L' Infirmière de la grave

Chapitre 3

Tout d'abord, il fallait que je découvre dans quel service exactement il travaillait. Bien sûr, ils étaient avec moi, mais ils avaient un deuxième travail dans l'hôpital et c'est lui dont je veux découvrir. Je suis donc parti voir Casey.

– Coucou, tu es occupé ?

– Tu as déjà vu une personne avec au moins trois carnets et un seul stylo à la main ne pas être occupée, dit-elle à bout de nerf.

– Désolé, juste une question, vu que tu gères tout ce qui est comptabilité, administration, etc., tu pourrais me dire quel est le deuxième service de Jacques et de Nathalie ?

– Voyons voir, dit-elle en cherchant dans ses carnets. Je l'ai trouvé, de ce que je lis, il travaille à la morgue.

– La morgue ?

– Oui, mais je peux te demander pourquoi ?

– Rien, je suspecte juste quelque chose, enfin, tu n'as pas à t'en soucier.

Avant qu'elle ne puisse répondre autre chose, je partis immédiatement pour la morgue. Arrivé là-bas, je vis bien sûr des corps entreposés. La vue de ses cadavres me donna la nausée, personnellement, je préférais quand ces gens étaient vivants.

Alors que je continuais à inspecter les lieux, j'entendis une voix qui me paraissait familière.

– Alors la prochaine livraison est dans... 2 jours.

— Je vois ce qu'ils ont commandé cette fois ?

– Alors un poumon gauche, un rein, un cœur et cinq boîtes de pytocalmex.

– Très bien, alors commençons les opérations.

La voix qui venait dénoncer cette liste de courses macabre était Casey, mais je ne reconnaissais pas l'homme qui était avec elle.

En tout cas, ils se sont approchés d'un corps qui n'avait pas été recouvert, c'est là que j'ai compris. Quand un patient meurt dans notre hôpital, il est directement envoyé à la morgue par une infirmière qui fait simplement l'aller-retour.

Mais là, c'est différent, comme nous sommes tous occupés à soigner les malades de cette épidémie qui n'a l'air de ne jamais finir, c'est Casey qui s'en est chargé pour nous. Visiblement, à chaque fois qu'elle devait déplacer un corps à la morgue, elle prenait toujours le soin de recouvrir les cadavres qui n'avaient aucune importance.

Casey, Nathalie, Jacques et cet homme qui a l'air d'être un chirurgien au fond du trafic d'organes avec les morts de notre établissement. Après qu'il a prélevé les organes sur les corps, ils ferment la porte à clé. J'étais coincé à la morgue, personne ne savait où je me trouvais.

Aucune issue possible. Il n'y avait qu'une porte dont je n'avais pas la clé. La seule personne à pouvoir savoir à peu près où j'étais était la même personne qui m'avait enfermé. Je savais qu'Austin allait s'inquiéter de ne pas me voir arriver, mais pour combien de temps encore ? ?

Dans la mort, il y a beaucoup de corps et donc beaucoup d'annonces à faire en famille et d'enterrement à préparer dans l'église qui ne se trouvait pas très loin. Mais comme avec l'épidémie, tout a été retardé,, beaucoup de corps sont restés dedans. Il se décompose à l'intérieur de la morgue..

Une odeur immonde m'en veille les narines en l'espace de quelques minutes. Elle était infecte, j'allais finir asphyxier par cette puanteur. J'ai donc décidé de tenter le tout pour le tout en frappant la porte de toutes mes forces et en criant à l'aide.

– Vous avez entendu ? Dis une voix masculine.

– Oui,, ça venait delà, répondit une voix féminine..

Alors que je m'étais écroulé par terre contre la porte, j'ai cru halluciner. C'était peut-être la fin, ou était-ce une vengeance de Dieu pour une chose que j'aurais commise dans ma vie, qui c'est ?

C'est alors que la porte s'ouvrit soudainement, me libérant de cette toxine. Mais il était trop tard, à peine avait-il ouvert la porte que je perdait connaissance

– Vite, il faut l'emmener pour un soin intensif ! Crier à une voix

C'est la dernière chose que j'entends dire avant de m'endormir tout doucement.

J'ai repris connaissance sur un lit d'hôpital, en regardant autour de moi, je vis Austin et Caitlin endormis près de moi. Ils avaient sûrement passé la nuit à s'assurer que je me réveille. C'était très gentil de leur part, je les ai donc, ce qui est un peu pour les réveiller..

Le premier à ouvrir les yeux a été Austin qui, en me voyant debout, sursauta et me prit dans ses bras. Puis Caitlin, elle restait toujours endormie.

– Combien de temps suis-je resté endormi ?

– Environ un jour et demi, répondit Austin.

– Comment m'avez-vous trouvé ?

– C'est grâce à Jacques, il a dit qu'il t'a vu passer par l'accueil de notre service puis te diriger vers le sous-sol.

– Je vois, dit-je un peu perplexe.

– Mais pourquoi tu me poses toutes ces questions ? L'important, c'est que tu ailles mieux, n'est-ce pas ?

– Oui, ne t'en fais pas, je vais beaucoup mieux, mais j'aurais besoin de vous deux, c'est important.

– Tu sais que tu peux tout nous dire, alors de quoi voudrais-tu parler ?

– Tout d'abord, il vaut mieux parler dans un endroit sûr. Je connais un endroit parfait pour ça.

– Voilà, bienvenue.

– Quand tu disais que nous allions dans un endroit sûr pour discuter, je ne pensais pas que tu allies nous inviter, dit Caitlin.

— C'est le seul endroit où nous pouvons vraiment être seuls, à part vous deux, actuellement. Personne d'autre ne sait où j'habite réellement.

— Alors dis-nous, qu'est-ce qui était si important pour que tu nous invites chez toi ?

– Et bien voilà...

Je raconte toute l'histoire, du début avec cette fameuse boîte et cette liasse de billets jusqu'au moment où j'ai été enfermé à la morgue. Ils écoutèrent ce que j'avais à dire, tous les deux étaient stupéfaits de ce que je leur disais.

– Donc comment tu voudrais mettre la main sur leur petit trafic ? Dis Austin

– C'est là où j'aurais besoin de vous, je suis en témoin, certes, mais il faut de véritables preuves pour les inculper.

– Je suppose donc qu'il faudra voler les cahiers de notes de Casey, répondit Caitlin.

– Oui, quand je les ai surpris, elle tenait dans la main un carnet, malheureusement, je n'ai pas pu voir de quelle couleur il était.

– Dans ce cas, il faut absolument le trouver, par contre ça sera dans les nombreux autres cahiers qu'elle détient, dit Caitlin.

– Et ça sans se faire repérer, répondit Austin.

– Alors est-ce que vous allez m'aider ?

— On est avec toi, disaient Caitlin et Austin de bon cœur.