Nothing Is Forever

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Je relis nos messages comme on lit un roman. 

Je découvre notre histoire comme si je l'avais pas écrite, comme si elle était pas là, à noircir toutes les pages du cahier. 

Toutes les lettres que tu m'envoies, sont des lettres d'amour. Parmi la liqueur de tes larmes, je trouve dans le fond du verre nos amours noyées. Nos robes trempées du rouge des grenades, ton sourire imprimé dans le revers de ma cuisse.

Je creuse dans notre tombe, je décape le cercueil à la recherche de nos amours mortes. Mais t'sais, plus je creuse et plus je constate le vide. Qui s'étend entre ton corps, le mien, comme une mer dépouillée de sel, pleine de pleurs à vide, avides. 

Je valse sur le sable, j'orne mes membres de coquillages et mes cheveux d'amertume. Je te regarde me boire comme de l'écume, comme un soleil mort. Toutes mes amours fanées qui pourrissent dans la graisse de ton ventre. 

Tsais c'est pas mes mains que tu baises, plus vraiment. Si je m'en rappelle pas c'est que c'était pas moi, hein ? C'était pas mon corps sur le tien. C'était pas moi qui distribuais l'amour comme des bonbecs. C'était pas moi qui me roulais dans ton odeur. C'était pas pour moi que tu as cueilli toute cette violence. C'était pas de moi que la mort s'est amourachée. 

Tsais, je peux plus m'allonger dans des draps sans sentir ton corps contre moi. Et dans mon sommeil, ta peau m'étouffe. Je m'allonge dans mon lit comme dans un cercueil, depuis toi. T'as invité la mort dans le fond de mon corps. Tsais ça faisait des années qu'elle avait pas mûri, celle-là. Pourtant tes doigts ont planté des milliers de larmes dans mon ventre. Et j'ai regardé les mauvais jours fleurir en moi. 

Tsais c'est trop facile de m'envoyer peace and love, quand tu as semé des obus dans le miroir, des grenades abîmées au creux de ma jeunesse. Trop facile de cracher sur les peurs que t'as imprimées sur mes bras avec la trace de tes dents. Trop facile de maquiller mes yeux du rouge de ton sang. Trop facile de me traiter de pute quand tu m'as habillée de tes plus belles conneries.

BruisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant