Je l'admets

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10 janvier 1925

Ma chère Olga,

En me plongeant une nouvelle fois dans les mots que tu m'as offerts dans ta dernière lettre, je ressens chaque mot comme une lueur douce, une caresse qui m'apaise et me nourrit. Ta lettre est pour moi un refuge ; elle est la preuve de tout ce que nous partageons malgré l'espace qui nous sépare. J'ai l'impression que chaque phrase est une partie de toi qui se glisse dans ma vie, comme une présence que je peux presque sentir, qui s'impose dans ces nuits trop longues sans toi.

Les jours semblent interminables, mon amour. Je parcours les lieux que nous aimions, seuls témoins de notre bonheur, comme pour m'imprégner de ce que tu y as laissé. Je sais que je ne fais que me torturer, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me rapprocher de toi, pour ne pas sombrer dans le vide immense de cette séparation. Chaque coin, chaque banc, chaque jardin me rappelle un éclat de ton sourire, la douceur de ta voix. Si seulement tu pouvais être là pour remplir ce vide, pour redonner vie à ces souvenirs qui s'effacent dans l'attente.

Je me surprends à me souvenir des moindres détails : la façon dont tu tournais la tête pour écouter, le rire discret que tu avais quand je faisais mine de te provoquer, ce regard profond et doux que tu avais pour moi seul. Ces détails sont des fragments d'éternité, des éclats de toi qui m'aident à tenir, des trésors que je garde en moi comme des preuves irréfutables de notre amour. Sans eux, j'aurais peur qu'il ne reste que des ombres de notre bonheur.

Cette séparation, aussi cruelle soit-elle, m'a fait comprendre combien tu es devenue une partie de moi, Olga. Quand je pense à toi, j'ai l'impression que mon cœur s'élargit, que cet amour me dépasse et m'illumine tout entier. Si tu savais combien de fois je t'ai imaginée ici, à mes côtés. J'entends ta voix dans les couloirs déserts de la maison, je devine ta silhouette dans les reflets du soleil qui pénètre à travers les rideaux. C'est étrange de se sentir à la fois empli de ton souvenir et vide de ta présence.

J'aimerais te raconter un peu mon quotidien, aussi banal qu'il puisse paraître sans toi. Chaque matin, je me lève avec l'espoir absurde de trouver une de tes lettres sur le pas de la porte. Cette attente est à la fois douce et déchirante, comme si, à chaque jour sans nouvelle, je devais affronter à nouveau la douleur de ton absence. Pourtant, chaque lettre reçue est un baume pour mon âme, une certitude que, quelque part, tu penses à moi, que, malgré tout, nous sommes ensemble.

Les gens autour de moi ont bien sûr remarqué mon état. Ils tentent de me rassurer, d'emplir mes journées de distractions pour adoucir le poids de l'attente, mais rien ne parvient à combler ce vide, cette absence qui est la tienne. Je les remercie, je souris parfois, mais au fond de moi, je n'ai qu'un seul désir : celui de retrouver ton regard, de retrouver ce bonheur que toi seule peux me donner.

Chaque nuit, je m'endors avec cette image de toi dans mon esprit, celle de ton sourire, de ta douceur. Je ferme les yeux et je t'imagine là, allongée près de moi, respirant doucement au rythme de la nuit. Cette pensée est à la fois douce et cruelle, car elle me rappelle combien il est douloureux de se réveiller sans toi, de n'avoir que le silence et la solitude pour compagnes.

Je pense aussi souvent à ce que nous avons construit, à tout ce qui fait de nous ce que nous sommes. Cette séparation m'a permis de réaliser que notre amour est fait pour durer, qu'il ne se consume pas dans la facilité, mais qu'il trouve sa force dans les épreuves. Je sais maintenant, plus que jamais, que je suis prêt à te retrouver, à braver tout ce qui se dresse entre nous. Je ferai tout pour que nous soyons ensemble, peu importe le prix à payer, peu importe le temps à attendre.

Peut-être est-ce naïf de ma part, mais je me dis souvent que tout ceci n'est qu'une épreuve passagère, que le lendemain nous serons réunis et que tout ce que nous aurons traversé ne fera que renforcer notre bonheur. Et dans ces moments de doute, je m'accroche à cette certitude, à cette vision de nous deux, unis envers et contre tout. Nous avons construit quelque chose de rare, Olga, et je sais que ce trésor est notre force.

Mais il y a aussi des jours, je l'admets, où le doute me prend, où je me demande si nous arriverons réellement à surmonter tout cela. J'essaie de chasser ces pensées, mais elles s'invitent parfois, dans les nuits sans sommeil, dans les journées sans fin. Alors, je relis tes lettres, je me rappelle ton amour, ta tendresse, et je retrouve cette conviction.

Olga, si seulement tu savais combien j'aspire à ce moment où nous pourrons enfin nous retrouver. Je rêve de te serrer dans mes bras, de sentir ton cœur battre contre le mien, de te murmurer tout ce que je garde en moi depuis si longtemps. Parfois, je ferme les yeux et j'imagine cet instant, cet éclat d'éternité où le monde disparaîtra autour de nous, où seuls toi et moi existerons, enfin réunis.

Je te promets que je ferai tout pour que ce moment arrive. Peu importe le temps, les difficultés, les obstacles. Je sais que notre amour est plus fort que tout, que rien ne saurait le briser. Et même si la vie nous réserve encore des épreuves, je suis prêt à les affronter, à les traverser, car je sais qu'au bout du chemin, il y a toi, il y a nous.

Garde cette lettre près de toi, mon amour, comme un serment renouvelé, une promesse que, même loin de toi, je t'appartiens tout entier. Où que tu sois, sache que mon cœur, mon âme, mon être tout entier te sont dévoués. Tu es et resteras la lumière de ma vie, la raison de mon existence, mon ancre dans ce monde incertain.

En attendant ce jour béni où je pourrai enfin te retrouver, sache que je t'aime, d'un amour profond et éternel, un amour qui défie le temps, les distances, et les épreuves.

Avec tout mon amour, 

Ton Edward

Reviens-moi : Le ciel et ses étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant