Bruises

Pictures Of You

J'tai aperçu aujourd'hui.

Pull rouge.
Chaussures mal lacées.
Cheveux coupés.
Imper noir.
Lunettes rondes.

C'est marrant, ce matin, à l'aube, je marchais sur la ville. Et j'ai cru te voir entre deux flashs de lumière, un baiser entre deux phares de bagnoles. C'était rien qu'un éternuement de réverbère, une nuit qui s'invite sur ma peau, comme le tissu d'un cauchemar. J'tai mouché dans le jour naissant, je t'ai chassé comme un fantôme pas encore crevé.

Pull rouge.
Chaussures mal lacées.
Cheveux coupés.
Imper noir.
Lunettes rondes.

Pourtant à midi tu te tenais là. Le zénith se délitait sur ta peau. Il pleuvait des brûlures. Et j'ai regardé ton corps allumer des cloques sur mes mains.
T'étais dans ton pull rouge. Celui dans lequel je me suis prélassée. Celui qui a tracé des poèmes carmin sur ma nuque. Qui a gravé des histoires mortes sur mon dos.

Pull rouge.
Chaussures mal lacées.
Cheveux coupés.
Imper noir.
Lunettes rondes.

Ton rire me coule sur les cuisses. Et je pleure quand vient l'osmose. Y'a plus d'amour sur mon corps. Reste plus que la trace de tes dents.

Tsais parfois tu me manques. Ptetre parce que je sais combien ta bouche est délétère.

T'as déformé ma vie d'une balle de revolver. Et chuis trouée au milieu de la tête. Mes rêves se font la malle. Mes pleurs coulent sur le béton sans avoir aimé mes yeux. Je fuis des milles malheurs que tu me fais porter. Du souvenir de ton corps dont tu m'as habillée.

Regarde-moi, toute barbouillée de toi. Je sais pas bien qui a invité ton odeur sur mes draps. Mais je crois que tu me colles à la peau. Je porte tes pleurs. Les miens aussi.

Mais tsais je te déteste pas. Parfois j'ai encore envie de toi, du réconfort de tes bras.

Pull rouge.
Chaussures mal lacées.
Cheveux coupés.
Imper noir.
Lunettes rondes.

T'avais l'air si vivant que je me suis sentie mourir.