🎃je déteste les guimauve
en
forme de citrouille🎃La sonnerie agaçante de mon maudit réveil m'extrait avec violence du monde merveilleux des rêves pour me faire atterrir dans la triste réalité. Je tends mon bras pour éteindre cette alarme en marmonnant dans mes oreillers, en ne ressentant aucun désir de me lever pour affronter ce quatrième dimanche du mois de septembre.
Mes yeux se referment lourdement, incapables de résister à l'envie de me rendormir dans mon petit cocon pour fuir cette journée qui promettait d'être épuisante émotionnellement. Je m'enroule dans mes draps bien chauds avec l'intention d'y rester en priant pour que cette nouvelle saison passe vite à l'oubliette. Je profite égoïstement de quelques heures de sommeil que je vole malicieusement au temps.
— Elouan, ne compte pas sur moi pour te sauver le cul cette fois-ci, tu vas encore l'énerver et cela va très mal se finir.
— Mon cher Hélios, tu n’es qu’un rabat-joie qui aime gâcher le plaisir des autres, donc si tu ne veux pas assister à ma petite blague, libre à toi de sortir.
Je me retourne en grognant dans ma literie de soie noire, agacé par ses voix, qui m'empêche de me reposer. Mon nez sensible remue, gêné par quelque chose de très chatouilleux que j'essaie d'enlever nonchalamment avec ma main. Celle-ci se pose sur mon visage en mettant une substance méconnaissable qui me fait sursauter parfaitement, cette fois-ci réveillé.
— Putain, Elouan, cours vite, parce que si je t'attrape vivant, tu es mort, hurlais-je à plein poumon, furibond contre l'un de mes meilleurs amis qui a pris la fuite comme un lâche.
Je me débats dans mon lit en me levant à toute vitesse pour rattraper ce sale morveux que je compte torturer pour sa blague de mauvais goût. Je descends quatre à quatre les escaliers pour le poursuivre dans le salon éclairé par la douce lumière du soleil levant de cette première journée d'automne qui s'annonce particulièrement mouvementée.
J'évite de justesse un coussin de soie bleu que ma main ramasse pour le renvoyer à Elouan qui perd son équilibre dans le canapé en velours. Je lui saute dessus pour l'empêcher qu'il ne m'échappe encore une nouvelle fois en le tenant fermement.
Je frotte sa tête avec mon coude, ses cheveux blonds toujours bien coiffés ressemblent désormais à un nid de paille. On se chamaille avec les autres coussins qui volent un peu partout dans la pièce et l'un d'eux touche malheureusement un vase d'une valeur inestimable.
Avec Elouan, nos regards effrayés se croisent un court instant.
Dans notre malheur, une seule solution nous vient à l'esprit : dissimuler ce meurtre imprévu. Rapidement, on prend le nécessaire pour ramasser chaque morceau qu'on met dans une poche poubelle qu'Elouan a récupérée dans la cuisine. On s'assure de ne rien oublier de l'objet cassé. Avec un éclair de génie, mes mains prennent un pot de fleurs et le pose pour remplir l'espace vide dans le coin de la pièce, en espérant que personne ne va faire attention à ce léger détail.
— Mec, on est mort, il va vite comprendre le superflu, monsieur Grinch, putain, il va encore nous tirer par les oreilles, je te jure qu'à force, je vais finir par ressembler à un elfe, marmonne Elouan avec notre précieux dans une de ses mains pendant que l'autre est agrippée à la rambarde de l'escalier pour revenir à pas de loup dans ma chambre avec précaution : je ferme la porte.
— Quelles bêtises avez-vous faites ?
Elouan et moi sursautons surpris par Hélios installé à l'aise dans un de mes fauteuils près de la baie vitrée pour admirer le soleil levant de ce nouveau début de saison. Les rayons du soleil s'infiltrent dans la pièce décorée d'une bibliothèque remplie de divers livres sur un pan de mur avec quelques meubles en bois de chêne joliment sculptés. Je me lèche les lèvres en goûtant à cette délicieuse crème chantilly au parfum vanille, parfaite pour accompagner des délicieuses crêpes. Dommage qu'Elouan l'ait gâché pour faire sa blague, une parmi tant d'autres.
Est-ce qu'il va un jour devenir mature ?
— On n’a pas le temps de répondre à ton interrogatoire, on doit sauver nos fessiers avant que ce ne soit trop tard, répond Elouan affolé pour mettre la main sur notre arme ultime camoufler dans l'un des tiroirs du bureau qui va nous sauver la vie.
La super glue qui colle absolument chaque objet cassé, même un dentier. On a dû un jour tenter cette expérience pour ne pas finir couper en petite rondelle par le grand-père d’Hélios.
J'attrape une serviette posée négligemment sur le dossier d'une chaise pour essuyer mon visage. Mes yeux ne lâchent pas Elouan concentré à recoller chaque fragment pour reconstruire ce fichu vase qui provient de Chine. J'admire brièvement mon meilleur ami, très doué pour assembler chaque pièce avec les unes et les autres. C'est un bouffon de première classe avec ses blagues, mais il est loin d'être sans cervelle.
— Il vous reste six minutes, décompte malicieusement Hélios, amusé par nos états d'âmes, sûr que ce psychopathe doit prier chaque dieu grec pour nous voir subir la terrible punition du maître de la demeure.
Je lève mon majeur à son intention pour qui la ferme, car chaque minute peut être fatale à notre survie.
Elouan pose le dernier pour tous les unir et reconstitue à l'identique l'objet désormais en parfait état, à part quelques fissures pratiquement pas visibles.
Je le prends dans mes bras avec prudence encore quelques secondes pour le remettre à sa place avant que monsieur Grinch ne se lève pour découvrir la mascarade. Je dévale l'escalier en sautant de la deuxième marche avec souplesse pour tourner précipitamment dans le salon. Mes mains tremblantes échangent le pot de fleurs et le vase pour que chacun soit à sa place initiale.
— Tu n'es pas encore préparé pour ton match ?
Je fais un bond alarmé par la soudaine apparition d'Olwen appuyé nonchalamment contre l'encadrement de la porte déjà apprêté pour aller au stade.
Mon cœur tambourine dans mes tympans, inquiet de m'apercevoir que ses yeux d'un bleu glacé se posent lourdement sur le vase, mais heureusement, Elouan arrive à cet instant précis en faisant des acrobaties amusantes.
— Salutations, Majesté, bien dormi ? Avez-vous besoin de mes amples services pour préparer le petit-déjeuner ou bien notre belle Gwenaëlle va-t-elle nous faire l'honneur de venir ? Demande-t-il, les mains occupées à jongler avec les faux fruits de décoration pour amuser la galerie.
Olwen se détourne maussade de ce spectacle : ses pas traînant nous indiquent qu'il va dans la cuisine devenue silencieuse ses derniers jours en l'absence de Gwenaëlle.
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Les Garçons Des Saisons Tome 1 : un sortilège ou un baiser ? [En Pause]
RomanceIl haïssait l'automne. Elle aimait cette saison. Il détestait cette fille rousse. Elle appréciait ce garçon mystérieux. Erwan est en avant-dernière année à son campus très prometteur pour lui offrir un avenir sur le chemin de la gloire. Il fait cha...