Les Rôdeurs de Minuit _ Partie 1 : Les Peurs Enfantines

Chapitre 4 : Les Visages Fantomatiques

Le retour de la mine n'avait pas apaisé les esprits des cinq amis.

Depuis cette nuit-là, chacun sentait un poids grandir en lui, une sorte de peur viscérale qui ne les lâchait jamais, même en plein jour. C'était comme si, en pénétrant dans la mine, ils avaient ouvert une porte vers quelque chose de sombre et de dangereux.

Les jours suivants, ils commencèrent à remarquer des choses étranges, d'abord de manière subtile, presque imperceptible, mais qui se renforçaient peu à peu, comme un rêve devenant cauchemar.

Ce fut Chloé qui fit la première expérience troublante.

Elle était seule dans sa salle de bain, un soir, en train de se préparer pour aller se coucher. L'eau coulait dans le lavabo, remplissant la pièce d'un murmure apaisant. Elle leva les yeux pour se regarder dans le miroir, perdue dans ses pensées.

Soudain, elle remarqua quelque chose d'étrange dans son reflet.

Au début, elle pensa que c'était un effet de lumière, mais le visage qu'elle voyait n'était pas tout à fait le sien. Ses traits semblaient déformés, légèrement distordus, comme si le miroir lui renvoyait une image étrangement étrangère.

Elle se figea, incapable de détourner les yeux. Le visage dans le miroir souriait, mais d'un sourire qui n'avait rien de rassurant. Les lèvres étaient étirées dans une expression froide et vide, les yeux noirs, sans éclat, fixaient les siens avec une intensité presque hypnotique.

Elle recula brusquement, le cœur battant à tout rompre, et détourna les yeux du miroir. Mais quand elle osa jeter un coup d'œil à nouveau, tout était redevenu normal. Son propre visage la regardait, pâle et effrayé, sans aucune trace de la créature qu'elle avait vue l'instant d'avant.

— C'est... c'est juste mon imagination, murmura-t-elle, essayant de se convaincre.

Mais au fond d'elle, elle savait que quelque chose n'allait pas. Elle se précipita hors de la salle de bain et rejoignit sa chambre, le cœur encore pris dans un étau de peur.

Le lendemain, Luc, qui avait décidé de ne parler à personne de l'étrange apparition dans la mine, s'efforçait de penser à autre chose.

Il était chez lui, assis dans sa chambre, quand un mouvement attira son attention. Il se leva pour regarder par la fenêtre et sentit un frisson le parcourir.

À l'extérieur, juste derrière le reflet de sa chambre, un visage étrange semblait flotter, fixant le sien. Ce n'était pas un visage humain. Il avait des traits indistincts, presque brouillés, mais ses yeux, noirs comme l'ombre la plus profonde, semblaient l'observer avec une intensité terrifiante. Luc eut l'impression que ce visage cherchait quelque chose en lui, fouillant son esprit, se nourrissant de sa peur.

Il recula, trébuchant presque, et détourna les yeux de la fenêtre, les mains tremblantes. Mais lorsqu'il se risqua à regarder à nouveau, il n'y avait plus rien. La rue était vide, et seul son reflet, pâle et marqué par l'angoisse, apparaissait dans la vitre.

Cette fois-ci, il savait qu'il ne pouvait plus garder le silence, il devait en parler aux autres.

Le lendemain des apparitions de Chloé et Luc, les événements étranges se multiplièrent, comme si une force obscure s'était infiltrée dans le quotidien de chacun, distillant la peur dans les moindres recoins de leurs vies. Le groupe d'amis s'apprêtait à découvrir que ce qu'ils avaient vu n'était que le début.

Cette nuit-là, ce fut au tour de Marc de connaitre sa première expérience d'angoisse.

D'ordinaire, il aimait dormir dans le noir complet, mais cette nuit-là, une angoisse inexplicable le tenait éveillé, ses sens en alerte. Il sentait un poids étrange dans l'air, comme si une présence indésirable rôdait dans sa chambre.