote et accumulerais les bourdes.

Il penserait que je suis bête, que je n'en vaux pas la peine, qu'il mérite un meilleur coup que moi. Vu sa beauté, je craignais aussi le fait que ce soit un joueur et qu'il me fasse du mal. Qui vaudrait de quelqu'un qui n'apporte que de la souffrance ?

Moi-même je me sens comme une gamine qui ne pense qu'à regarder Malcolm vautré dans son canapé avec des miettes de pop-corn sur le ventre, mais je ne peux tout de même pas rester les bras croisés en entendant que ça bouge tous seul.

Je ne le connaissais pas. Je me devais au moins d'essayer de le connaître. J'avais vraiment l'air stupide, n'ayant jamais ressenti quoique ce soi pour personne. C'était une bataille entre ma raison et mes sentiments qui quant à eux gagnaient toujours un peu plus d'emprise sur mon être.

De retour en classe, une bonne surprise m'attendait.

Oh non encore un 2 !

La seule matière où cette année, ça avait mal commencé c'était les maths. Je suis très paresseuse. Je n'aime pas travailler et le résultat se voit dans mes notes qui ne sont pas très élevés. Pendant les épreuves, j'y vais tranquillement sans avoir beaucoup révisé et jusqu'à aujourd'hui je ne m'en suis pas trop mal sortie.

Mais cette année allait être très corsée, car c'était la dernière année avant la terminale. Mais pour les maths ce n'était pas ma faute. En même temps, quand on a un professeur qui nous distribue une théorie en nous laissant nous débrouiller tout seul sans rien expliquer et qui nous met à chaque fois la pression devant tout le monde en nous envoyant au tableau.

M. Jackson appelait ça de « l'autonomie ». Il disait que c'était une manière de bien nous préparer pour plus tard.

       - C'est vrai que ces temps-ci, Mlle Ashton, tes résultats sont en chute libre, dit-il d'un ton sec.

       -Il est obligé de me foutre la honte devant toute la classe, m'énervai-je intérieurement.

       -Puisque, tu as des difficultés, je vais te propose quelque chose ...

A voir son air moqueur, je m'attendais au pire.

Il allait sûrement me demander d'aller passer l'heure au tableau pour auto-corrigée mes erreurs de l'épreuve distribuée quelques minutes auparavant ou encore m'ordonner de faire un marathon autour de l'école en récitant à voix haute mes erreurs. Ne rigolez pas, il en aurait été capable.