Prisonnière des trois

✨Chapitre 52✨

Lyra se tenait au balcon de sa terrasse, les bras posés sur la rambarde, le regard perdu dans l'horizon du manoir. Elle était en sous-vêtements, une banalité désormais pour elle. À quoi bon porter des vêtements quand la moitié du personnel vous a déjà vu nue ? Le vent jouait avec ses cheveux, les faisant virevolter autour de son visage. Cela faisait trois mois que Lysander était retourné en Italie, mais pour elle, il semblait toujours présent. Elle le sentait, le voyait, l'entendait, comme s'il était devenu une ombre omniprésente dans sa vie.  lui semblait normal. C'était sa vie maintenant.

Elle avait développé des réflexes de peur. Chaque fois que Caelum et Kyle s'approchaient d'elle, son corps tremblait. Si l'un d'eux levait la main, elle se protégeait instinctivement le visage. Elle ne se débattait même plus quand ils la baisaient, que ce soit seuls ou à deux. À quoi bon résister ? Cela ne faisait que la conduire à être ligotée. Mais ce n'était pas pour autant qu'ils étaient doux. Ils prenaient plaisir à la faire souffrir, et elle avait développé une étrange accoutumance à cette douleur.

Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, des mains entourèrent sa taille. Elle sursauta, reconnaissant instantanément la poigne ferme de Caelum. Il se pressa contre elle, murmurant à son oreille.

«Tu es magnifique, Lyra,» dit-il d'une voix basse et suave.

Elle resta silencieuse, fixant toujours l'horizon. Ses mains tremblaient, mais elle ne bougea pas. Caelum glissa ses mains sur son ventre, les faisant remonter lentement jusqu'à sa poitrine. Elle sentit un frisson la parcourir, mais ne montra aucune résistance.

«Je me demande à quoi tu penses, debout ici, seule,» continua-t-il, ses lèvres effleurant le lobe de son oreille.

Elle ne répondit toujours pas. Sa respiration s'accéléra tandis qu'il poursuivait ses caresses, ses mains explorant chaque courbe de son corps. Il se pressa plus fermement contre elle, savourant sa soumission.

«Je suis sûr que tu penses à lui,» murmura-t-il, son ton teinté de sournoiserie. «À Lysander.»

Elle ferma les yeux un instant, sentant la familiarité de cette douleur poignante dans son cœur. Oui, elle pensait à Lysander. Comment ne pas le faire ? Il avait laissé une marque indélébile sur son âme, une marque qu'elle ne pourrait jamais effacer.

Il tourna doucement son visage vers lui, plongeant son regard dans le sien. Il y vit le vide, l'absence totale d'émotion. Cela le fit sourire, un sourire cruel et satisfait. II aimait la voir ainsi, brisée, soumise à leur volonté.

«Regarde-moi, Lyra,» ordonna-t-il.

Elle obéit, ses yeux rencontrant les siens sans vraiment le voir. Il rapprocha son visage du sien, capturant ses lèvres dans un baiser possessif. Il sentit la réponse de Lyra, passive mais présente. Un gémissement étouffé échappa de ses lèvres lorsqu'il approfondit le baiser, ses mains continuant leur exploration sans retenue.

Le vent continuait de souffler, emportant avec lui les murmures du passé. Pise au piège de cette réalité déformée, elle acceptait désormais sa nouvelle vie. Une vie où la douleur et la soumission étaient devenues ses seules constantes, un sombre reflet de la résilience pervertie qu'elle avait développée.

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Ils étaient tous les trois attablés dans la salle à manger luxueusement décorée du manoir. La table était ornée d'une nappe blanche immaculée, des chandeliers d'argent, et une vaisselle en porcelaine fine. Le repas était somptueux, un festin digne des plus grandes tables: un rôti de bœuf juteux, entouré de légumes rôtis parfumés au romarin et à l'ail, accompagné de pommes de terre dorées au four. Il y avait aussi une salade de roquette avec des noix de pécan et des cranberries séchées, assaisonnée d'une vinaigrette balsamique. Pour terminer, un plateau de fromages variés et des fruits frais.