CHAPITRE 4

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Lily

— Attends, tu l'as recalé ? Tu t'es barrée ? me demande Sofia.

— Ouais.

Ma meilleure amie souffle bruyamment et roule des yeux, exaspérée.

— Nan mais Lily ! Le mec que j'ai croisé en bas, le beau gosse, te demande ce que tu fais aujourd'hui. Et toi, tu lui sors : "je vois mon mec." Mais t'as même pas de mec ! On va faire quoi de toi ?

— J’avais pas fini ! je râle.

Elle arque un sourcil, soudain captivée.

— Après, il est venu me voir au par…

— Vous vous êtes embrassés ?!

Je souffle, agacée.

— Non, laisse-moi finir. Donc, il est venu me voir au parc, on a discuté et…

— Et il t'a embrassée, bien sûr, dit-elle comme une évidence.

— Mais non, putain ! Ta gueule un peu, personne n’a embrassé personne, capiche ? Je disais…

— Ok, donc vous étiez au parc, vous avez discuté, personne n’a embrassé personne, j’ai compris. La suite ?

J’ouvre de grands yeux et lui balance un coussin.

— T’es sérieuse là ? Tu me coupes tout le temps et tu râles ? Bah pour la peine, t'auras pas la suite.

Elle éclate de rire, visiblement convaincue que je plaisante. Mais peu à peu, mon expression la détrompe. Elle hausse les sourcils, avec un air de défi "Tu oses me faire ça, à moi, ta meilleure amie ?". Mon regard répond "Bien sûr que j’ose."

Elle se lève brusquement, rompant notre contact visuel, attrape son sac à main, et se dirige vers la porte qu’elle ouvre d’un geste sec.

— Vu que Mademoiselle "je-me-fais-désirer-par-les-garçons-et-je-snobe-ma-meilleure-amie" a décidé de se la jouer muette comme ma grand-mère, je me tire.

Pour info, sa grand-mère est morte. Dit comme ça, c’est pas drôle, mais disons que sa grand-mère était une vraie garce. Genre vraiment.

Jusque-là, j’étais de dos sur le canapé, mais son silence soudain m'intrigue, alors je me retourne.

Et là, je retiens un fou rire en la découvrant bouche bée devant Josh, qui s’apprêtait sûrement à toquer. À ses côtés, un autre mec, aussi grand et musclé, avec des yeux bleu océan et des cheveux châtain clair magnifiques.

Josh nous observe avec un sourire amusé, les bras croisés. Le silence devient presque gênant, alors Sofia finit par se tourner vers moi, les yeux ronds.

— Alors... tu me disais quoi, Lily ? souffle-t-elle en fixant le nouveau venu comme si elle venait de découvrir une star de cinéma.

Je me lève en roulant des yeux et m’approche de la porte, tentant de cacher mon embarras. Josh sourit un peu plus, son regard pétillant d’une lueur malicieuse.

— Salut, Josh, dis-je d’un ton qui se veut décontracté. T’es pas censé être au travail, toi ?

— J’avais un trou dans mon emploi du temps, alors je me suis dit que je passerais te voir, explique-t-il, visiblement amusé par la scène. Et puis, je voulais te présenter ton voisin.

Il désigne le gars à ses côtés, qui nous sourit poliment. Je sens Sofia frémir à côté de moi, probablement en train de lister mentalement ses meilleures techniques de drague.

— Salut, je m’appelle Max, dit-il d'une voix grave en tendant la main.

Le fameux Max alias "le gros bouffon qui ecoute du AC/DC". Même si faut avouer que ce gros bouffon est aussi sacrément sexy.

Je la serre, un peu surprise par sa poigne ferme. Sofia, elle, est en mode radar, prête à analyser chaque détail.

— Et donc, Josh, tu viens souvent rendre visite aux filles comme ça ? balance-t-elle en croisant les bras, le regard perçant.

Ah, Sofia en mode prédatrice... Prochaine étape, elle va lui sortir son CV sentimental et lui demander son signe astrologique.

Il éclate de rire, pas du tout décontenancé.

— Seulement celles qui m’intéressent, répond-il en me lançant un regard appuyé.

Mon cœur rate un battement, mais je tente de rester de marbre.
Ne pas rougir, ne pas rougir.

Sofia, elle, ne lâche pas l’affaire. Elle me donne un coup de coude et murmure, suffisamment fort pour que Josh l’entende :

— Sérieusement, si tu ne fais rien, je me dévoue. Il est trop beau pour être laissé sans surveillance, tu vois ce que je veux dire ?

Josh rit encore plus fort, tandis que
Max esquisse un sourire amusé. Visiblement, il est habitué à ce genre de situation.

Oh là là, si elle savait. Le mec vient de se transformer de 'beau gosse' à 'bouffon AC/DC' en un quart de seconde dans ma tête. Trop tard pour sauver les apparences maintenant.

— Bon, tu voulais m’offrir un café ou on reste là à prendre la poussière ? demande-t-il en me regardant droit dans les yeux.

-Bah oui, Lily ! Il y en a qui sont mort comme ça, renchérit Sofia.

Référence à sa grand mère... On a une très mauvaise habitude, Dieu pardonne moi, à critiquer sa grand mère. Je les connus car elle est décédé il y a seulement deux ans et c'était la plus grosse teigne au monde...

Je rougis cette fois, incapable de réprimer la chaleur qui me monte aux joues. Sofia me donne un petit coup d’encouragement dans le dos, et je m’efface pour les laisser entrer.

— Installez-vous, je vais préparer ça, dis-je en m’éloignant vers la cuisine.

À peine ai-je disparu que j’entends Sofia lancer à Josh, d’un ton faussement innocent :

— Alors, Josh, c’est quoi tes intentions envers ma meilleure amie ?

Je lève les yeux au ciel depuis la cuisine, priant pour qu’elle n'aille pas trop loin. Mais en même temps, je meurs d’envie de connaître la réponse. Voir si il respect notre pact de "Lily et Josh, amis pour la vie"

Et voilà, Sofia a sorti l’artillerie lourde. Les 'intentions', carrément. Peut-être qu’elle devrait aussi lui faire remplir un formulaire, pendant qu’on y est.

Mon beau voisin, Roi des connards Où les histoires vivent. Découvrez maintenant