Chapitre 2 : Le Pacte du Bois Mort

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Le lendemain de leur expédition à la mine, les cinq amis se retrouvèrent, encore marqués par les événements de la veille. Aucun n'avait vraiment dormi, et leurs regards, chargés de fatigue et de méfiance, se croisaient à chaque mot. Ce n'était plus une simple légende urbaine qui animait leur curiosité ; ils avaient entrevu quelque chose de bien réel et, malgré la peur, cette vérité exerçait une sorte d'attraction irrésistible.

Ils se retrouvèrent, comme souvent, au parc au bord de la ville, près des grands arbres du Bois Mort. C'était un endroit où ils se sentaient habituellement en sécurité, loin du monde des adultes, où ils pouvaient se confier sans crainte d'être entendus.

Ils s'installèrent en cercle sur les bancs en bois usé, entourés par les pins dont les branches semblaient les protéger du reste du monde. Le silence régna quelques instants, chacun observant les autres, cherchant le courage de parler.

Luc, le plus audacieux d'entre eux, finit par briser le silence.

— Alors... on en parle ?

Chloé hocha la tête, ses yeux plongés dans ceux de Luc.

— C'était pas juste notre imagination, dit-elle doucement, comme pour se convaincre elle-même. Ce qu'on a vu... je ne sais pas ce que c'était, mais c'était bien réel.

Marc frissonna et croisa les bras autour de lui, serrant les épaules comme pour se réchauffer.

— J'ai jamais ressenti une peur pareille, avoua-t-il. Pas même quand je pensais qu'on allait se faire surprendre par les adultes en faisant des bêtises. C'était... comme si la chose voulait qu'on ait peur, comme si elle se nourrissait de ça.

Ils échangèrent des regards, chacun ressentant un étrange mélange de fascination et de peur.

Jay prit une grande inspiration et haussa les épaules, tentant de rester rationnel malgré tout.

— Peut-être qu'on s'est juste laissé emporter, dit-il, mais sa voix manquait de conviction. Peut-être qu'il y a une explication logique à tout ça. Mais... ajouta-t-il en baissant les yeux, si ça vous fait vous sentir mieux, on pourrait s'assurer que quoi qu'il arrive, on reste soudés. Que rien de tout ça ne pourra jamais nous séparer.

Léa, toujours réservée, hocha la tête avec une ferveur inhabituelle.

— Oui... un pacte, murmura-t-elle. Pour qu'on reste unis. Qu'on se soutienne quoi qu'il arrive.

Luc prit une grande inspiration, l'air grave. L'idée d'un pacte résonnait en lui comme une promesse sacrée, une manière de surmonter leur peur ensemble. Il prit un instant pour observer ses amis, sentant l'importance de ce moment. Leurs visages étaient marqués par une intensité qu'il n'avait jamais vue auparavant, comme s'ils étaient sur le point de sceller quelque chose de plus profond que l'amitié. C'était devenu une question de survie, d'une manière presque magique.

Il tendit la main vers le centre du cercle.

— Alors faisons-le, dit-il. Un pacte entre nous. On promet de toujours rester unis, de ne jamais se laisser tomber... et d'affronter ensemble ce qui nous attend, même si on ne sait pas encore ce que c'est.

Les autres tendirent leurs mains, une par une, jusqu'à former une étoile d'entraide et de confiance. Leurs paumes se touchèrent, et un frisson les traversa tous, comme si le pacte prenait vie, imprégnant leurs cœurs d'une nouvelle force.

Chloé ferma les yeux, murmurant les mots comme une prière :

— On se promet de rester ensemble, quoi qu'il arrive. À jamais.

Ils répétèrent les mots en chœur, et, dans ce moment solennel, quelque chose d'étrange se produisit. Une légère brise se leva, faisant bruire les branches des arbres autour d'eux. Le Bois Mort semblait approuver leur promesse, comme si la forêt elle-même les prenait sous sa protection.

Les Rôdeurs de Minuit _ Partie 1 : Les Peurs EnfantinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant