Le prof vint nous chercher et nous nous dirigeâmes à pas rythmés vers le gymnase. Les autres membres de ma classe étaient affublés de sacs plus encombrants les uns que les autres. Les raquettes de badminton, qui sortaient de leurs rangements, menaçaient de blesser par inadvertance mes camarades. Quand bien même, je n'en aurais que faire.
Le gymnase que nous occupions était la salle dans laquelle était localisé mon club de badminton. L'avantage que je pouvais en retirer, était que je pouvais laisser mon sac plutôt volumineux au local propre à association. Ainsi, je n'avais pas à me le trimballer. Aujourd'hui était le premier cours de bad de l'année, et nous le pratiquerons tout le restant de l'année. J'en étais ravie.
D'après ce que j'avais comprit, nous serions répartis par terrain avec les groupes que le prof avait formés au début d'année. J'avais cru que ces groupes ne s'appliquaient qu'au Volleyball. Force est de constater que je m'étais trompée.
J'allai chercher mon sac contenant mes raquettes, ma gourde et tout le reste de mon matériel.
Les groupes se rencontrèrent pendant que le professeur faisait l'appel. La chance dont j'étais dotée me permettait de voir les interactions qu'avaient Adrian et Clément avec la bande de Kyo.
Notre professeur, monsieur Zimbo, expliqua rapidement le programme et le thème des séances à venir. Le smash. Le bonheur.
C'était de loin mon coup préféré. De plus, il n'était pas nécessaire de disposer d'une force musculaire exceptionnelle pour réussir un smash rapide avec un angle acceptable. Les miens étaient si rapides que mes adversaires peinaient à les défendre.
Adrian avait sortit artillerie lourde. Sa meilleure raquette, une serviette et ses chaussures clinquantes. Son attitude aussi. Sa posture démontrait qu'il avait une grande confiance en lui, et qu'il se savait doué dans ce sport.
Pour ma part, je portais un t-shit respirant Babolat, avec un col pour cacher mon tatouage. Quoique, personne ne connaissait sa signification. Mais si des espions de Karmis nous observaient, malgré toutes les précautions d'Azariel, je me devais de me cacher. Mais la matière de mon haut le rendait légèrement transparent, assez pour deviner une trace noire sur mon torse, pas assez pour entrevoir mon sous-vêtement. Un short noir, collant à mes jambes, complétait ma tenue. Quand je sorti du vestiaire, les têtes se tournèrent, et des chuchotements résonnèrent dans le silence du gymnase.
- Si vous avez quelque chose à dire, dites-le moi en face, grognai-je en relevant le menton.
Aussitôt les bruit cessèrent et je m'accroupis pour choisir ma raquette. Mes trois étaient cordées différemment. Une en noir, une en blanc, et ma dernière, ma préférée, en bleu et violet. bleu en latéral, violet en vertical.
Une véritable œuvre d'art. Puis, je commençai à m'échauffer. A chaque flexions, les muscles de mes jambes se contractaient, les faisant apparaitre pleinement. Je n'avais pas honte de me montrer ainsi. J'estimais qu'il était temps que je me montre telle que j'étais.
Oscar Raillaird, le garçon qui s'était insurgé pendant l'alarme incendie il y a deux mois, s'approcha pendant que je faisait mes pas-chassés.
Il était dans mon dos mais je l'entendais respirer fort, et agripper son maillot de foot, stressé. Il s'était trompé de sport celui-là.
- Qu'est ce que tu veux Oscar ? dis-je en continuant mes mouvement.
- Tu fais du bad en club ? Vu ton matériel, je ne vois que ça.
- Oui. Et donc ?
- C'était... une simple question de courtoisie. Merci d'avoir répondu.
J'entendais à sa voix entrecoupée qu'il était à le fois mal à l'aise et moqueur. Il n'attendait que ça. Il n'avait pas besoin de me poser la question, il savait déjà la réponse. Il cherchait simplement une excuse pour pouvoirs se moquer de moi.
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Dans les limbes...
RomanceJ'avais toujours réussi à conserver un minimum d'anonymat. Malheureusement, après dix-huit ans d'existence, il fallait bien que ça dérape. Après des coups d'éclat répétitifs et une prise d'otage qui tourne mal, mon secret est au bord de la révélatio...