Une femme d'une trentaine d'année les accueillit. Mai ne la connaissait pas, ce n'était pas plus mal, elle ne se sentait pas prête à leur dire quoi que ce soit pour l'instant.
- Je m'appelle Sarada Kazeka, enchanté, les salua-t-elle. Je suis la gouvernante, c'est moi qui ai fait appel à vous suite à la demande de la directrice de l'école. Elle ne peut vous accueillir, elle a dû emmener un enfant à l'hôpital ce matin...
- A l'hôpital ? S'inquiéta Ayako.
- Oui... Il... Il est tombé dans les escaliers.
- Tout seul ? demanda ensuite Naru, les sourcils froncés.
- Il dit que non, mais il n'y avait personne, répondit-elle en tremblant légèrement.
Mai ne sentait rien de maléfique pour le moment. Seulement des âmes tourmentées... Vu l'état de Masako, elle n'avait pas de doute là-dessus.
- La directrice m'a chargé de vous emmener dans une salle que nous utilisons peu. Nous y avons préparé des tatamis pour la nuit, est-ce que ça ira ?
- C'est parfait, acquiesça Naru. Nous allons nous installer.
- Très bien. Les enfants sont en classes donc vous devriez être tranquille pour le moment.
Naru acquiesça.
Ils arrivèrent dans la pièce et posèrent leurs affaires. Les garçons allèrent vider la camionnette et les filles rangeaient et installer ce dont elles avaient besoin.
Mai récupéra son sac pour le thé et leur indiqua qu'elle allait dans la cuisine, mais à peine franchit-elle la porte que son regard se porta sur une forme, en haut des escaliers. Elle lâcha le sac en hoquetant et reculant.
- Non... Pas toi... hoqueta-t-elle. Pas toi !
Elle avait crié sans le vouloir. L'ayant entendu, Madoka arriva mais l'esprit était parti.
- Mai, que se passe-t-il ?! Bon sang, tu es pâle, assieds-toi, l'emmena-t-elle vers un fauteuil.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Lin qui venait d'entrer avec un carton.
- Ça commence, lui répondit seulement Madoka en observant le haut des escaliers qu'observaient Mai.
Lin acquiesça et pressa le pas.
- Qu'as-tu vu ? lui demanda tendrement son amie.
La brune restait silencieuse, les larmes aux yeux. Elle ne pouvait pas parler, non elle ne pouvait pas. Elle se leva alors que Naru venait d'entrer, suivi d'Eugène.
Elle récupéra le sac et se hâta de se diriger vers la cuisine. Au moins, ça leur permettait d'être sûrs qu'elle avait bien vécu ici, ils n'avaient pas encore visité et elle savait exactement où elle allait. Elle connaissait l'endroit.
Ça inquiétait Oliver. Si elle ne voulait pas être trouvé, il ne la trouverait pas. Il devait s'excuser et essayer de comprendre ce qui la perturbait.
Il se dépêcha et poussa les autres à tout préparer. Mai revint dix minutes plus tard et décida d'accompagner Lin pour installer les caméras. Naru ne dit rien, elle connaissait les lieux.
Mai le guida à l'étage, là où se trouvait les chambres des enfants.
- As-tu une idée des endroits où nous devons installer les caméras ? osa demander le chinois.
- Oui, viens... chuchota-t-elle, la voix rauque.
En tremblant, elle avança vers le fond du couloir. Elle frappa à la porte, peut-être l'enfant était-il dans sa chambre...
Pourtant, il n'y avait pas de prénom sur la porte et elle savait que ça signifiait qu'elle était libre...
Lin ne demanda pas la raison, il lui faisait confiance.
L'absence de réponse poussa la jeune femme à ouvrir la porte. La pièce était propre, rien n'avait changé. La même armoire, le même lit, surement le même matelas... Seuls les rideaux étaient différents.
Lin posa sa caisse et sortit une des caméras. Il trouva une étagère, dans un coin de la pièce, au-dessus de la porte et décida de la placer à cet endroit. Ça l'arrangeait, il n'avait pas assez de trépieds pour toutes les caméras.
- Que ressens-tu ? demanda-t-il en la voyant observer attentivement le lit.
- De la nostalgie, répondit-elle en déviant son regard vers l'extérieur.
- C'est le premier orphelinat où tu as vécu ?
- Madoka te l'a dit ?
- Non, j'ai lu le rapport, elle nous l'a remis après le manoir, c'était la première fois que tu nous parlais de ta situation familiale, et tu avais eu la même phrase qu'Eugène, tu m'as intrigué. Sans compter les capacités dont tu avais fait preuves sur cette affaire. Mais ce rapport n'a laissé que du mystère en plus, Madoka nous a fait part qu'elle le trouvait incomplet. Comme si certaines choses étaient tabous, effacées...
- Elle avait raison... Certaines choses ont été effacées...
- Comme moi, dit une voix derrière son dos, la faisant sursauter.
Muni d'un incroyable 6ème sens, Lin activa la caméra. Mai était plus que pâle et observait la porte qu'ils avaient laissé ouverte.
- Tu m'as oublié, Mai.
- Non je...
- Nous étions amis. Tu avais dit que tu resterais avec moi pour toujours !
- Je...
La porte claqua et elle s'effondra en larmes.
- Mai ! Mai, que s'est-il passé ?! demanda l'assistant en s'agenouillant devant elle.
- Je n'ai pas fait exprès ! Je n'ai pas eu le choix ! hoqueta-t-elle.
Lin la prit dans ses bras et caressa ses cheveux. Ce n'était pas lui, il le savait. Ce n'était pas son genre. Mais il était incapable de savoir qui passait par lui...
Mai le comprit et le repoussa en pleurant encore plus.
- Ne t'approche plus de moi ! cria-t-elle en ouvrant la porte.
Elle courut dans le long couloir, comme si elle avait quelqu'un à ses trousses, puis descendit les escaliers à s'en casser la nuque.
- Mai ? l'appela Osamu, surpris, alors qu'il installait une caméra dans les escaliers.
Elle sortit du manoir et le contourna. Elle descendit les escaliers qui menait au sous-sol et ouvrit la porte. C'était étonnant, mais c'était dans ces sous-sols qu'elle se sentait le mieux. Elle s'assit devant la porte avant de craquer et de pleurer toutes les larmes de son corps.
- Je suis désolée... hoqueta-t-elle. Tellement désolée...
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Amour en retard
FanfictionNaru a retrouvé son frère et est rentré chez lui. Mais il a des regrets. Ses pensées sont tournées vers elle. Il s'en veut. Il doit la retrouver et ça ne saurait tarder... Comme toujours, elle se met toujours en danger.