Chapitre 7 - Jamais.

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Le brouhaha du self m'oppresse, les voix s'entrechoquent dans mon esprit, sans trêve. Je me force à sourire pendant qu'Eva et ses copines parlent de tout et de rien, mais au fond, j'ai l'esprit ailleurs, bien trop préoccupée par tout ce qui se passe. La rumeur des élèves se fait plus intense quand le groupe de Lola passe près de nous. Eva, baissant la voix, murmure :

— Vu ce qui se passe entre toi et Diego, Lola risque de péter un câble.

Je la regarde, surprise, alors elle continue :

— La dernière fille qui s'est approchée de lui a fini par changer de lycée, tellement Lola lui a pourri la vie.

Elle s'arrête, voyant mon regard, mais Marie prend le relais, visiblement contente de rajouter un peu plus d'huile sur le feu.

— Lola lui a fait la misère à un tel point qu'elle a fini par se barrer d'ici. Y'a pas pire que cette salope.

Les mots de Marie me vrillent l'esprit. J'abandonne mon plateau, attrape mon sac, et murmure :

— Je dois y aller, on se retrouve en cours.

Je m'éloigne, mes pas rapides, l'estomac noué. Mes pensées tournent à toute vitesse, comme si je cherchais un échappatoire, quelque chose pour m'aider à reprendre le contrôle de la situation. Les toilettes sont vides, froides et impersonnelles, mais je me précipite à l'intérieur pour avoir un instant de calme, juste quelques secondes pour réfléchir.

J'ai à peine le temps de pianoter sur mon téléphone que j'entends des voix. Lola et sa bande. Bien sûr. Leur ton méprisant traverse la porte avec une brutalité que je sens déjà monter en moi.

— Sors des toilettes, Nessa !

Je pousse un soupir résigné. Elle ne va pas me laisser tranquille, pas maintenant. Je sais que je dois faire face. En ouvrant la porte, je les trouve devant moi, toutes, et Lola au centre, comme une reine déchue en pleine guerre de territoire.

— La dernière fois, tu as mal compris, dit-elle, son sourire cruel étiré aux coins des lèvres.

— Mets-toi dans la tête qu'il t'aime plus, c'est pas compliqué, je réponds d'un ton ferme.

Lola rit, un rire sec, qui résonne, et elle s'approche, son regard noir planté dans le mien.

— Il m'aimera toujours. On était le couple le plus populaire du lycée c'est ça que tu comprends pas.

— T'es ridicule.

Je tente de passer à côté d'elle, mais elle me repousse violemment, me faisant perdre l'équilibre. Je tombe sur le sol, durement, et la douleur me monte dans le bras, mais à peine le temps de réaliser ce qui se passe qu'un coup brutal me frappe au visage. La douleur explose comme un feu d'artifice dans ma joue.

— MAIS T'ES FOLLE, PUTAIN !

— Oublie-le, je t'ai dit !

Je tente de me relever, mais une autre de ses copines me tire par les cheveux, me forçant à retomber au sol. Je ressens chaque tiraillement, chaque seconde de douleur qui pulse dans mon crâne. Je suis humiliée, la rage bouillonne dans mes veines, mais je n'ai aucune force pour me défendre.

— Tu fais pas le poids face à nous, ma puce, siffle Lola, se penchant vers moi avec son sourire narquois.

Elle passe lentement une main sur son propre visage, un air satisfait dans les yeux, avant d'ajouter d'un ton doux, presque ironique :

— Si tu veux pas que j'abîme encore plus ton joli visage, je te conseille de m'écouter.

— Je vais le dire au directeur, t'entends ? Tu peux dire adieu à ton bac ! je crache, ma voix tranchante malgré la peur.

Chrysalide - Take FlightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant