Les Garçons Des Saisons Tome 1 : un sortilège ou un baiser ? [En Pause]

🧡chapitre 6🧡

🎃Un balais volant remplacé par un vélo jaune poussin ?
Drôle de véhicule pour une sorcière.🎃

Quand on arrive devant l'université, le portail d'un gris glacé est fermé à double clé, condamnant l'entrée principale. On a encore réussi à renouveler l'exploit de battre notre record d'être en retard. À chaque fois qu'on va à la cafétéria de Miss Madeleine, le temps donne l'impression d'être en suspens, restant figé jusqu'à ce que la réalité nous frappe en pleine tête.

Je m'appuie contre le capot de la voiture d'Olwen en écoutant d'une oreille discrète la conversation entre les gars qui débattent du meilleur plan pour échapper aux griffes du surveillant et aux yeux aiguisés du directeur toujours posté à sa fenêtre. Un silence religieux s'abat sur notre groupe désespéré de parvenir à passer entre les mailles du filet pour ne pas récolter des punitions salées.

Soudainement, on entend un bruit surgir sur la route : cela vient d'un vélo moitié débraillé appartenant à ma saloperie de sorcière, bien installé sur une selle d'infortune en ayant pour seule protection un casque aussi orange qu'une citrouille. Je lève les yeux, ne pouvant pas cacher mon agacement à son arrivée catastrophique, en abimant presque la mademoiselle d'Hélios qui pâlit sous le coup de l'émotion, soulagée que sa belle n'a aucune égratignure.

Elle entrepose son véhicule à deux roues à côté d'un chêne au feuillage dégradé d'un rougeâtre et orangé brillant sous les rayons du soleil bien haut dans le ciel, indiquant bientôt le début de l'après-midi. Par instinct, mon bras s'enroule fermement autour de sa taille aux formes généreuses en l'arrêtant d'avance vers l'établissement, ne voulant pas qu'elle soit la cible des foudres de nos tortionnaires.

— Tu as une dette envers moi, petite sorcière, d'avoir sauvé tes jolies fesses des heures de colle, étant le pire des châtiments de ce lieu, murmurai-je près de son oreille en surveillant que mes amis soient occupés à trancher sur leurs décisions d'infiltration.

Mon souffle chaud chatouille son cou en me délectant de humer discrètement son parfum de pain d'épice, mettant le désordre dans mon esprit envoûté par sa simple présence. Décidément, cette gamine a un certain pouvoir sur ma personne que je n'apprécie pas.

— Merci Erwan.

Elle prononce mon prénom comme un sortilège, d'une manière à éveiller un petit quelque chose de magique dans mon cœur anesthésié qui se réveille lentement au contact de ses lèvres posées sur ma joue, déposant un baiser plein de promesses.

— Ma dette sera que demain durant l'entraînement, tu ferais quarante pompes à la place de cinquante, sourit-elle en s'éloignant rejoindre mes amis, partie fouiller les fougères entourant l'établissement en essayant de dénicher l'entrée de notre passage secret tout à fait dissimulé aux yeux du monde.