L' Infirmière de la grave

Chapitre 8

– Oui, peut-être.

– Dans ce cas, on pourrait me laisser partir ?

– Hors de question, on ne va pas laisser quelqu'un qui pourrait nous compromettre comme ça en se baladant dans l'hôpital.

– Alors qu'est-ce qu'il faut ?

— Voilà ce qu'on va faire, vous allez venir nous approcher et, petit à petit, nous allons devenir amis, du moins, c'est ce que nous ferons croire à tout le monde.

– Je vois où vous voulez en venir, très bien, je ferai tout ce que vous voudrez.

Je regarde Caitlin pour être sûr que nous avons la même idée en tête et que nous ne faisons pas d'erreur. Elle me fait signe qu'elle aussi est d'accord avec mon plan, alors je détache notre cher ami.

– Quels ont été vos ordres ? Dit Caitlin.

– Ma mission était d'empêcher que quelqu'un puisse enquêter sur ce fameux scandale.

– D'ailleurs, je me pose une question : est-ce que vous êtes ici depuis longtemps ?

– Assez pour savoir que ce scandale a été manigancé par le chef, c'est comme ça qu'on le surnomme.

– Manigancé ?

– Oui, le scandale porte sur un agent d'entretien qui serait mort de façon étrange, sur son corps on a retrouvé des traces de chirurgie, mais qui aurait mal tourné, je ne vous raconte pas l'horreur que c'était un corps mutilé avec plein...

– Stop, stop, je ne veux pas entendre ce genre de chose, j'ai compris, mais pourquoi ça a tourné au scandale ?

– Et bien parce qu'apparemment, beaucoup de personnes ont été impliquées dans ce meurtre étrange. Beaucoup de ses collègues disaient des choses bien horribles sur lui. Caitlin

– Ne me dis pas à qui il était...

– Si, il était étranger, du coup, beaucoup de gens l'ont insulté par derrière, c'est pour ça que ça a créé un scandale.

– Les humains, il y a des jours où je regrette d'être de la même espèce.

– Je peux te comprendre, mais ce que je comprends moins, c'est pourquoi voler les dossiers de ce scandale ?

– Le chef a dit que l'une de nos taupes nous avait trahi, il a placé dans son dossier une preuve accablante contre lui. Jusqu'à maintenant, il ne s'en soucie pas. Qui allait regarder le dossier du scandale alors que ça fait des années qu'il a été étouffé ?

– Et vous avez peut-être une idée, non ?

– J'en ai bien une, ça doit être à cause de vous. Jacques est allé parler au chef, je l'ai vu, il lui a dit que vous, Caitlin, enquêterez sur ses corps dans la morgue qui n'était pas recouverte.

– Il a cru que j'allais découvrir quelque chose à propos du scandale ?

– Visiblement, il est du genre précautionneux : il ne laisse rien passer. Enfin, je ferais mieux de lui dire que j'ai réussi, sinon il va faire une chose que je n'ai même pas envie d'imaginer.

– D'accord, vous pouvez y aller.

Il partit nous laissant seuls. En se regardant, Caitlin et moi avons compris que nous aussi nous devions faire de même. Nous avons donc pris le dossier avec nous en n'oubliant aucun détail, et quand je dis aucun détail, c'est vérifier 5 fois qu'aucune feuille du dossier ne manque.

Le lendemain, Marcus vient nous retrouver dehors.

– Bonjour, ravi de vous rencontrer, je me présente, docteur Marcus, médecin légiste, je suis là pour les corps.

— Oh, c'est vrai, je l'ai rencontré avant toi, dit Caitlin.

– Vraiment ? Ravie de vous rencontrer, je me présente, Elvira, je suis la nouvelle infirmière.

— Oh, bonjour à vous, pouvons-nous nous voir dans un endroit sécurisé ? Dit-il en chuchotant.

Je lui ai donc fait signe de me suivre, nous sommes allés tous les trois dans mon bureau, c'était un minimum sécurisé. Avec tous les patients qui passaient devant mon bureau, si quelqu'un était en train de nous écouter, il serait immédiatement repéré.

— Alors dites-moi ce que nous vaut ce plaisir ?

— Et bien, hier, je ne vous ai pas tout dit.

— On était déjà au courant, après tout, vous ne nous avez pas dit la véritable raison de ce meurtre qui a fait scandale, dit Caitlin.

— Oui, je m'en suis rendu compte. La véritable raison est qu'il en savait beaucoup trop et vous risquez la même chose.

– Quand vous disiez qu'il en savait beaucoup trop, c'est-à-dire ?

– Et bien, il enquêtait également : il avait lui aussi été enfermé à la morgue, et tout comme vous, il a failli mourir à cause de l'asphyxie. Mais apparemment, il aurait découvert quelque chose contre nous.

– Qu'est-ce qu'il aurait pu découvrir ? Si l'enquêté tout comme nous

– Il avait découvert ma planque pour cacher les organes non vendus.

À ces mots, Caitlin me regarde et je fis de même, nous avions pensé à la même chose. Pendant la soirée où elle a dormi chez moi, nous avons beaucoup réfléchi sur les nouvelles pistes que nous pourrions explorer, parmi elles la plante des organes non vendus.

Si nous la trouvions et que nous ramenions une boîte contenant un des organes volés à un officier, alors peut-être nous pouvions les arrêter. Au départ, nous avions pensé que ces boîtes pouvaient être cachées dans la morgue.

– Tout là-bas pouvait convenir pour les conserver, ensuite nous avions pensé qu'il avait peut-être aménagé à l'extérieur de l'hôpital un lieu pour les stocker également. Mais aucune de nos suppositions n'avait de sens jusque-là.

– Où est-ce que vous les entreposez ?

– Je les entrepose dans un grand frigo, c'est comme ça que ça s'appelle. C'est une pièce cachée dans l'hôpital et grâce à un système très ingénieux d'un de nos complices de l'extérieur, on peut refroidir le corps afin de conserver tous ces organes intacts.

– Oui, mais à la place des corps, vous mettez les organes.

– Exactement.

– Au fait, une deuxième chose qu'on voudrait vous demander, dans notre conversation, vous avez dit que vous aviez vu Jacques parler à votre chef, vous êtes donc proche de lui.

– Oui, dit-il un peu hésitant.