Chapitre 1 : Les Ombres de Minuit

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Le soleil disparaissait lentement derrière les collines, et la ville de Montécieux était plongée dans l'ombre grandiose d'une nuit d'été. Dans le silence feutré, les oiseaux cessaient leur chant, et une brise froide balaya le feuillage, laissant une traînée de frissons sur le dos des enfants rassemblés près du vieux chêne. Leurs visages étaient tournés vers Marc, assis sur une pierre, un sourire espiègle au coin des lèvres.

— Alors, voulez-vous connaître la vraie histoire des bois de Montécieux ? exigea-t-il en haussant un sourcil.

Autour de lui, Luc, Chloé, Léa, et Jay se rapprochèrent instinctivement, formant un cercle sous les branches épaisses de l'arbre. Les rayons mourants du soleil fillaient entre les feuilles, projetant des ombres étranges sur le visage de Marc, accentuant l'effet dramatique qu'il avait probablement recherché.

— Bien sûr ! s'exclama Chloé, les yeux brillants de curiosité. Raconte !

Marc posa une main sur le vieux livre qu'il tenait précieusement, une relique poussiéreuse aux pages jaunies. Il prétendait l'avoir trouvé dans le grenier de son grand-père, un homme qu'il n'avait jamais vraiment connu mais dont les histoires étaient de véritables légendes en ville. Le livre, couvert de cuir craquelé, dégageait une odeur de renfermé qui renforçait l'aura de mystère qui l'entourait.

— Il y a longtemps, dit-il en feuilletant les pages comme s'il cherchait quelque chose de précis, les habitants de Montécieux avaient peur des bois. Ils disaient que des choses y réussir, des créatures qui n'aimaient pas être dérangées. Sur les appelés... les Rôdeurs.

Un frisson parcourut la nuque de Luc, qui déglutit en entendant ce mot. Il jeta un coup d'œil furtif en direction de la lisière des arbres, là où le soleil se couchait et où les premières ombres de la nuit montraient danser, comme si elles écoutaient aussi l'histoire de Marc.

— Des Rodeurs ? murmura-t-il. C'est quoi, des Rôdeurs ?

Marc se pencha en avant, ses yeux noirs brillants d'un éclat étrange.

— Des êtres qui se nourrissent des peurs, expliqua-t-il d'une voix grave. Des créatures qui guettent dans les pièces sombres, là où personne ne les voit. Elles se glissent dans les rêves et les transformant en cauchemars, elles te suivent jusqu'à ce que...

Il s'arrête, guettant la réaction de ses amis. Léa frissonna et resserra ses bras autour de ses jambes, tandis que Chloé fronçait les sourcils, visiblement partagée entre l'excitation et l'incrédulité.

— Jusqu'à quoi ? demanda Jay avec un sourire en coin, comme pour braver le conte effrayant.

— Jusqu'à ce que tu aies trop peur pour t'enfuir, répondit Marc d'une voix rauque. Et là... ils te prennent. On ne retrouve jamais les enfants que les Rôdeurs attrapent.

Un silence tendu suivit cette phrase, chaque enfant jetant des regards prudents autour de lui, comme si des ombres invisibles s'étaient soudainement rapprochées.

Luc, malgré son cœur qui battait à tout rompre, a eu une pensée soudaine pour la vieille mine, de l'autre côté des bois, que l'on disait hantée depuis des décennies. Ses parents lui avaient toujours interdit de s'en approcher, mais il y avait un attrait mystérieux pour cet endroit interdit. La mine abandonnée l'avait toujours fasciné et, à cet instant, l'idée qu'elle puisse être le réparateur des Rôdeurs lui fit un effet étrange.

— C'est des bêtises, déclare Jay avec un rire nerveux. Les Rôdeurs, ça n'existe pas.

Mais Luc remarque que même Jay jetait des coups d'œil aux arbres, comme si une partie de lui restait malgré tout sur ses gardes.

Les Rôdeurs de Minuit _ Partie 1 : Les Peurs EnfantinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant