Chapitre 19

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ELIANA :






Lorsque je descends de la voiture, mon cœur se serre. Cette villa... elle me renvoie à tant de souvenirs que j'aimerais effacer. Tout en moi crie que je ne devrais pas être ici, mais il n'y a pas d'autre choix. Je me sens lourde, presque paralysée par une peur diffuse, un mélange d'angoisse et de rejet.

Lorenzo, lui, ne dit rien. Je le vois passer de mon côté et ouvrir ma portière. Il tend la main, et bien que tout en moi hurle de m'éloigner, je finis par attraper sa paume. Son contact est ferme mais rassurant.

- Viens, murmure-t-il doucement, comme s'il savait que mes jambes tremblent autant que mon esprit.

Je m'appuie sur lui, incapable de cacher mon malaise. Son bras passe autour de ma taille pour m'aider à avancer. Chaque pas me rapproche de l'entrée, et chaque pas alourdit cette boule dans ma gorge.

Arrivée au salon, il m'installe délicatement sur le canapé, comme si j'étais faite de porcelaine. Je garde les yeux fixés sur mes genoux, les mains crispées sur le tissu de ma robe.

Lorenzo s'agenouille devant moi, son regard cherchant le mien.

- Hé, regarde-moi, dit-il doucement. T'es pas seule ici, d'accord ? Je suis là. Et je vais m'assurer que tout ira bien.

Sa voix est un ancrage, mais la villa reste écrasante. Pourtant, je me surprends à hocher la tête, incapable de dire quoi que ce soit.

Quand Lorenzo quitte le salon, je reste immobile un moment, fixant un point invisible devant moi. Le silence de la villa est presque oppressant. Je laisse échapper un soupir et regarde autour de moi. Chaque meuble, chaque détail de cet endroit me rappelle les moments que j'ai vécus ici... certains bons, d'autres beaucoup moins.

Pour m'occuper l'esprit, je me redresse un peu sur le canapé. Mon regard tombe sur une pile de magazines sur la table basse. J'en attrape un au hasard, feuilletant distraitement les pages sans vraiment m'attarder sur les articles. Très vite, l'ennui revient. Je repose le magazine et m'affale à nouveau, fatiguée. Peut-être que Lorenzo avait raison, je devrais essayer de me reposer.

Alors que mes paupières commencent à se fermer, j'entends des pas revenir. Je rouvre les yeux et vois Lorenzo apparaître dans l'embrasure de la porte, un bol à la main. Lorsqu'il s'approche, je réalise que le bol est rempli de fraises bien rouges et de petits morceaux de chocolat.

- Tiens, mange, dit-il simplement en me tendant le bol.

Je lève un sourcil, surprise.

- Comment tu sais que j'adore les fraises et le chocolat ?

Il esquisse un sourire en coin avant de répondre d'un ton moqueur :

- Tais-toi et mange.

Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement, mais je ne le laisse pas s'en tirer si facilement.

- Avoue, t'as fait tes petites recherches sur moi, hein ? Tu veux m'impressionner ?

Il s'assied sur le bord de la table basse, juste en face de moi, et me fixe intensément.

ElianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant