🦢Chapitre 6 : Sereia Taylen🦢

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Troisième secret d'une pétasse :
Soyez toujours le personnage principal, quelle que soit l'histoire. L'ancienne moi voulait mourir. Alors je l'ai tuée. Je l'ai tuée pour devenir le plus grand cauchemar de ceux qui m'ont détruites. Je l'ai tuée afin de métamorphoser la gentille copine de leur vie, en antagoniste. Oh, j'étais un ange, amoureuse d'un ange. Mais les déchus avaient des ailes avant de se faire éjecter du ciel. Aujourd'hui, je suis un démon blessé par les déchus et c'est moi qui arrache leurs ailes.
#Justafamousbitch <3

D'un sourire en coin, il se retourne calmement pour me scruter. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que ma tenue a été échangée avec celle d'Oïana. Avoir à peu près la même corpulence et la même chevelure s'est avérée utile, pour une fois.

Ses yeux vairons, sous les quelques guirlandes lumineuses du toit, dévisagent ma robe rouge près du corps et il susurre dangereusement :

— « Tu » ? Je ne nous savais pas intimes, Sereia Taylen.

Mes dents grincent, je me concentre sur sa chemise blanche entrouverte en grognant :

— Intimes ? Pas encore... Mais il y a des façons rapides de devenir familier, surtout quand on a une arme pointée sur soi.

D'un rictus, je tends mon pistolet déchargé sur lui, visant le cœur. C'est une sûreté que je gardais dans ma boîte à gants pour impressionner des possibles agresseurs. Il n'est pas censé savoir qu'il n'y a pas de balles à l'intérieur.

Lorsqu'il se redresse, le fusil coincé dans son pantalon emballe mes pulsations. Aucun doute, le sien est plein, prêt à m'atteindre. Pourtant, je garde le dos bien droit et affiche mon air le plus sûr. Celui que j'orne tous les jours avec une facilité déconcertante. La meilleure façon de mentir est de croire à ses propres mensonges. Bluffer est ma spécialité, le poker a constitué mon meilleur apprentissage de la vie.

L'homme me jauge, je l'imite, serrant mon crosse d'une main. Ma seule véritable défense est un couteau que j'ai coincé dans mon maillot.
Il me touche, je l'égorge. C'est aussi simple que ça.

— Tu bouges, je tire, poursuis-je.

Son sourire aux dents blanches m'exaspère. Il relève les paumes en l'air tout en éclatant une bulle de son chewing-gum. Une arrogance qui me fait regretter de ne pas pouvoir lui enfoncer une balle dans la bouche.

— N'attends pas que je bouge, Quetzalli. Tire.

Ma montre m'indique que j'ai encore du temps à passer avec ce malade avant que les flics ne débarquent. J'ignore le surnom que je ne comprends pas et affirme :

— J'ai d'abord des questions à te poser. Et tu vas y répondre.
— C'est si gentiment demandé, me nargue-t-il en mâchant sa gomme avec laquelle je rêve qu'il s'étouffe.
— Qui es-tu ? Et comm...
— « Qui êtes vous et comment êtes-vous arrivés jusqu'à moi ? », me coupe-t-il, sa fossette creusant un coin de sa joue.

Il en profite pour exercer un pas en avant tout en riant de mon air meurtrier.

— Reste où tu es !
— « J'ignore qui vous êtes et je ne sais comment je suis arrivé chez vous, mais permettez-moi de vous dire... Salut. »

J'hallucine. Est-ce qu'il est vraiment en train de me citer Raiponce ? Ce gars a définitivement plusieurs cases en moins, ce n'est plus à prouver.

— Il s'est pris un coup de poêle après ça et toi ça va être mon putain de talon dans la figure que tu vas te recevoir ! m'agacé-je, les joues rouges de colère.
— OK, du calme Barbie.

Un objet roule sur le côté, je fais l'erreur de vouloir regarder ce que c'est et me retrouve plaqué contre le mur. Ma respiration se coupe d'un coup. Je reprends assez vite contenance quand le bout de son arme se loge contre ma tête. La mienne prend aussitôt place sur sa tempe et nous nous défions du regard.

Quetzalli Où les histoires vivent. Découvrez maintenant