Aucune balle ne vient perturber la quiétude de la nuit sombre.
Ni du révolver que je brandissais.
Ni de quelque part de cette voiture dont les phares m'aveuglaient.Rien.
Pas même l'ombre d'un recul de sa part ou de la mienne.Et au bout de quelques minutes, le nouvel appel de phare que le conducteur m'adressa me signifia qu'il voulait que je m'avance.
Peut-être voulait-il voir ma réaction en le découvrant avant de me tirer une balle dans la tête ?
Peu importe, ce que la personne derrière le volant attendait de moi, j'avançais vers elle comme un papillon de nuit qui s'avançait vers la lumière.Quand j'arrivais, la fenêtre baissée m'offrait une vue panoramique sur les boucles vénitiennes du conducteur, je me rendis compte qu'il n'était peut-être pas trop tard pour tirer.
— Généralement lorsqu'on brandit un tel calibre c'est qu'on est prêt à tirer, me toisa Jeremiah Williams du coin de l'œil.
Le froid mordait la peau de mes phalanges nues pendant que je soutenais l'arme à la hauteur de ses deux yeux.
— Qui t'as dit que je ne l'étais pas ? Répondis-je par une voix gravée par la chute d'adrénaline.
Jeremiah esquissa un sourire.
— Je suis toujours là pourtant, me dit-il en se penchant vers la poignée de la portière passager. Allez, montez.
La portière s'ouvrit, et j'eu cette impression d'avoir déjà vécu ce moment.
Mais je ne pouvais penser à autre chose qu'à la façon étrange avec laquelle cet homme et moi nous communiquions.
Rien n'était constant entre nous, tantôt entre le tutoiement et le vouvoiement, entre la provocation puis la soumission, la seule chose familière dans nos échanges c'était probablement l'ampleur de ce mépris que nous portions l'un pour l'autre.
Par la suite, la forme que prenait nos interpellation, le vous par exemple, se produisait seulement durant ces cours instants quand nos yeux se croisaient, car c'était la bas que nous pouvions y lire à quel point nous étions si éloignés en tous points.
A un stade où nous aurions pu être complètement étranger l'un à l'autre, où nos chemins ne se seraient même pas intervertis au croisement d'une boulangerie. Un être comme les 8 autres milliards qui recouvraient cette planète et que je ne croiserais probablement jamais.
C'était durant ces instants que l'on se vouvoyait, car après tout, pouvions nous mépriser à ce point un étranger ?
Avec Jeremiah Williams, j'avais l'impression que c'était le cas.
Néanmoins, je baissais mon arme pour la ranger dans la poche de mon manteau. Et peut-être un peu aussi pour cesser de trembler.
— Pourquoi devrais-je monter dans cette voiture ?
Jeremiah pouffa et il se rendit compte d'à quel point le froid avait envahi les rues de New York maintenant qu'un côté de sa voiture était livré à sa merci.
Il ne put s'empêcher de me l'exprimer en se frottant les mains l'une contre l'autre.Mais pour prononcer ces mots qu'il avait certainement prédit, il cessa tout mouvement et ancra son regard au mien :
— Pour savoir où se trouve Zade Masson.
Mon cœur fit un bon.
L'avait-il arrêté ?J'étais prête à ressortir l'arme, en tant que bon agent fédéral, Jeremiah sut déceler cette lueur dans mon regard mieux que personne.
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Hold tight on me | Accroche-toi
Romance⚠️ Cette histoire est la suite de Hold up on me | Retiens-moi ⚠️ Pour Halo, Zade et les autres, le temps n'est plus que des fragments d'instant qui les transportent... Au pied d'une nouvelle maison. Face à de nouvelles responsabilités. Et qui les co...