Après leur réunion le parc, les cinq amis se sentaient perdus, comme entourés d'ombres qu'ils ne pouvaient ni comprendre ni fuir. Ils savaient que quelque chose de sombre et de menaçant les avait pris pour cible, mais l'idée de l'affronter de face les terrifiait.
C'est alors que Chloé, cherchant un moyen de prendre le contrôle, propose une idée qui surprend tout le monde.
— Et si on jouait à un jeu ? Un jeu où on affronterait nos peurs pour de vrai, dit-elle avec un sourire mystérieux.
Les autres la regardèrent, sceptiques mais intrigués. Le silence qui suit rend l'idée encore plus tentante. C'était comme si l'idée elle-même contenait une énergie étrange, un appel irrésistible.
— Un jeu ? demanda Luc, impose de masquer la nervosité dans sa voix.
— Oui, a répondu Chloé. Des défis. Des jeux interdits qui nous obligeraient à affronter ce qui nous effraie vraiment. Peut-être que ça nous aidera à les faire disparaître.
Les autres hésitèrent, mais l'ombre d'un défi fit naître chez chacun un éclat de curiosité et de courage. Sans savoir ce qui les attendaient, ils acceptèrent.
Le vent soufflait doucement sur le Bois Mort, faisant frémir les branches comme si la forêt elle-même chuchotait des secrets aux alentours. Les cinq amis se tenaient à la lisière, les yeux rivés sur les arbres imposants qui s'enchevêtraient si étroitement qu'ils ne laissaient presque aucune lumière passer. Le défi de Chloé était simple : parcourir un sentier au cœur du Bois Mort, seul et sans lampe.
Chloé avait été catégorique, affirmant que chacun devait le faire sans tricher, en affrontant pleinement les ombres et les bruits du bois. Elle leur avait même interdit de prendre leurs téléphones, rendant le défi encore plus inquiétant.
— Allez, Jay, tu passes en premier, dit Chloé avec un sourire défiant. À moins que tu n'aies peur...
Jay se redressa, refusant de laisser paraître la moindre peur.
— Moi, peur ? répondez-il d'un ton faussement désinvolte. Facile.
Il prend une inspiration profonde, jeta un dernier regard vers ses amis, puis s'avança vers l'entrée sombre du bois. La forêt semblait l'attendre, étendant ses ombres comme des bras prêts à l'engloutir.
Dès les premiers pas, Jay sentit un changement dans l'air, une lourdeur étrange, comme si les arbres respiraient, leurs branches courbées vers lui avec une attention malveillante. Le bruissement des feuilles au-dessus de sa tête prenait des accents mystérieux, et chaque craquement de brindille sous ses pieds sonnait fort dans le silence oppressant du bois.
Les minutes passaient, et l'obscurité autour de lui semblait se densifier. La faible lumière de la lune qui filtrait à travers les arbres faisait danser des ombres inquiétantes sur le sol. Jay fit de son mieux pour ignorer ces formes mouvantes, mais il ne put s'empêcher de les imaginer comme des créatures aux bras tendus, prêtes à l'attraper.
Soudain, un murmure s'élève dans l'air. Il se figea, tendant l'oreille.
— Jay... Jay...
Ce n'était qu'un murmure, presque inaudible, mais il aurait juré que cela venait de juste derrière lui. Un frisson glacial le traversa. Il tente de se raisonner, se disant que ce n'était qu'un effet du vent. Mais au moment où il reprit sa marche, le murmure se fit de nouveau entendre, cette fois plus proche et plus insistant.
— Jay... viens... viens...
La voix semblait connaître son nom, et pire encore, elle semblait familière. Comme un souvenir oublié qui cherchait à refaire surface, quelque chose d'intime et de lointain à la fois.
Son cœur battait à tout rompre, mais Jay refusa de céder à la panique. Il accéléra le pas, résolu à finir le sentier aussi vite que possible. À chaque pas, il sentait une présence se rapprocher, une énergie sombre et oppressante qui le forçait à avancer encore plus vite.
La lueur du sentier qui marquait la fin de la traversée apparaissait enfin au loin. Jay prit une grande inspiration et se mit à courir, ignorant les chuchotements qui résonnaient désormais tout autour de lui, comme un écho sinistre à ses propres pas.
Il émergea finalement de la forêt, essoufflé, le cœur battant, mais soulagé d'être sorti. Ses amis l'attendaient, tous curieux et un peu inquiets. Il essaya de reprendre la contenance, esquissant un sourire mal assuré.
— C'était... intense, dit-il d'un ton faussement léger.
Luc lui lance un regard inquiet.
— T'as entendu des trucs, toi aussi, non ? exigea-t-il.
Jay hésite, ne sachant pas vraiment comment expliquer ce qu'il avait ressenti. Mais Chloé intervint avant qu'il n'ait le temps de répondre, impatiente de s'élancer à son tour dans le Bois Mort.
Luc prend son tour peu après Jay. Dès qu'il entre dans le Bois Mort, une sensation étrange l'envahit. Il se sentait observé, comme si des yeux invisibles le suivaient dans chaque recoin sombre du sentier. À un moment, il crut voir une ombre se mouvoir devant lui, presque imperceptible, mais bien réelle.
Les battements de son cœur s'accélérèrent, et il se surprit à marmonner une prière qu'il avait apprise étant enfant. Il essaya de fixer son regard sur le chemin devant lui, mais les ombres semblent se rapprocher, se resserrer autour de lui.
Lorsqu'il atteignit enfin l'autre côté, ses jambes tremblaient légèrement. Il se retourne pour regarder la forêt d'un œil méfiant, se demandant si ce qu'il avait vu était réel ou un simple jeu de son imagination.
Léa, malgré sa bravoure habituelle, ressent une angoisse immédiate en entrant dans le bois. Elle avait toujours eu une peur irrationnelle des espaces clos et sombres, et cette sensation fut amplifiée par la densité des arbres autour d'elle.
Elle avance prudemment, sursautant à chaque craquement de branche. Mais alors qu'elle continuait son chemin, un murmure doux et envoûtant atteignit ses oreilles. C'était une mélodie qu'elle reconnaissait vaguement, une chanson que sa mère lui chantait pour l'endormir lorsqu'elle était enfant.
— C'est... c'est impossible... murmura-t-elle, terrifiée.
Le murmure se rapprochait, comme si une voix invisible chantait dans le noir, l'invitant à s'arrêter, à écouter. Léa accéléra le pas, luttant contre la fascination morbide de cette voix hypnotique. Elle émergea enfin du bois, secouée, la mélodie résonnant encore dans sa tête.
Marc, qui était toujours le plus pragmatique du groupe, entra dans le bois avec l'intention de prouver que tout cela n'était qu'un jeu d'enfant. Il avança d'un pas assuré, son regard rivé droit devant lui.
Mais alors qu'il s'enfonçait dans l'obscurité, il aperçut une silhouette debout près d'un arbre. Elle se détachait dans le pénombre, immobile, le fixant de ses yeux sombres.
Marc s'arrêta, son cœur battant à tout rompre. Il cligna des yeux, espérant que la silhouette disparaisse, mais elle demeura là, immobile, figée comme une statue.
Finalement, il détourna le regard, reprenant son chemin en ignorant la présence. Mais il la sentait, comme si elle le suivait, pas à pas, jusqu'à la sortie du bois.
Lorsque tous étaient sortis du Bois Mort, le groupe resta silencieux, absorbant par les visions et les sensations qu'ils avaient éprouvées. Ils se regardèrent, sachant que chacun avait vécu une expérience différente mais tout aussi terrifiante.
Chloé, qui avait organisé le défi, fut la première à rompre le silence.
— Bon... peut-être qu'on a évoqué quelque chose, plaisanta-t-elle faiblement, cherchant à alléger l'ambiance.
Mais aucun d'eux ne rit.
VOUS LISEZ
Les Rôdeurs de Minuit _ Partie 1 : Les Peurs Enfantines
TerrorDans une petite ville marquée par des tragédies inexpliquées, un groupe d'enfants découvre un lieu caché et étrange à la lisière de la forêt : une ancienne mine abandonnée, où ils perçoivent des voix et des visions troublantes. Ce lieu semble attire...