///!\\\ petit disclaimer: le sujet peut être un peu lourd pour un certain public, la nouvelle que je vous raconte aujourd'hui n'est pas très joyeuse.
On se plaint beaucoup.
Les cours, une situation, des dramas avec des potes, du réveil dur le matin, de la longueur de la journée et de la nuit trop courte, d'un travail trop dur...
On a les yeux rivés sur le futur ou le passé.
Quand on ne regrette pas, on court pour son avenir.
On en oublie ce qu'on a.
Ce matin, j'avais vraiment du mal à me réveiller. Les cours me fatiguaient.
Je suis rentrée à 10h avec un pote et ce qu'il m'a appris m'a fait réaliser à point on oublie la chance qu'on a, là maintenant, tout de suite.
Ce pote, il a deux sœurs: une grande et une petite. Et, depuis une semaine, sa grande sœur est dans le coma.
Accident de voiture.
Les médecins lui ont fait faire un scanner et lui ont annoncé à lui et à sa famille qu'il n'y avait plus grand chose à faire et que dans une semaine, si ça ne s'améliore pas, ils vont la débrancher.
Ça prévient pas, ces trucs-là.
21 ans.
Rien. Pas d'alcool, pas de stupéfiants.
Un truc tout bête.
Elle était en voiture avec son copain. C'était lui qui conduisait.
Alors qu'ils étaient sur la route, deux roues se sont prises à cause d'une différence de hauteur. Ils se sont retrouvés coincés et, pour se sortir de là, le copain a fini par appuyer à fond sur l'accélérateur. Ça a marché mais ce jour-là il pleuvait et la voiture ne s'est pas arrêtée. Ils ont fini dans un fossé.
Il s'en est sorti avec une clavicule et des côtes cassées mais elle, vous connaissez son état.
Quand il me raconte ça, je pense à tellement de choses.
Du jour au lendemain sa vie a changé. Je parle de la sienne mais aussi de celle de sa sœur, de la vie de ses parents, de celle de son copain... Sa sœur. Moi qui suis tellement proche de mon frère et de mes parents, je ne peux imaginer qu'il arrive quoique ce soit à ma famille.
Comme ça, du jour au lendemain avoir un membre de sa famille dans le coma et être dans l'attente d'une réponse des médecins... Et devoir malgré tout continuer à aller en cours comme si de rien n'était. Jamais je ne me serais doutée de ce qu'il traversait.
Je pense aussi à son copain qui voit un psy car lui était conscient et ça a été un choc de voir sa petite-amie, celle qu'il aime, inanimée à côté de lui et quelque part à cause de lui.
Mais purée mais quelle chance on a d'être en vie! Je ne le dis pas de joie mais presque de COLERE. On est tellement concentré sur nos problèmes que m*rde on n'oublie que pour nous c'est pas fini. On oublie la chance qu'on a d'être encore dans la course, qu'on a encore la possibilité de changer, d'évoluer et d'aller là où on veut aller.
On se plaint du réveil le matin mais au moins on a la chance de pouvoir se réveiller, parce que sa sœur, elle, c'est possible qu'elle ne se réveille jamais, elle.
On se plaint qu'il faut se lever mais, un truc tout bête, combien de personnes rêveraient de pouvoir le faire mais ne peuvent pas car leurs jambes sont paralysées, dans un plâtre ou peut-être qu'ils n'en ont pas.
On est là on se plaint mais on se réveille dans un lit, sous une couverture moelleuse et chaude, vivre dehors dans la rue ça ne doit pas être la même chose.
Ce que j'essaie de dire ce n'est pas "oh, on n'est que des plaignards pourris gâtés", non, ce que j'essaie de dire c'est : venez juste on se pose un instant pour simplement réaliser et profiter de tout ce qu'on a.
Ma famille est en bonne santé, j'ai la chance d'avoir mon propre appartement, d'être en école d'ingé, purée c'était pas donné de l'avoir mais j'ai la chance d'y être.
On passe à côté de tellement de choses.
Je me plains parce que j'ai la flemme d'aller en cours mais le pire c'est que j'en connais qui rêveraient de pouvoir poursuivre leurs études mais qui ont du arrêter pour trouver un taff et gagner de l'argent. Et moi là comme une nouille, je me plains.
Mais en fait, de quoi je me plains ?
Ces cours, cette école, c'est moi qui la voulait et je ne la quitterais pour rien au monde. Ces cours, c'est la possibilité d'avoir un p*tain de salaire d'ingénieur. Ce sont les clés de la vie que j'ai toujours rêvée. Ce sont les clés de la sécurité, car si l'argent ne fais pas le bonheur, il te protège au moins de beaucoup de choses.
J'ai marqué un jour dans un de mes journaux intimes papiers: "Je REFUSE qu'un proche disparaisse à cause d'un manque d'argent." Si un de mes proches se retrouve malade et qu'il existe un traitement, je peux vous jurer que ça me rendrait malade de ne pas pouvoir le sauver juste parce que le traitement est trop cher. Ne rien pouvoir faire, ça me rendrait malade.
Je ne peux pas me plaindre. J'ai des choses à faire...
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Le Vrai Journal Intime d'une vraie étudiante #1
Non-Fictionℍ𝕖𝕝𝕝𝕠 💕, c'est Mily ! Je reviens en force avec ce tout nouveau journal où j'essaie de vous reconstituer ces deux années de prépa, intensive et un peu folles entre trahisons, histoires d'amour et même **fugue** et **fiançailles (!)** que je vie...