Mon beau voisin, Roi des connards

CHAPITRE 9

Lily

J’ouvre péniblement les yeux, comme si mes paupières pesaient une tonne chacune. Autour de moi, une chambre d’hôpital froide et blanche, baignée par cette lumière atroce au plafond qui ferait ressembler n'importe qui à un zombie. Je tourne un peu la tête, et devinez qui est affalé à côté de mon lit ? Max. Monsieur Grand-Sérieux, le menton dans la main, l’air de quelqu’un qui hésite entre un profond ennui et une contemplation philosophique.

Je toussote, tentant de bouger un peu, mais ça déclenche juste un grognement de ma part.

-T'as l’air ravi d’être là. dis-je, sarcastique, en essayant de me redresser.

Max redresse la tête, prenant un air faussement offensé.

-Contente de te revoir aussi, Miss Marathon-Sans-Inhalateur.

-Ne commence pas avec ton sermon de baby-sitter, s’il te plaît, je grommelle, encore étourdie. Franchement, j'allais très bien avant de m’écrouler comme une crêpe.

Il me regarde, les bras croisés et un sourire en coin.

-Si “très bien” signifie tomber comme un vieux canapé dans le parc et finir inconsciente pendant deux heures, alors oui, tu étais en pleine forme.

Je le fusille du regard, prête à répliquer, quand la porte s’ouvre. Une infirmière entre, avec le regard sévère de celle qui a dû en voir passer des têtes brûlées comme moi. Sofia et Josh suivent derrière, flanqués de plusieurs garçons que je n’ai jamais rencontrés, mais qui semblent déjà prêts à prendre part au spectacle.

L’infirmière se plante à côté de mon lit, les bras croisés.

-Alors, comme ça, on se prend pour Usain Bolt sans prendre de précautions ?

Sofia glousse discrètement, tandis que Max éclate franchement de rire. L’infirmière, elle, ne cille même pas.

-Courir sans votre inhalateur, c’est risqué et irresponsable. Maintenant, vous allez devoir éviter tout effort, vous reposer… et surtout, être surveillée. En permanence.

Ma bouche s'ouvre, horrifiée. Surveillée ?! Quoi, comme un panda en voie d'extinction ?

-Oh, mais pas de problème, Madame l’infirmière ! dit Sofia avec un sourire éclatant. Je propose qu'on alterne les tours de garde. Un jour moi, un jour Max !

Max hoche la tête, comme s’il était déjà au courant du plan.

-Parfait pour moi. Je suis même excellent pour surveiller les irresponsables.

-Hé ! Je me redresse, outrée. Je ne suis pas un hamster qui a besoin d’un garde du corps 24h/24 ! Je suis parfaitement capable de m’occuper de moi-même !

Un des garçons que je ne connais pas encore, un grand aux cheveux décoiffés, s’approche et tend la main.

-Nathan, enchanté. On sera aussi ravis de surveiller ton… précieux système respiratoire, si t'as besoin de renforts.

Je lui serre la main, un sourire crispé collé au visage.

-C'est… très gentil, vraiment. Mais j’ai une chose appelée indépendance, et je préfère m’en occuper seule.

Josh, appuyé nonchalamment contre la porte, pouffe de rire.

-Avec la manière dont tu t'es écroulée tout à l'heure, on dirait surtout que ton indépendance a pris une sacrée panne. Tu pourrais nous dire merci, tu sais.

Je roule des yeux, boudeuse, avant de marmonner.

-Merci de me traiter comme une mamie qui a perdu son déambulateur…