Sei

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Valentino

Drago m'ouvre la porte après avoir vérifié à travers le judas, et son regard interrogateur ne m'échappe pas en voyant Michaela à mes côtés. Sans un mot, il s'écarte pour nous laisser entrer.

— Michaela, installez-vous dans le salon, j'ai une affaire urgente à régler avec Drago.

Elle me sourit, docile, sans poser la moindre question, et son regard se pose aussitôt sur le jeu de fléchettes accroché au mur.

Drago commence à lui expliquer comment jouer. Pour couronner le tout, il lui sert un cocktail maison, un de ceux dont lui seul connaît la composition. Direction son bureau privé.

La pièce est petite et sombre, éclairée uniquement par des néons roses et bleus. Plusieurs écrans d'ordinateur diffusent des photos d'hommes et de femmes, ainsi que des vidéos apparemment captées par des caméras de surveillance.

D'un geste de la main, il m'invite à m'asseoir à côté de lui. Il craque ses doigts, puis sa nuque, avant de saisir ma clé USB.

— Écoute, j'ai besoin que tu me décryptes ça, lui demandé-je.

— C'est à qui ?

— Luca Gallo...

Je ne peux pas mentir, ce serait futile, il doit savoir dans quoi il s'embarque.

— Je veux le double de ce que tu comptais me donner.

— Ça marche. Tu es le meilleur, Drago !

Un sourire se dessine sur son visage, flatté par le compliment, quand il me sert la main en guise d'accord.

— Bon, vas me chercher un verre de scotch, m'ordonne-t-il en enfonçant la clé dans l'ordi.

Il saisit son téléphone, balance une musique classique. Le violon inonde la pièce alors que je la quitte pour lui apporter son alcool.

Lorsque j'arrive dans le salon, je découvre Michaela danser, heureuse face au lamentable score qu'elle vient de faire ; la flèche est plantée en haut à droite.

— Vous vous rendez compte que vous n'avez marqué que quatre points ?

Elle s'arrête, tape des mains et pivote face à moi, l'air triomphant.

— Oui, mais j'ai touché la cible !

Vu comme ça ...

Je me contente d'inspirer profondément, prêt à répliquer, mais je me retiens. Inutile de gâcher son moment de gloire. Je lève les mains en signe de reddition et me tourne pour rejoindre Drago qui attend son breuvage avec impatience. Je pousse la porte de mon pied et regarde le hackeur les yeux fermés qui joue du air violon.

— Ah, les Quatre Saisons... un classique ! hurle-t-il par-dessus la musique qui explose des enceintes.

— Tiens. Tu t'en sors ? demandé-je.

Je pose sa boisson sur son bureau et observe les lignes de code qui défilent à l'écran. Le gars à la chevelure blonde s'étire avant de revenir sur son clavier.

— Qui est ton hacker préféré, hein ?

— Toi, Drac. Tu le sais. C'est pour ça que je suis là.

Il fronce les sourcils et corrige avec sarcasme.

— Rectification, tu es venu parce que tu n'es pas loin. Hunter a toujours quelqu'un sous la main. Magnus aurait pu faire le boulot, non ?

Un point pour lui.

— Ouais, mais le temps qu'Hunter vienne récupérer la clé et la fasse passer à son gars, j'ai bien peur de perdre du temps. Je n'ai pas ce luxe. Ma nièce est en danger.

J'ai kidnappé un mafieux pour NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant