Chapitre trente-et-un

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La sonnerie retentit, je sors de ma cachette pour aller en cours. Je ne vois pas quoi faire d'autre, pour tout dire. Je me fonds dans la masse d'étudiants, mes joues sont vivement colorés et mes mains tremblent encore, mais sans plus. Ce fut une expérience étrange, embarrassante et spontanée mais je ne ressens pas les mêmes sentiments que d'habitude, enfin, que les deux baisers de JungKook. Avant, de la passion se mêlait à notre lien, mes jambes flageolaient, mon ventre était tiraillé par d'innombrable papillons, et ici, il n'y a rien, juste de légers tremblements et une lassitude encombrante. JiMin m'a embrassé, il m'a encore utilisé. Puis à quoi bon y penser longuement, cela ne changera pas la chose, tant pis.

Je pars en cour d'anglais, je pose lentement mes doigts sur mon bleu camouflé par du maquillage de basse marque – très viril tout ça, hm - avant de gémir doucement. Je m'adosse au mur, derrière un rang éparpillé d'élèves attendant notre professeur. Ce dernier arrive, il était assez âgé, la soixantaine, et partirait bientôt en retraite. Son café à la main, il ouvre la salle de classe et les étudiants pénètrent dans cette dernière, se dépêchant de choisir leur place près des radiateurs. Je rentre en dernièr, JungKook m'observe lorsque je tente de choisir une place, tout devant bien évidemment, il ne reste que ça mais je suis à l'opposé du brun. Mon voisin de classe est un boutonneux, un qui subit.

« Bonjour. »

- M'ssieur, je bouge, j'vois que dalle.

- Euh, monsieur Jeon, venez devant. Monsieur Kwo, prenez sa place, merci.

Mon voisin se lève, je serre des dents et comprends tout de suite que JungKook l'a fait exprès. Ce dernier pose son sac sur la table à côté de la mienne, je ferme les yeux pour ne pas le regarder mais son parfum me frappe d'un geste mélodieux et puissant. Il sent vraiment bon tout de même. Le jeune homme s'assoit et il sort ses affaires pendant que le professeur parle en fixant Il Nam qui draguait ouvertement une fille.

« On m'a demandé de vous dire que vos correspondants japonais arriveront jeudi, accueillez-les comme il se doit. »

- Ce sera quoi nos emplois du temps ?

- Merci de lever la main avant de prendre la parole. Bon, ils restent une semaine et il y aura une quarantaine de correspondants, pour savoir avec qui vous serez, aller voir l'affiche qui est devant le bureau de la secrétaire.

- On peut tomber avec des filles ?

- Non, les filles sont avec les filles et les garçons sont en correspondance avec les autres garçons. Il y a juste une exception et c'est monsieur Nam Jun.

Le professeur jura quelque chose discrètement, méfiant, mais il laissa passer alors que le fond de la classe riait, et même JungKook me dit quelque chose.

« Il va pas s'emmerder le Joonie. »

Il me donne un coup de coude mais je me décale pour me trouver plus loin de lui. Je ne veux plus rien avoir affaire avec cet être malsain.

« Tae... »

JungKook passe sa main sur la mienne mais je la rejette et je range précipitamment ma trousse et mon cahier.

« Arrête de faire comme si rien ne s'était passé ! »

Je me lève, des pétasses parlent de nous et je sors du cour, la mâchoire serrée, dans la plus grande incompréhension du professeur. JungKook m'énerve, son regard parfait m'énerve, ses cheveux m'énerve, son odeur m'énerve, sa voix masculine m'énerve, ses mains douces et chaudes m'énerve, tout m'énerve.

Je ferme la porte et je traverse le hall pour monter à l'étage près du distributeur jusqu'à la fin du cour d'anglais en passant devant le secrétariat. Je jette un rapide coup d'œil aux listes de correspondance. Je n'étais pas noté dessus car j'avais refusé d'héberger un étudiant japonais, je remarque que JungKook n'est pas non plus noté dessus, contrairement au fameux Nam Jun, Suga et JiMin. Mes pas m'emmènent à l'étage, empruntant les escaliers, je longe le couloir et je m'assoie sur un fauteuil orange taché par du café. Il n'y a personne à cette heure-là.

Cross my heart and hope to die.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant