Chapitre 52

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Pdv de Peyton 

Le silence était presque étouffant, comme si le temps lui-même hésitait à s'écouler. Assise sur la chaise, je fixais la porte, mon cœur battant plus fort à chaque seconde qui passait. À peine quelques minutes s'étaient écoulées, mais elles semblaient interminables. Chaque instant, chaque bruit résonnait dans la pièce, mais rien ne préparait mes nerfs à ce qui allait suivre. Finalement, la porte s'ouvrit, d'un coup, et là il était là, Tyler, debout dans l'embrasure de la porte. Ses yeux, froids et distants, rencontrèrent les miens, et sans un mot, il laissa échapper une phrase qui me transperça :  

— Je ne veux plus te revoir.

Un frisson me traversa, mais ce n'était rien comparé à ce qui se passa en moi à cet instant. Avant même que je puisse réagir, il se retourna et commença à fermer la porte. Un simple mouvement, presque mécanique, et je savais que tout était sur le point de se briser. C'est là que l'implosion se produisit. Mes lèvres tremblaient, mes yeux s'embuaient. C'était comme si la pièce entière se refermait sur moi. Et avant même que je ne le contrôle, les larmes commencèrent à couler.

Je me jetai au sol, mes genoux heurtant le sol avec une douleur sourde, mais je n'avais même pas conscience de ce qui m'entourait. Les larmes coulaient à flots, et mes mots se perdaient dans le vide, incohérents, suppliant, désespérés.

— Tyler... s'il te plaît... écoute-moi... je... je t'en supplie...

Il s'arrêta, hésitant. Puis, contre toute attente, il revint vers moi. Ses mains se tendirent, m'aidant à me relever d'une manière douce mais ferme. Un silence lourd pesait sur nos épaules, avant qu'il ne me guide, sans un mot, jusqu'à sa chambre. Il m'installa doucement sur le bord du lit et, avec un geste calme, me tendit un verre d'eau. Je le pris avec tremblement, buvant goulûment, comme si ce geste pouvait apaiser une douleur bien plus profonde.

Le silence s'installa à nouveau entre nous. Je le sentais me regarder, et quelque part, je savais que la question qu'il allait poser ne serait pas facile à affronter. Finalement, il prit la parole, sa voix calme mais ferme, un mélange de déception et de compréhension dans le ton.

— Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu m'as menti ? Pourquoi tu m'as laissé te faire confiance , si c'était pour tout jouer ainsi ? 


Je baissai la tête, incapable de soutenir son regard. Les mots se bousculaient dans ma tête, mais aucun ne semblait convenir. Alors je bégayai, pris de panique.  

— Je... je voulais juste... au début, c'était un défi. Un truc entre moi et Trish... celle qui perdait devait quitter le lycée. Mais après, je t'ai connu... et je me suis... attachée à toi. Je t'ai aimé... ton sourire, ta façon d'être, ton audace... et... c'était trop tard pour revenir en arrière. Il y avait cette promesse, ce défi... et je... je ne pouvais pas...  

Je fis une pause, la gorge serrée.  

— Quand je t'ai parlé d'Inaya, j'ai oublié de te dire quelque chose... Ces filles qui t'ont fait du mal... elles étaient des reines des abeilles. Et je... je me suis sentie responsable, alors j'ai décidé de tout prendre en main. De prendre le pouvoir. De les chasser, de... me venger. Et... je m'en veux tellement.

Tyler restait silencieux, me laissant finir, et je ne pouvais m'empêcher de sentir un poids écrasant sur mes épaules. Lorsqu'il parla à nouveau, sa voix n'était plus aussi dure, mais il y avait toujours une pointe de tristesse, comme un écho dans ses mots.  

— Je comprends... mais quand les choses ont commencé à devenir sérieuses entre nous, tu aurais dû me dire la vérité. Tu n'avais pas besoin de jouer à ce jeu. Et surtout, je préférerais que tu sois honnête avec moi, que tu m'en parles avant... plutôt que de tout découvrir à une fête, devant tout le lycée.

Je baissai encore la tête, un profond sentiment de honte m'envahissant.  

— Je suis désolée... Je... je n'aurais pas dû... J'aurais dû tout te dire...  

