CHAPITRE 7

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Lily

- Mais c'est pas drôle ! hurle Sofia, rouge comme une tomate trop mûre.

Je pouffe de rire en tentant de me calmer. Évidemment, c'est impossible avec son regard d'enfant martyr.

- Mais bien sûr que si ! Je t'ai retrouvée en train de batifoler sur MON canapé, bien sûr que c'est drôle ! Par contre, ça va pas le faire : Momo a perdu son innocence à cause de toi !

Elle lève les yeux au ciel, visiblement au bout de sa vie.

- Sérieusement, Lily ? On n'a pas passé l'âge de parler à des peluches, non ? Momo s'en remettra, promis.

Je serre Momo contre moi, faussement indignée.

- Ah non, mais toi, tu comprends rien ! Momo, c'est pas juste une peluche ! C'est un symbole de pureté, un témoin innocent de ta... décadence !

Sofia éclate de rire. Je la fusille du regard.

- Décadence ? Carrément ?

Je hoche la tête, la mine sombre.

- Carrément ! Tu lui as infligé un traumatisme, là ! Il va faire des cauchemars de « canapé-party » pendant des semaines...

Sofia rigole de plus belle, levant enfin les mains en signe de reddition.

- OK, OK, Madame la Défenseuse des Peluches, on change de sujet avant que tu te mettes à énumérer les troubles psychologiques de Momo.

Je lui tire la langue, remettant mon manteau pendant qu'elle fait pareil. Une fois dehors, on s'engage dans la rue, le froid piquant nos joues. Sofia commence à raconter une anecdote de primaire, son visage s'illuminant de malice.

- Tu te souviens quand tu t'étais autoproclamée « espionne de la classe » et que tu notais tous les faits et gestes de chacun ? chuchote-t-elle en prenant mon ancien air super concentré.

Je ris en secouant la tête.

- J'étais sûre d'avoir des informations top secrètes de la plus haute importance ! Et en fait, tout ce que j'avais, c'était que Léo mâchouillait ses crayons et que Sarah... mangeait ses crottes de nez.

Sofia s'étouffe de rire, les larmes aux yeux.

- Et quand la maîtresse a trouvé ton carnet, tu te souviens ? Elle a failli convoquer une réunion de parents pour te dire d'arrêter de te mêler des affaires des autres !

- Hé, en même temps, j'avais du flair ! Bon, surtout pour repérer les gens bizarres, mais c'est déjà ça.

On continue notre balade en évoquant nos souvenirs les plus cocasses, comme ce jour où on avait renversé de la peinture partout en essayant de reproduire un « chef-d'œuvre », ou quand Sofia avait essayé de monter un numéro de magie et avait fini les mains coincées dans un tiroir.

Finalement, le soleil commence à décliner, et Sofia décide de rentrer chez elle. On se prend dans les bras avant de se dire au revoir.

- Merci pour l'après-midi, c'était parfait, dit-elle avec un sourire.

Je lui fais un clin d'œil, attendant qu'elle disparaisse au coin de la rue. Une fois seule, je sors mon téléphone pour appeler ma mère, encore hilare.

- Allô ?

Je fronce les sourcils. La voix de ma mère est tremblante, comme si elle... pleurait ?

- Maman ? Ça va ?

Silence... entrecoupé de reniflements. Mon cœur se serre, la panique commence à monter.

- Maman ?

Elle murmure d'une voix brisée :

Mon beau voisin, Roi des connards Où les histoires vivent. Découvrez maintenant