Chapitre 53

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Pdv de tyler

La lumière douce du matin perçait à peine les rideaux, caressant la pièce de ses premiers rayons. Je me réveillais doucement, le corps encore engourdi par les heures de sommeil. Je n'avais pas bougé de la nuit, maintenant toujours Peyton contre moi. Elle était encore endormie, ses cheveux en désordre tombant délicatement sur son visage. Son souffle était régulier, presque apaisé, et la chaleur de son corps contre le mien me donnait un sentiment de paix que j'avais presque oublié.

Je pris une profonde inspiration, puis, lentement, je détachai une main de son épaule pour caresser tendrement son visage. Elle grogna légèrement, comme si elle n'était pas encore prête à se réveiller. Je souris, amusé par sa réaction, et la laissai profiter encore quelques instants de ce sommeil réparateur. Mais je savais que la journée ne tarderait pas à commencer.

Je me redressai légèrement, m'étirant dans le silence, tout en observant le visage de Peyton. La douceur de ses traits me faisait fondre. Malgré la tempête qu'elle avait traversée, malgré ses luttes intérieures, elle restait celle que j'avais toujours connue. Quelque part, je me disais que c'était peut-être ça, la véritable beauté : ce calme retrouvé après la tempête, cette sérénité qui suivait les épreuves.

Finalement, Peyton ouvrit lentement les yeux, baillant à moitié, un petit sourire sur les lèvres. Ses yeux se posèrent sur moi, puis sur la pièce autour de nous. Elle sembla se rappeler où elle était et ce qui s'était passé. Ses yeux se voilèrent un instant, mais elle se redressa tout de même, ses cheveux en bataille et un air un peu perdu qui ne la quittait pas. Elle se tourna vers moi et, dans un souffle, murmura :

« Bonjour... »

Sa voix était encore basse, rauque, comme si elle se réveillait d'un long rêve. Je lui rendis son sourire, en posant une main sur son épaule pour l'aider à se redresser.

« Salut, » répondis-je doucement, mon ton calme. « Comment tu te sens ? »

Elle haussait légèrement les épaules, comme si elle cherchait à trouver ses mots. « Mieux. C'est bizarre, mais... j'ai l'impression que tout est plus léger ce matin. » Elle baissa les yeux un instant avant de relever la tête. « Merci. »

Je n'avais pas besoin de réponses, pas besoin de plus de paroles. Je savais ce qu'elle ressentait, et j'étais heureux de la voir aussi apaisée. J'avais l'impression qu'on venait de traverser quelque chose d'intense, mais qu'on était plus forts pour ça.

Nous nous levâmes lentement, tout en échangeant quelques paroles tranquilles. La pièce semblait baignée dans un calme doux et serein, le monde extérieur encore endormi. Peyton se dirigea vers la fenêtre, entrouvrant les rideaux pour observer l'extérieur. Le ciel était clair, un bleu profond, et l'air frais du matin apportait une sensation de renouveau.

Je la rejoignis près de la fenêtre et, sans dire un mot, nous restâmes là quelques instants, observant le monde qui reprenait son souffle. Elle se tourna enfin vers moi, un sourire timide sur les lèvres.

« Tu veux qu'on fasse quelque chose aujourd'hui ? » me demanda-t-elle, comme si elle hésitait encore, se demandant si j'avais d'autres plans ou si elle avait le droit d'imaginer une journée "normale" avec moi.

Je lui souris, touchant doucement sa joue. « Bien sûr. Faisons quelque chose de simple. On peut commencer par un petit déjeuner, et puis... on verra. »

Ses yeux s'éclairèrent d'une lueur d'enthousiasme. « J'adore l'idée. »

Après un petit moment de préparation, nous nous retrouvâmes dans la cuisine, à préparer un petit déjeuner simple mais agréable. Peyton, toujours un peu timide, s'appliquait à faire griller des tranches de pain tandis que je m'occupais des œufs. Nos mains se frôlèrent à plusieurs reprises, et chaque contact me fit frissonner d'une douce chaleur. Il y avait quelque chose de réconfortant dans cette routine partagée, comme si, pour une fois, le monde tournait lentement autour de nous.

Nous mangions en silence, avec quelques éclats de rire, parfois un regard échangé qui en disait plus que des mots. La nourriture n'était pas ce qui comptait, c'était l'instant, l'atmosphère qui s'était installée entre nous.

Après le petit déjeuner, nous décidâmes de sortir. Le temps était parfait, et je savais que nous en avions besoin, de cette parenthèse d'air frais, loin de tout ce qui nous pesait. Nous allâmes faire une promenade dans le parc du coin, un endroit calme, presque intime, où les gens semblaient avoir oublié l'agitation de la ville. Peyton se tenait un peu plus près de moi que d'habitude, et je n'avais pas à la pousser, à lui dire quoi faire. Elle se laissait guider par le rythme de la journée, par le sentiment de liberté qu'on ressentait dans ces moments suspendus.

Nous marchions lentement, sans grande direction, absorbés par la simplicité du moment. Parfois, elle se laissait aller à de petites anecdotes sur son enfance, sur des souvenirs lointains qui, à ses yeux, semblaient futiles, mais que je savais précieux. Je l'écoutais attentivement, lui répondais de temps à autre, et petit à petit, l'atmosphère devenait plus légère. Elle semblait se redécouvrir, se retrouver. Il y avait des jours où tout semblait aller de travers.

La journée passa sans heurt, comme un souffle tranquille, un peu comme ces moments suspendus où l'on se permet de respirer avant de replonger dans le tourbillon du monde. Nous rentrâmes à la maison au crépuscule, fatigués mais heureux, et, en nous installant sur le lit, je sus que c'était un de ces jours où tout semblait possible.

Peyton se glissa à mes côtés, la tête reposant sur mon épaule. Elle n'avait pas besoin de parler, et moi non plus. La journée avait été simple, mais elle avait suffi à nous redonner un peu d'espoir.

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