Je crois que je saisis pas trop bien, les jours que t'as fait pousser en moi.
J'existe à demi, le cœur à moitié dans le vide.
On essaie de me faire croire que t'es juste une brûlure au fond de mon ventre. Comme une p'tite intoxication.
La vérité c'est que t'as vidé mes entrailles à la petite cuillère.
Et tout le monde me regarde crever.
Ils regardent ton chef d'œuvre. La jolie poupée désarticulée que tu as montée. Celle qui a la trace de tes doigts, imprimées sur les cuisses, et le creux de tes dents sur les seins. Ils contemplent le rouge de tes mains, les mensonges que tes lèvres ont peint sur ma peau avec ton sang séché.
J'crois qu'ils ont oublié mes cris dans tout ça. Et les pleurs qui tracent des sillons noirs, le long de ma nuque, personne les voit.
Parce que c'est plus facile de fermer les yeux que de regarder mon corps sur l'asphalte, éclaté en deux, des bouts de poupée étalés sur le goudron.
Je suis comme un miroir cassé. Je me casse la gueule sur vos peaux. Et quand je la prends dans mes bras, je la trouve toute écorchée de moi, de la mort qui me berce tout bas. Je me regarde suinter de connerie sur ses yeux bleus. Et je peux pas effacer les larmes indélébiles que je lui dessine. Je peux pas effacer cette peinture un peu débile, qui fuit de mes entrailles.
Et personne me voit mourir. Personne me voit vomir. Je sais même plus pourquoi la mort s'est logée en moi.
Finalement ptetre que j'existe déjà plus très bien.
Je sais plus trop vivre, tu sais.
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Bruises
Short StoryEcchymoses. Ou le nom que j'ai donné à tes coups de blues. 04/11/24 (Le jour où j'ai enterré Cure)