Chapitre 8 : Les Jeux Interdits - 4eme Défi : Les Ombres du Rêve

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Le quatrième défi les mena dans un coin reculé de la ville, où une vieille maison en ruine se dressait, abandonnée depuis des années. La consigne était simple : entrer dans la maison et explorer une pièce à la fois. La première personne devait entrer seule et raconter ce qu'elle voyait à voix haute, même si rien ne semblait étrange au début.

Ils se tenaient tous les cinq, face à la vieille maison en ruine, un peu à l'écart de la ville.

Son architecture était typique des maisons d'autrefois, avec des boiseries abîmées et des fenêtres en demi-lune, cassées et grinçantes. La lune éclairait faiblement les contours irréguliers de la façade, projetant des ombres inquiétantes. Une aura étrange semblait entourer l'endroit, et ils envoyaient déjà leur courage se dissiper en même temps qu'ils approchaient de la porte.

Le quatrième défi, nommé Les Ombres du Rêve , consistait à entrer dans cette maison et à explorer une pièce à la fois, chacun leur tour. L'idée de marcher seul dans les couloirs obscurs, et de décrire à voix haute ce qu'ils voyaient, faisait naître en eux un sentiment d'appréhension intense.

Le défi avait l'air simple en apparence, mais chacun ressentait la même crainte aigre, comme si la maison elle-même émettait un avertissement silencieux.

— Bon, on sait tous que ce n'est qu'une vieille maison, dit Jay, impose de se rassurer autant que les autres.

Chloé, déterminée, prend une profonde inspiration avant de désigner Léa pour commencer.

— Allez, Léa. On est tous là dehors, on t'entend. Ce ne sera pas long, tu n'as qu'à avancer, décrire ce que tu vois, et ressortir. Rien de compliqué, ajouté-t-elle en souriant, bien qu'un peu tendue.

Léa inspire, puis hocha la tête. Elle savait que refuser n'était pas une option, non pas par pression, mais parce qu'une partie d'elle voulait surmonter cette peur irrationnelle.

Léa pousse lentement la porte d'entrée. Elle s'attendait à entendre un grincement déchirant, mais elle fut surprise par le silence pesant. La poussière dansait dans l'air, éclairée par les rayons faibles de la lune qui perçaient à travers les fenêtres cassées. Elle regardait autour d'elle, tâchant de garder son calme. Elle pénétra dans le hall d'entrée, un endroit autrefois décoré mais qui, avec le temps, avait perdu toute sa splendeur.

— Je suis dans le hall d'entrée... il y a des peintures, presque effacées, murmura-t-elle à haute voix, comme le défi l'exigeait. Les murs sont... décolorés, les meubles sont renversés. Tout est recouvert de poussière.

Léa s'avança dans le salon adjacent. Ses pas étaient légers, hésitants, comme si elle craignait de réveiller quelque chose qui dormait dans l'ombre.

— Je vois des fauteuils... ils sont déchirés. Une vieille table basse... et...

Un bruit faible se fait entendre derrière elle. Elle se figea, son cœur s'accélère. Elle balaya la pièce du regard, mais elle ne vit rien. Une part d'elle savait qu'elle devait avancer, mais elle avait la nette sensation d'être suivie.

Elle finit par atteindre la porte de sortie, enfin respirante en voyant ses amis dehors, leurs visages tendus et curieux. Elle est sortie, visiblement perturbée, et fit un signe de la tête.

— C'est bon, fit-elle, tentant de dissimuler son malaise.

Luc fut le suivant.

Après un dernier coup d'œil à ses amis, il entre dans un pas ferme. Il n'avait jamais vraiment aimé les vieilles maisons ; elles dégageaient pour lui une impression de tristesse mêlée à quelque chose de plus sombre, et celle-ci ne faisait pas exception.

— Je suis dans le hall, commença-t-il d'une voix qu'il voulait assurée. Il y a... des peintures étranges. Elles ont l'air de... bouger ?

Il serre la tête, chassant cette pensée, mais ses yeux revinrent sur les portraits accrochés au mur. Dans la faible lumière, les visages semblaient le suivre du regard. Luc serra les poings, forçant ses pieds à avancer.

Il entre dans la salle suivante, un ancien salon où un vieux lustre pendait au plafond.

