Eugène Davis observait son frère lire un des nombreux livres sur le paranormal qui peuplait la bibliothèque de leur père.
Martin et Luella Davis les avaient tous deux adoptés alors qu'ils n'avaient que deux ans. Les professeurs de paranormal avaient été appelé aux Etats-Unis, suite à l'appel étrange des sœurs qui tenaient un petit orphelinat au cœur de New York. D'après elles, il se passait des choses anormales autour des deux jumeaux qu'elles venaient d'accueillir. Ils avaient été exorcisés mais les meubles continuaient de bouger d'eux même...
Deux jumeaux d'origine japonaise, Luella avait eu un coup de cœur pour ces petits et ne pouvant avoir d'enfants, le couple avait donc décidé de les adopter. Ils étaient devenus Eugène et Oliver Davis.
Mais, trois ans plus tôt, Eugène avait disparu au Japon pour retrouver leur mère biologique. Il avait eu un grave accident et était tombé dans le coma, son esprit s'était détaché de son corps et il n'arrivait plus à le retrouver. C'était grâce à l'intervention de Taniyama Mai, l'assistante de son frère qui était directement venu au Japon pour tenter de le retrouver, qu'il avait pu regagner son corps et enfin se réveiller.
Ils étaient revenus en Angleterre depuis près d'un an. Un an... Un an sans nouvelle d'elle. Eugene s'en voulait. Mai avait développé des sentiments pour son frère et ce dernier l'a rejeté, prétextant une confusion entre les deux frères... Mai s'était senti bafoué et le « idiote » qu'il avait ajouté n'avait pas aidé.
La réaction de Mai avait fait comprendre à son imbécile de frère qu'il s'était mépris et qu'il avait mal agi. Mais c'était trop tard. Elle était partie et avait bloqué son téléphone. Eugène avait tenté de la joindre par les rêves mais elle s'était complètement coupée d'eux.
Oliver referma son livre et le rangea. Ça faisait un an. Mais plus tôt dans la journée, il l'avait senti. Elle était venue vers lui. Son contact l'avait troublé. Durant l'absence de son jumeau, ce petit bout de femme était devenu son catalyseur. Il ne savait pas à partir de quel moment elle était devenue si importante... Elle lui manquait. Il s'en voulait de sa réaction lorsqu'elle lui avait avoué ses sentiments. Il avait tenté de la contacter. Il l'avait appelé avec un téléphone qu'il avait emprunté. Quand elle avait compris qui il était, soit au bout de deux mots, elle avait raccroché...
Il se posa sur le fauteuil et ferma ses yeux. Depuis qu'il l'avait « senti » un peu plus tôt, il ne faisait que penser à elle. Sans comprendre, il se sentit s'endormir. Il se retrouva dans le noir complet. Une silhouette de jeune femme était face à lui. Il ne la reconnaissait pas, mais il se doutait de la personne.
- Mai ?
- J'ai peur... entendit-il.
- Que se passe-t-il Mai ? Où es-tu ? s'inquiéta-t-il.
La silhouette disparut et tout tourna autour de lui. Il se retrouva dans une maison japonaise. Avec la décoration, il comprit qu'il se trouvait dans les années 1800. Il portait un kimono coloré. Son haori était de couleur jaune et son hakama était bleu foncé. Le reste de sa tenue était noir. Il était dans une salle de séjour. Il y avait beaucoup de croquis autour de lui et des photographies de femmes. Il avança pour passer dans la pièce à côté. C'était une chambre. Elle était simple, rien de superflu. Il ouvrit le placard et observa avec attention ce qu'elle contenait. Il devait tout analyser, ce qu'il voyait avait un rapport avec Mai. Elle était en danger, il le savait. C'était grâce à elle qu'il avait une vision, il n'en avait pas la capacité. C'était plutôt la capacité de son frère. Mais pourquoi était-elle passée par lui ? Elle avait été si proche de son jumeau lorsqu'il était dans le coma...
Les vêtements qu'il trouva étaient assez élégants... Et féminin.
Il entendit la clochette de l'entrée retentirent. Ses pas le guidèrent naturellement à l'entrée. Il ouvrit et eut un sourire assez niais à son goût.
- Monsieur... commença l'homme face à lui.
- Mademoiselle, le coupa-t-il.
Naru était surpris par ses dires mais il enregistrait tout. Il ne devait rien oublier.
- Entrez, invita-t-il les trois hommes en se dégageant de l'entrée.
- Merci. Nous avons de très bonnes nouvelles. Nous avons repéré et capturé les femmes que nous utiliserons. L'une nous donnera ses jambes et l'autre ses bras.
- Elles sont comme je le veux ? demanda-t-il en touchant ses cheveux.
Il portait un chignon, il est vrai qu'il avait la tête assez lourde.
- Les proportions parfaites !
- Merci beaucoup, je ne pourrais trouver meilleurs docteurs, leur dit-il en les invitant à s'asseoir.
Il alla chercher le thé et le déposa sur la table avec la grâce et l'élégance d'une geisha.
- Vous deviendrez la plus belle des femmes !
Le sourire du médecin ne le rassurait pas. Il était arrogant, plein d'envie... Et surtout, Naru restait lui-même. Il n'était pas sûr que les connaissances de cette époque permissent cette pratique... Ils avaient une histoire digne de Frankenstein... En y repensant, les époques correspondaient. La première fois que Frankenstein avait été évoqué, c'était vers 1818...
La vision se figea, il retrouva son corps, son apparence, plus de kimono, plus de chignon super lourd ! La silhouette noire réapparue.
- Mai ? qu'est-ce que c'était ? Que s'est-il passé ? Où es-tu et...
Il ne put continuer que tout disparu et il ouvrit ses yeux. Il était tard et il était épuisé. Un coup d'œil à l'horloge lui apprit que son « rêve » n'avait pas duré plus de cinq minutes.
- Tu t'es endormi, c'est étonnant, lui dit Eugène avec un air un peu suspicieux.
- J'ai mal dormi la nuit dernière, je vais me coucher, bonne nuit.
- Toi aussi... répondit son frère, un peu inquiet.
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Amour en retard
FanfictionNaru a retrouvé son frère et est rentré chez lui. Mais il a des regrets. Ses pensées sont tournées vers elle. Il s'en veut. Il doit la retrouver et ça ne saurait tarder... Comme toujours, elle se met toujours en danger.