Sans un mot, il s'approcha, et dans un geste qui me surprit, il me prit dans ses bras. La chaleur de son étreinte me sembla si réconfortante après toute cette tension, après toutes ces larmes. Ses bras étaient solides, comme un abri, et je me laissai aller à la douceur de ce moment. Il caressa doucement mes cheveux, me murmurant d'une voix douce, presque rassurante :  

— C'est fini maintenant... Allez, viens te coucher.

Je le suivis, sans résistance, me glissant dans les couvertures de son lit. Il se coucha près de moi, me serrant contre lui, ses bras autour de moi comme une promesse silencieuse de protection. 

Pdv de tyler

La pièce était baignée d'une lumière douce, tamisée par les rideaux épais qui bloquaient le reste du monde dehors. Dans le silence de la nuit, seul le léger souffle de Peyton brisé par quelques sanglots suspendus me faisait écho. J'étais assis sur le lit, la jeune femme dans mes bras, ses mains crispées sur mes vêtements, cherchant désespérément un peu de réconfort. Ses larmes ne cessaient de couler, mais je savais que ça finirait par passer. Le poids de ses pleurs se faisait de plus en plus lourd, mais je refusais de la lâcher.

Je la maintenais contre moi, doucement, en caressant ses cheveux pour l'apaiser. "Tu n'as pas à pleurer", murmurais-je doucement, bien que je sache qu'aucun mot ne pouvait vraiment réparer ce qui avait été brisé. Elle secoua la tête, incapable de répondre, mais ses pleurs commencèrent à se faire plus faibles, plus lents. Chaque gémissement qu'elle étouffait semblait emporter un peu de la douleur qui la rongeait.

Les minutes s'étiraient, chacune plus longue que la précédente. Je pouvais sentir son corps se détendre petit à petit, les tremblements qui secouaient ses épaules cessant lentement. Elle s'était accrochée à moi pendant tout ce temps, comme si je pouvais la protéger de tout ce qui la tourmentait. Je ne savais pas exactement ce qui s'était passé dans sa tête, ni tout ce qu'elle avait dû affronter, mais je pouvais imaginer à quel point cela avait dû être difficile.

Les dernières larmes s'étaient estompées et son visage s'était fait plus paisible. Ses yeux étaient fermés, sa respiration régulière. Elle semblait maintenant si vulnérable, si belle dans cette tranquillité retrouvée. Je me suis penché et ai essuyé les dernières traces d'humidité sur ses joues, la douceur de ses traits me faisant hésiter, un instant. Elle semblait enfin apaisée, comme si une lourde tempête s'était calmée en elle.

Je la regardais pendant quelques secondes, perdant le fil du temps, me demandant si j'avais bien agi en lui pardonnant.  Elle m'avait trahi pour venger sa sœur, un acte que je ne pouvais pas ignorer. Mais en la tenant contre moi, en la voyant enfin dans cet état de calme, je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'elle avait agi sous la pression, dans un tourbillon d'émotions et de désespoir. Choisir entre la loyauté envers sa famille et ce que nous partagions... Cela ne devait pas être simple.

Je savais que nous faisons tous des erreurs. Moi-même, je n'étais pas exempt de failles. Alors, pourquoi ne lui accorder qu'une chance de plus ? Je pouvais la comprendre, même si ça me faisait mal, même si ça m'avait blessé profondément. La vie ne serait jamais simple, et j'avais pris ma décision. Peut-être que, au fond, c'était la seule solution, pardonner pour avancer. Elle m'avait montré qu'elle regrettait, que la douleur qu'elle avait ressentie était bien plus grande que ce que je pourrais jamais imaginer.

Peyton dormait désormais paisiblement dans mes bras, et je me sentais un peu plus serein. Son visage, détendu, dégageait une paix que je n'avais pas vue depuis longtemps. Un sentiment de réconfort m'envahit. Finalement, la tension que j'avais accumulée se relâcha à son tour. Je la regardai encore quelques instants, mes yeux se fermant doucement, le bruit de sa respiration calme devenant le fond sonore de mes pensées. 

La douceur de ce moment m'envahit totalement. Et puis, lentement, je m'endormis à mon tour, les bras autour d'elle, sa chaleur me rassurant.

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