"Never Forget - Draco Malfoy"

#15 || "Vengeance ?"

...

    Le couloir semblait étrangement silencieux alors que je suivais le professeur McGonagall, mes pas résonnant faiblement contre les dalles froides. Mon regard était rivé sur son dos droit et rigide, et je ne pouvais m'empêcher de sentir mon estomac se tordre à chaque virage.

Albus Dumbledore. Son nom seul évoquait une figure presque mythique à Poudlard. Un protecteur, ou encore le sorcier le plus puissant.
      Pour moi, Dumbledore était la première main tendue, à une époque où tout ce que je connaissais s’était effondré.

     Quand ma maison était dévorée par l'essence noire des partisans de Voldemort, et que je peinais même à comprendre ce qu'il ce passait. Que d'un instant à l'autre, ils sentiraient ma présence et je finirais morte aussitôt.

Il est apparu.

Dumbledore.

Le vieil homme m’avait trouvée, m’avait enveloppée dans cette chaleur bienveillante qui contrastait tellement avec le froid glacial de la nuit. Je me suis laissée aller, sans force pour riposter contre qui que ce soit.

    Il m’avait confiée à ma tante, me promettant que je serais en sécurité, que cette ombre qui planait sur ma famille ne me toucherait plus. Et pourtant, même de loin, il avait continué à veiller sur moi. Peut-être sentait-il que, malgré la distance, les Ténèbres n’avaient pas totalement relâché leur emprise sur ma famille.

    Dumbledore était une des rares personnes au monde qui connaissait la vérité. Le destin malheureux qui s'est abattu sur mes parents. Il savait ce que je portais en moi, ce lien avec un passé que je ne comprenais pas encore totalement.

    Et lorsqu'il avait appris pour Highland, pour ce qui était arrivé dans cette école qui devait être mon refuge. La main de ce grand sorcier s’était tendue une fois de plus. Il avait vu les signes, sans doute. L’inquiétude que je représentais pour ceux qui m’entouraient, cette fumée qui semblait me suivre partout où j'allais. Il avait proposé de me prendre en charge à Poudlard, d’apaiser ce feu qui brûlait en moi. De brouiller les pistes, et de faire en sorte que cet événement n'ait jamais eu lieu.

Du moins, dans la mémoire des autres.

Avait-on réellement le choix ?

La seule survivante d'un massacre sans nom. Évidemment que toute école fuirait mon dossier par méfiance.

   La vieille horloge qui trônait fièrement au bout du couloir, m'indiqua qu'on se rapprochait de son bureau. Chaque tic-tac semblait marteler contre mon crâne, jusqu’à ce que nous arrivions enfin devant la grande gargouille de pierre.

    McGonagall murmura quelque chose et la gargouille s’écarta dans un grondement sourd, révélant un escalier en colimaçon qui montait lentement. Il me narguant presque de son mouvement lent et régulier. La vielle femme me fit un signe de tête et, d'un mouvement discret, me laissa seule pour gravir les marches.

    Je me retrouvai bientôt devant une porte massive, et après une profonde inspiration, je toque doucement.

— Entrez, prononce une voix douce.

J’ouvris la porte, et là, assis derrière son bureau encombré de bibelots, de parchemins et de divers objets dont la signification m’échappait, se trouvait Albus Dumbledore. Son regard perçant, derrière ses lunettes en demi-lune, se posa sur moi avec une bienveillance qui ne me surprit guère.

— Amber, bienvenue, dit-il en souriant légèrement. Approche, je t'en prie.

     Je m'avançais, mes mains se triturant les unes les autres, cherchant désespérément quelque chose à fixer pour éviter son regard. Mais même en détournant les yeux, sa présence m'enveloppait, pesait sur moi, comme si chaque pensée que je tentais de cacher lui était déjà connue.