— C'est un salon. Un vieux lustre est... encore en place, il est couvert de toiles d'araignées, marmonna-t-il.

Une sensation d'oppression envahissait son esprit, comme si les murs se refermaient peu à peu autour de lui. Il inspire profondément, se concentre sur son souffle pour ne pas céder à la panique. Une odeur de moisi et de renfermé emplissait l'air, mais elle semblait soudain se transformer en quelque chose de plus acre, de plus inquiétant.

Il sort de la maison, rejoignant Léa et les autres, les yeux sombres. Luc n'avait pas prononcé un mot de plus.

Chloé prit une grande inspiration et, d'un pas déterminé, franchit la porte de la vieille maison. Elle avait toujours été la plus audacieuse du groupe, mais cette fois, une sensation de froid glacial l'envahit dès qu'elle mit le pied dans la demeure.

— D'accord, je suis dans l'entrée. Il y a un escalier au fond, et les murs sont sales, décrivit-elle.

Elle s'avance, ses pas résonnant légèrement. Elle observe chaque détail, se forçant à ne pas regarder derrière elle. Pourtant, elle sentait une présence, une impression tenace d'être épiée par quelque chose d'indéfini. Elle serre les poings pour calmer son tremblement et continue à décrire l'endroit.

— Il y a un cadre renversé, la peinture est méconnaissable... et des traces sur le sol, dit-elle en se penchant.

Elle s'immobilisa soudainement. Un faible chuchotement s'élève à ses oreilles, un murmure incompréhensible qui lui glaça le sang. Elle accéléra le pas, ignorant le tremblement de ses mains, et rejoignit les autres en silence. Ses yeux étaient agrandis par la peur, mais elle ne dit rien de ce qu'elle avait entendu.

Jay s'y lança avec un sourire forcé. Il voulait briser la tension, mais en franchissant la porte, il se sentait englouti par l'atmosphère oppressante de la maison. Il avance dans le couloir, parlant à haute voix pour se donner du courage.

— C'est un couloir banal, il n'y a rien de spécial ici... juste de vieux murs délabrés, et...

Ses mots s'éteignent. Il entendit des bruits de pas derrière lui, légers mais distincts. Jay se retournera vivement, mais il n'y avait rien. Son cœur battait à tout rompre, et il fit un effort pour décrire ce qu'il voyait, même si chaque fibre de son être lui criait de s'enfuir.

— D'accord... j'avance vers le salon... les meubles sont en mauvais état, il ya des restes de... quelque chose au sol.

Alors qu'il contournait un fauteuil, un mouvement furtif attira son regard. Une ombre indistincte passée dans son champ de vision, puis disparut dans l'obscurité. Jay se précipita vers la porte de sortie, son souffle saccadé. En rejoignant les autres, il ne met pas cacher son expression effrayée.

Marc, le dernier, s'avança en silence.

Il entra dans la maison, respirant à fond pour maîtriser son appréhension. Les bruits sourds, la sensation d'être observé, tout cela le mettait mal à l'aise, mais il refusait de se laisser envahir par la peur.

— Le hall d'entrée, commença-t-il. Il y a des... portraits aux murs. Les visages sont... flous, décrivit-il lentement.

Il se dirigea vers le salon, scrutant chaque pièce sombre. À mesure qu'il avançait, l'atmosphère se faisait plus oppressante, comme si quelque chose choisissait l'enveloppe. Une ombre semble s'avancer vers lui, un reflet étrange et menaçant. Marc ne resta pas pour vérifier ce qu'il avait vu. Il décrivit brièvement la pièce, puis s'éloigna d'un pas rapide, régnant la sortie avec un relâchement visible.

Lorsque Marc retrouva ses amis, ils échangèrent tous un regard lourd de sous-entendus. Chacun avait ressenti quelque chose dans la maison, quelque chose d'étrange et de profondément perturbant, mais personne n'a trouvé le courage d'en parler ouvertement. Les Ombres du Rêve s'insinuaient en eux, laissant une impression persistante d'être suivis, observés.

Ce défi avait laissé à chacun d'eux une marque, un secret partagé qu'ils n'étaient pas encore prêts à révéler.

Les Rôdeurs de Minuit _ Partie 1 : Les Peurs EnfantinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant