chapitre 16

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( Seung-Woo )

Rien ne laissait penser que cette soirée allait prendre une telle tournure. Surtout pas Seung-Woo.
Il y a quelques heures en arrière. Il se trouvait innocemment dans sa récente chambre, s’apprêtant du nouvelle uniforme qui lui avait été posé sur son lit, entre temps. L’ensemble était bien plus terne que l’ancien. Seule la chemise était d’un blanc immaculé et tout le reste d’un noir profond. Avec une légère touche de couleur sur la veste, ou l’emblème de l’académie, était brodé en dorée sur le revers du col.
Choi-gu l’attendait de l’autre côté, dans le couloir, bras croisés, tapotant du pied sur le plancher, exprimant son mécontentement à tout l’étage.
Une fois changé, il sortit de la pièce. La porte fermée, Choi-gu se mit en marche sans lui adresser le moindre regard. Il tenait dans sa main, un étrange papier plié en quatre.

Dans un des quartiers sombre de la cité, de nombreux commerces interdits officiaient. Loin des commerces et des résidence huppé. L’ambiance y était tangible. Les règlements de comptes et les délits, étaient monnaie courante. Concentrant la plupart des patrouilles de police en ces lieux, effectuant des rondes de nuit en continu.
Son esprit était dans le flou total. Alors qu’ils étaient supposés participer à un cours particulier, ils se retrouvèrent à vagabonder hors des limites de l’établissement.
- Tu comptes m’expliquer quand, ce qu’on fait ici ?
- On doit se rendre à un endroit, point final !
- Mais c’est quoi au juste ce cours ?
- Arrête de te poser des questions ! Habitue-toi vite ! Tu seras seul les prochaines fois.
Choi-gu faisait tout pour écourter leur conversation. Pressant le pas, sans donner le moindre détail au jeunot.
Il sera compliqué pour ce dernier de lui soutirer la moindre information. Il est le genre de personne, qui, une fois arrêté, passerait plusieurs heures en salle d’interrogatoire sans souffler le moindre mot.
Un allié parfait pour les combines douteuse. Il ne serait pas judicieux de s’en faire un ennemi.
Mais pour Seung-Woo, il était déjà bien trop tard. Leur rencontre avait été bien trop désastreuse pour espérer un jour, s’apprécier au-delà d’un simple bonjour.
Déjà que le stade de la politesse ne faisait pas encore parti de leur échange.
Sans téléphone, il lui était compliqué de se positionner temporellement parlant. La seule chose sur laquelle il jurerait, c’est que cela doit bien faire presque une heure que Choi-gu lui a certifié qu’ils allaient bientôt arriver.

Il commençait à s’impatienter, ne supportant plus de devoir le suivre instinctivement tel un chien suivant son maître aveuglement. était-ce vraiment un cour, ou une sorte de bizutage?
Ils s’arrêtèrent au beau milieu de halles semi-couvertes. Toutes les grilles des boutiques étaient fermées. Des cartons et des cagettes vide des produits vendu de la journée, étaient empilé un peu partout sur le sol, attendant l’arrivé matinal des agents de nettoyages.
Une des cagettes dégageait une forte odeur de poisson, attirant un petit chat errant, reniflant son contenu à la recherche de denrée à se mettre sous la dent. Il restait fixer sur le corps de l’animal, si mince, que ses cotes apparente semblais près a traverser sa fourrure souillée.
À ses côtés, Choi-gu se résigna à déplier le papier qu’il gardait avec lui depuis le début. Il s’agissait d’une carte de la capitale.
Par-dessus son épaule, Seung-Woo remarqua une petite zone entourer au marqueur rouge à gauche sur le plan.
En le voyant tourner la carte dans tous les sens, il se saisit de l’occasion pour le pousser à bout :
- Cette fois, t’es toujours sûr qu’on n’est pas perdu ? Place la carte dans le bon sens ! Sinon ont risque de marcher encore longtemps. Ce n’est pas que ça me déplaît, mais tu me parais légèrement fatiguer. Tu ne veux pas faire une pause ?
Cette avalanche de sarcasme, avait fait son petit effet. Choi-gu s’empressa de froisser la carte en boule avant de la jeter au loin.
- C’est bon, t’as fini, t’es commentaires !
Le chat se mit soudain à détaler, slalomant entre les jambes du jeune garçon. Était-ce dû au cris soudain de Choi-gu, ou des conséquences que cela avait provoquer ?
- HEY ! Qu’est-ce que vous foutez là ?
C’était maintenant au tour des deux étudiant, sursautant de surprise à l’écho de ses cris, d’une provenance inconnue.
Ils se retournèrent face à deux hommes en piteux état. L’un d’eux était plus jeune, à peine dans la trentaine, svelte et robuste, portant encore son bleu de travail.
Tandis que l’autre, était plus proche de la quarantaine, à la carrure large, le visage cerné, et des sillons se creusèrent nettement sur son front.
- Qu’est-ce que des gamins de l’académie fiche dans notre secteur !
Un effluve d’alcool remonta jusqu’aux narines du jeunot.
Il remarqua spontanément sur le t-shirt trouer du plus vieux, des taches de sang encore fraîche. Sur le moment, il n’osa même pas se demander a qui elles appartenait.
Paniquer, il chercha de l’aide vers son camarade qui ne réagissait plus.
- Choi-gu ont fait quoi maintenant ?
- Je euh…
Tout ce surplus d’information semblait l’avoir dépassé totalement.
- Vous avez déjà sécurisé tous vos emplacements. On ne va pas vous laisser nous voler celui-ci ! Vous vous croyez tous au-dessus des règles. Je vais vous apprendre moi. Vous n’êtes pas prêt de revenir !
Une veine gonfla au niveau de sa tempe. L’homme était prêt à en découdre. Sa colère semblait exagérer et sans fondement pour le jeune étudiant. Mais pour son acolyte, leur réaction était légitime et compréhensible.
C’est pour cette raison qu’il n’hésita pas une seconde à faire un sacrifice.
Seung-Woo sentit une main se poser sur son dos, qui le propulsa contre les deux individus, lui empoignant aussitôt les deux bras, afin d’éviter toute évasion de sa part.
Encore sous le choc, il se tordit le cou pour inspecter derrière lui. Choi-gu avait réellement pris la fuite.
Intérieurement, il le haïssait. A tel point, qu’il aimerait le crier haut et fort pour qu’il puisse encore l’entendre, lors de son échappé.
Cependant, son cri resta coincer en travers de la gorge, dû au coup-de-poing brutale qui lui heurta l’estomac.
À ce moment, il ne s’était jamais senti aussi vulnérable. Voir misérable.
Lui, qui se démarquait toujours par sa force d’esprit et de son agilité pour les sports, semblais lui être d’aucune utilité.
Les yeux embués, il se contentait d’encaisser sans fléchir. Un son strident et continu, résonnait dans ses oreilles, l’empêchant d’entendre le moindre mot et insultes que c’est individu lui postillonnais au visage. Plus rien n’existait autour de lui, seule sa rage et sa frustration restaient nichés en son être.
L’un des malfrats, se rendit compte de son état et s’empressa de raisonner son camarade, avant que son geste ne soit fatal.
- Mec déconne pas ! On devait juste lui faire peur. Pas provoquer une guerre contre l’académie !
Dans un dernier effort, le plus âgé utilisa l’arrière de son arme pour assommer Seung-Woo, comme ultime avertissement.
Soudain, il ne recevait plus aucun coup, ni injure. Que se passait-il ? Était-ce la fin ? Pas encore. Il s’écroula sur le sol, ressentant la douleur pulsé dans chacune des parcelles de son corps.
Brusquement, une main se posa sur son épaule la moins endommagée. Le geste était différent, plus léger, presque rassurant.
Inspirant à plein poumon, en quête d’air frais. Il reprit conscience, sur ce qui l’entoure. Dans un effort quasi-inhumain, il réussit à se redresser, assis adossé contre le mur.
Il réalisa enfin, qu’il n’était pas seul. Moon-Su se tenait devant lui, accroupi et anxieux. Il douta de sa vision, justifiant cette image sur le coup reçu un peu plus tôt, qui lui aurait provoquer des hallucinations.
- Seung-Woo, est ce que ça va ?
Aurait-il aussi des hallucinations auditives ? Après tout, toute cette soirée n’avait plus aucun sens pour lui.
Il lui fallut quelques minutes avant que son esprit ne reprenne conscience sur la réalité des faits. Ainsi qu’a son corps et a ses muscles pour se relâcher.
Il peine à boire l’eau que Moon-su c’est empresser d’acheter dans une supérette nocturne. Sa lèvre étant ouverte, quelques goutte de sang se mélangea au liquide frais.
- Tu te sens mieux ?
- On peut dire que j’ai connu meilleure sensation.
Un rictus nerveux le fit sourire, lui tiraillent les lèvres qui le firent grimacer encore plus.
- Ne bouge pas. Insista Moon-Su, qui appliqua un spray antiseptique sur des mouchoirs, également acheter plus tôt.
- Mais qu’est-ce que tu faisais ici ?
Moon-Su continua d’appliquer du produit sur le mouchoir déjà bien trop imbibé, avant de répondre nerveusement :
- En fait, un garçon qui fuyait m’a percuté, et des bruits étranges ont suivi, alors moi et Min…
Il se tut soudainement, se remémorant l’expression tourmenté que Min-Jae affichait avant de se volatiliser.
- Tu n’étais pas seul ?
- Euh… Si bien sûr que j’étais seul ! Je parlais avec un passant à ce moment.
Ses propos était très loin de la vérité, mais à ce moment, il n’en prit pas rigueur.
Il était juste soulager de ne pas s’être retrouvé seul.
Moon-Su, chercha un moyen de contourner la conversation, sachant pertinemment qu’il n’était pas doué pour mentir à tout bout de champ.
Dans un geste de panique, il rapprocha le mouchoir trempé contre la plaie ouverte, sur la lèvre inférieure du blessé.
- Aie ! C’est encore pire que si tu m’avais frappé.
- Désoler ! J’ai tendance à ne pas contrôler ma force.
Sa bouche s’étira en un sourire, inconsciemment.
- Aieeeee ! Ne dis plus rien non plus !

Les soins primaires que Moon-Su lui avait appliqués n’étaient peut-être pas suffisants, mais il ne pouvait se permettre de l’amener aux urgences. Comment allait-il justifier sa présence dans ses lieux et à une heure, au-delà du couvre-feu, à l’établissement. Aucune excuse valable ne pourrait lui éviter le renvoi. Cela arrangeait bien Seung-Woo, qui, tout en serrant la mâchoire : peine à se relever.
En le voyant tanguer maladroitement, Moon-Su alla lui passer son bras autour de ses épaules.
Le garçon ne rechigna pas et prit appui sur lui, pour avancer.
- S’il te plaît, tu peux garder ce que tu as vu pour toi ? N’en parle à personne, et surtout pas à Cha-Eun.
- Je ne dirais rien ! Mais…
Il accepta sa requête sans sourciller. Par contre, il ne pouvait faire, comme s’il n’en avait jamais été témoin :
- Tu es sûr que tu ne veux pas au moins m’en parler ?
Il baissa les yeux. N’était pas vraiment en état de se confesser.
- On devrait plutôt rentrer… J’aimerais me reposer...

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