La liste des baisers

Chapitre Sans Titre 40

Pdv de Tyler 

Il faisait sombre, à peine éclairé par les étoiles qui brillaient comme des diamants dans le ciel. Je m'appelais Tyler et, assis sur le sable frais, j'attendais. Les vagues murmuraient doucement, créant une mélodie apaisante qui contrastait avec le tumulte de mes pensées. À côté de moi, Peyton, ma confidente, semblait plongée dans ses propres réflexions.

Après quelques minutes, sa voix tremblante perça le silence de la nuit. « Inaya, c'était ma sœur jumelle. » Elle marqua une pause, l'émotion s'emparant d'elle. « Je la considérais comme ma petite sœur, parce qu'elle était si timide et fragile. Nos parents n'étaient jamais là, alors je me devais de la protéger. » Ses mots étaient chargés de douleur, et je sentais que chaque syllabe lui coûtait.

« Elle est morte il y a deux ans. On venait d'entrer au lycée, toutes les deux en seconde, mais pas dans la même classe. Depuis trois mois, elle subissait le harcèlement d'une fille nommée Liliah et de sa bande. » Son regard se perdit dans l'obscurité, comme si elle cherchait à revivre chaque instant. « Elle ne m'en a jamais parlé. Je savais qu'il se passait quelque chose, mais je ne savais pas quoi. »

Peyton se remémora des souvenirs douloureux. « Parfois, elle rentrait avec de bleuets ou des  vêtements trempés,  parfois déchirés. Elle avait toujours une excuse : elle avait heurté un poteau ou était tombée dans une flaque. » Sa voix se brisa, et je glissai ma main sur la sienne, sentant les larmes couler le long de sa joue. Elle reprit, plus déterminée. 

« Un jour, on devait rentrer ensemble. Je l'attendais, mais je ne la trouvais pas. Puis, j'ai reçu un message d'une de ses amies, me demandant de venir dans un couloir du lycée. Quand je suis arrivé, la scène était horrible. Des élèves étaient rassemblés, les visages blêmes. Liliah et ses amis prenaient la fuite. J'ai avancé, mon cœur battant, et là... j'ai vu ma sœur. Son corps inanimé, couvert de bleuets, ses vêtements déchirés et tâchés de sang. Son visage... rempli de sang. » 

La douleur dans sa voix était palpable, chaque mot résonnant avec une intensité insupportable. « Je me suis courbé, le déni s'emparant de moi. Je l'ai touchée, mais elle ne bougeait pas. J'ai tout fait pour la réveiller, mais elle ne réagissait pas. J'appelais les ambulances  je les attendais, le temps qui semblait s'éterniser quand ils ont arrivé ils l'on examiner sur place ils on même essayer de la réanimer mais rien ne fonctionnait mais ils me répétaient un mot que je refusais d'entendre : elle était partie. »

Un silence lourd s'installa entre nous, comme si le monde entier retenait son souffle. Peyton continua, la voix tremblante mais résolue. « En rentrant, j'ai trouvé son journal intime. Elle y avait écrit toutes les horreurs qu'elle avait vécues elles l'avaient même violé en groupe. Ce soir-là, j'ai cherché Liliah. Je l'ai trouvée en train de célébrer avec ses amis, insouciante. J'ai perdu le contrôle. Je me suis jetée sur elle et je l'ai frappée. Ses amis ont essayé de nous séparer. »

Une colère sourde l'étreignait, et je pouvais sentir la souffrance de son cœur. « Pendant des mois, je ne suis pas sortie. Je m'en voulais de ne pas avoir su l'aider, de ne pas avoir protégé ma sœur. Ces filles n'ont écopé que de dix ans de prison, comme si cela suffisait pour effacer la vie d'unne personne, la vie d'Inaya, comme si cela pouvait compenser ma perte. »

Les larmes de Peyton coulaient librement, et elle s'accrochait à moi comme si j'étais le seul point d'ancrage dans son océan de chagrin. Je la laissai déverser sa douleur, chaque cri, chaque sanglot révélant l'intensité de son chagrin. Après quelques minutes, la fatigue l'emporta, et elle finit par s'endormir, la tête reposant sur mon épaule.

Sous les étoiles, dans ce moment suspendu, je comprenais que le poids de son histoire était aussi le mien. Et malgré la tristesse qui l'envahissait, je savais que je serais toujours là pour elle, pour porter un peu de sa peine et lui rappeler que, même dans la nuit la plus sombre, l'espoir pouvait encore briller.