🦢Chapitre 7 : Sereia Taylen🦢

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Quatrième secret d'une pétasse :

Le terme « pétasse » est souvent utilisé pour désigner une femme prétentieuse, vulgaire ou facile. Historiquement, il évoquait une prostituée débutante. Cependant, ces définitions ne rendent pas justice à l'essence du mot. En réalité, être traité de pétasse peut être vu comme un compliment déguisé. Aujourd'hui, cela signifie que vous êtes remarquablement belle, bien habillée et inaccessible aux autres. En d'autres termes, être qualifiée de la sorte indique que vous suscitez admiration et jalousie. Vous êtes perçue comme une menace, ce qui dérange profondément l'humain, surtout si vous êtes aussi intelligente et riche. Dans ce cas, vous êtes la quintessence de la pétasse.
N'oubliez pas : pétasse = reine.
#Justafamousbitch<3

Taylen, 10 ans,

— Viens là.

J'approche de Mia qui doit partir travailler, le cœur lourd. Elle pose un baiser sur mes deux joues et me sourit tendrement. C'est plus qu'une amie, c'est comme une grande sœur pour moi. Elle connaît tous mes secrets, et moi les siens.

Dans sa robe courte, elle est la plus belle des femmes. Son manteau couvre ses épaules d'ébène, et ses talons hauts allongent ses grandes jambes brillantes. Ses cheveux frisés sentent toujours bon la noix de coco, j'aime me perdre dans leur odeur la nuit.

Je la serre dans mes bras, et elle murmure :

— Ta mère t'attend au salon, je passerai ce soir pour te faire un bisou.

Une voiture klaxonne, elle grimace mais s'éloigne quand même de moi. Elle avance vers la BMW de l'homme qui lui ouvre la portière depuis l'intérieur.

— Bonne nuit, ma TayTay.

Mon cœur se serre, je ne veux pas qu'elle parte.

— Bonne nuit, Mia.

Elle monte dans ce gros bolide et, dépitée, je rentre chez moi. Je n'aime pas la voir aller avec ces gars. Ils sont souvent dangereux et irrespectueux. Mia n'a pas le choix, elle le fait pour sa sœur, Cally. Leurs parents sont morts et, depuis, elles habitent ici, dans ce grand bâtiment que je déteste. Il attire les regards parce qu'il est propre et pourrait presque ressembler à un château avec ses toits triangulaires. Mais il est sale, comme l'argent avec lequel il a été acheté. À chaque pas que je réalise, mes poumons se resserrent. L'angoisse dans cet endroit ne me quitte pas.

La décoration intérieur est trop chargée, la moquette rouge me donne mal à la tête et la fumée des cigarettes me fait grimacer. Maman est dans son salon privé, à l'étage qui nous appartient. Le troisième et le quatrième sont réservés aux femmes qu'elle emploie.

La respiration saccadée, je monte les escaliers. Je n'ai pas envie de la rejoindre. Elle va encore se servir de moi. Mais si je ne le fais pas, je risque d'être punie, et je n'ai pas envie de rester enfermée dans ma chambre pendant plusieurs jours. Cally a besoin de moi. Elle est plus âgée de quatre ans, mais elle est tellement triste qu'elle ne peut pas rester seule trop longtemps.

Quand j'entre dans la pièce, je vois des femmes en lingerie danser près des vieux monsieurs sur leur chaise. La musique est forte, et mes yeux dévisagent ma mère qui ne sourit pas. Elle ne sourit jamais. Ses cheveux rouges bouclés entourent son visage froid aux yeux marrons foncés.

— Ah c'est pas trop tôt ! Assieds-toi à côté de moi ! s'exclame-t-elle sèchement.

Sa voix est rauque à force de fumer des cigarettes, et elle me donne la chair de poule. Les quatre hommes assis autour de sa table de poker me scrutent. L'un est jeune, ses cheveux sombres retombent sur son visage mince. Son costard noir contraste avec les habits colorés de celui d'à côté qui semble plus âgé. Il arbore une longue moustache et des lunettes de soleil. À sa droite se trouve un petit homme à la chemise hawaïenne et au regard mauvais. Le dernier est celui qui me fait le plus peur. Il a un chapeau qui cache la moitié de son visage ainsi qu'un grand sourire effrayant.
Je m'installe où maman me l'indique sur la banquette, ses ongles tapotant sur son verre rempli d'alcool. Elle presse sa narine et sniffe une poudre avant de m'observer. Mon corps tremble face à l'absence d'émotion dans ses yeux.

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