La Prophétie des Royaumes

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Le vent s'était levé au-dessus des cimes d'Eryndor, hurlant à travers les branches des arbres sacrés comme un avertissement ancien.

Les feuilles dorées, autrefois symbole de la grandeur elfique, bruissaient faiblement, écho lointain d'un âge révolu.

Lyria Valenor, dernière héritière de la lignée Valenor, avançait d'un pas silencieux et déterminé, semblant presque glisser entre les arbres comme une ombre bienveillante.

Elle était fine et élancée, d'une grâce subtile qui rappelait celle des branches souples et élégantes de la forêt. Sa silhouette svelte se fondait dans l'obscurité, son corps effilé évoquant à la fois la légèreté et la force.

Son visage, d'une rondeur douce, portait la marque de son héritage ancien.

Sous ses longs cheveux argentés qui ondulaient autour de ses épaules comme une cascade de lumière lunaire, ses yeux gris, aussi profonds et changeants que les cieux d'Eryndor, scrutaient les ombres mouvantes de la forêt.

Il y avait dans son regard une intensité tranquille, une tristesse ancestrale qui semblait refléter le déclin de son peuple.

Elle frissonna, mais pas seulement à cause du froid mordant.

Elle portait désormais un fardeau bien plus lourd que son armure légère, ornée de motifs anciens, symboles de protection et de royauté elfique.

Son visage, bien que jeune, était marqué par une sagesse et une lassitude rares.

Dans ses cheveux d'argent, elle voyait à la fois l'héritage de son peuple et les échos d'un temps révolu.

Dans ses souvenirs, Eryndor resplendissait autrefois de vie. Les arbres se dressaient alors comme des piliers du ciel, vibrant d'une magie si ancienne qu'elle semblait inépuisable.

Les esprits sylvestres chantaient à chaque souffle de vent, et la forêt elle-même répondait aux pensées des elfes qui la protégeaient.

Aujourd'hui, ce n'était plus qu'un murmure éteint, un soupir lointain.

Lyria voyait dans chaque feuille tombée et chaque racine asséchée le reflet de ce que son peuple avait perdu, et en elle-même, elle se voyait comme un vestige, avec ses yeux d'acier et sa chevelure d'argent, symbole d'un âge révolu.

Ce sentiment d'impuissance presque viscéral s'infiltrait en elle plus profondément à chaque pas qu'elle faisait dans cette forêt qui autrefois était comme une extension de son propre être.

Son esprit ne cessait de revenir à ces dernières années de guerre.

Cette guerre contre les humains de Vëlia, commencée sous des prétextes politiques, avait rapidement révélé une violence inédite, une brutalité qui n'avait jamais été de mise entre elfes et humains, malgré leurs différends historiques.

Lyria se rappelait de son père, assis sur le trône de chêne dans la grande salle du palais d'Eryndor, écoutant attentivement les messagers qui rapportaient les premières nouvelles des envahisseurs.

À l'époque, personne ne croyait que les humains pourraient pénétrer aussi loin dans les terres elfiques.

Après tout, les elfes possédaient la magie, cette force qui maintenait l'équilibre entre leur peuple et la nature depuis des millénaires.

Mais la magie s'affaiblissait déjà à leur insu.

Lyria se souvenait de son père.

Aerondor Valenor, souverain des elfes, avait mené ses troupes avec une dignité inflexible, refusant de croire que les machines des humains pouvaient rivaliser avec les pouvoirs ancestraux de leur peuple.

L'Héritière et le Prince NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant