“La peur m'anime et me dévore depuis aussi longtemps que je me souvienne. Elle me sauve autant qu'elle me détruit.”
...
J'étais étalée, comme une poupée désarticulée, sur un matelas qui me semble bien plus rêche que dans mes souvenirs. Le goût d'une soirée arrosée persistait affreusement sur ma langue. J'essaie de me redresser, mais chaque muscle me tirait violemment en arrière.
Mon corps était une masse douloureuse que je n'avais pas la force de traîner. La tête enfoncée dans mon oreiller, je fermai les yeux à nouveau en poussant un râle, espérant que, peut-être, le monde arrêterait de tourner si vite juste l'espace de quelques secondes.
Mais il ne m'offrait aucun répit.
— T'es mourante ou quoi ?
La voix de Celestia m'arrive et ne m'arrache qu'un râle encore plus désespéré, qui l'a fit rire.
Je lève à peine les yeux pour l'entrevoir, le moindre murmure d'une lumière filtrant à travers les rideaux m'aveuglant. Elle semble un peu à la traîne et étourdie, mais a bien meilleure mine que moi.
— Comment tu tiens debout ? Je lâche dans un souffle.
— La gravité, chérie.
Mes souvenirs de la veille étaient flous, comme un mauvais rêve dont les détails s'échappaient dès que j'essayais de les attraper. Je pouvais encore sentir la chaleur de la pièce bondée, l'odeur âcre du whisky pur-feu flottant dans l'air, et les rires – ou étaient-ce des cris ? – qui se mêlaient en un brouhaha indistinct. Tout semblait lointain, distordu, comme si je les avais regardés à travers une vitrine sans pouvoir les atteindre.
Je passai une main sur mon visage. Mes doigts rencontrèrent ma peau moite, puis les mèches emmêlées de mes cheveux. C'était le genre de matin où l'on se demande comment on a pu en arriver là.
Pourtant, une petite voix susurre la réponse que je refusais d'entendre : tout était plus facile dans l'ivresse.Mon géniteur l'avait bien compris.
Et là, au milieu de cette torpeur, l'idée de se perdre encore une fois semblait étrangement tentante.
Comme lisant dans mes pensées, Celestia s'approcha de mon lit et m'arracha presque la couette, sous mon expression ébahie.
— Nooon...
— Aller, debout ! Je vais pas te laisser dépérir sous tes draps quand même. Qui est-ce-que je vais embêter toute la journée après, sinon ?
Avec une lenteur exaspérante, je pivote sur le côté et pose mes pieds nus sur le sol froid. Le choc de la pierre contre ma peau me fait grimacer, mais il m'aide à retrouver un semblant de réalité.
Le sol sembla se dérober un instant, mais je m'accroche au bord de la commode dans un geste d'ultime recours.Je pris une grande inspiration, comme si l'air même pouvait diluer le poison qui envahissait encore mes veines. Mais ce n'était pas l'alcool qui restait dans mon esprit. C'était cette sensation sourde d'avoir encore une fois laissé la noirceur me happer. Celestia me tendit un verre d'eau froide que je saisis d'une main. Le liquide me glace la gorge et finit de me réveiller.
— Va prendre l'air après, ça te fera du bien.
Je hoche la tête à son conseil. Sans le vouloir, la fin de la soirée me revint amèrement en tête.
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"Never Forget - Draco Malfoy"
Fiksi PenggemarAmber Stones. Draco Malfoy. Deux âmes brisées par la vie. Deux âmes perdues. Deux âmes froides, infaillibles, ou presque... - "Je t'ai donné la vie, Amber. Il est de mon droit de t'infliger la souffrance." - "Obéis moi, Draco. Tu...