Chapitre huit

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Je prends mon sac de sport dans mon casier et me dirige vers le gymnase, seul. Encore et toujours seul. Les graviers font du bruit sous mes pas, je n'aime pas ça, j'ai peur que quelqu'un passe à côté de moi et me dis que c'est parce que je suis obèse, mon ombre s'aplatissait sur les murs ondulés, me donnant de disgracieuses formes. Je me décale sur le côté, mon ombre suivit et retombe sur le chemin granuleux.

J'étais devenu fou, cherchant les moindres détails, où est-ce qu'ils pourraient m'insulter, en consultant tout, tout. Alors que je suis mince, que j'ai une peau dépourvu de bouton, d'imperfection, que je ne suis pas trop bête, ni trop intelligent. Je n'ai rien d'anormale, du moins, si le mot normal à une définition.

Je me fonds dans le tas que formait ma classe, ne cherchant pas qui je devais saluer, je n'avais personne à saluer de toute façon. Mon prof fait l'appel, et nous rentrons dans l'établissement coloré.

Je suis le groupe de garçon et rentre dans un vestiaire.

« Hm, c'est des vestiaires des mecs ici, les filles c'est à l'autre bout. »

Lança Kwang-Sun, tout sourire. Je ne prête pas attention à lui et pose mon sac de sport sur un des bancs cloués au mur beige. Je me change très rapidement sous les insultes de mes camarades puis sors, en ayant bien pris le temps de fermer mon sac et avoir attrapé mon portable pour le cacher dans ma poche de jogging gris. Je n'avais rien laissé, du moins aucune chose ayant de la valeur, sauf mon uniforme et une paire d'Adidas.

Le professeur donnait des consignes aux garçons, puisqu'il savait qu'ils n'y airaient qu'eux qui ferais quelque chose de productif, tandis que les filles parleraient de leur dernière sortie du week-end, malgré que nous soyons jeudi, de leur nouvelle mini-jupe, de leur dernier mec ou coup de cœur - qui se reportait souvent sur les quatre idiots et Jimin - et de tout autre truc débile.

« Bon, mettez-vous par deux, un gars une fille ! »

- M'sieur, on fait quoi?

- Song Ki, si vous arriviez en même temps que tout le monde vous le sauriez.

- Ouais, donc on fait quoi ?!

- Rugby.

- Oh, putain fais chier.

Le prof ne l'engueula pas pour son vocabulaire, faisant comme s'il n'avait rien entendu. Le respect en Corée du Sud n'est absolument pas présent dans cet établissement scolaire minable.

Ah mais attends, on est un nombre impaire dans cette classe ! Je jette un bref coup d'œil à ma classe, perplexe. Il n'y avait aucun absent, ni aucune personne ayant un mot de son médecin pour faire sport, mince.

Les autres sports pouvaient passer, par groupe de quatre, ou de six, mais du rugby, avec un garçon qui peut m'en faire baver et me blesser en faisant genre : c'était le sport, il s'est cassé une jambe? C'est à cause du sport. Puis bon, j'ai beau dire et crier que je ne suis pas gay, ce n'est qu'un mensonge, et que le rugby était un sport assez tendancieux et rapproché.

Autour de moi, les groupes se formaient. Pour une fois, les élèves respectent le prof et forment des groupes mixtes. Je me retrouve seul, un peu gêné, à côté d'eux, cherchant la personne qui allait être mon partenaire. J'appréhendais.

Deux mains se posèrent sur mes hanches, et d'un geste brusque, j'entrepris de foutre un poing au mec qui avait fait ça, mais une main apparue et attrapa mon poignet avant de la resserrer, de plus en plus fort sur moi.

« Qu'est-ce que tu comptais faire ?! »

- Euh, bah rien, je...

- Tu ?

Cross my heart and hope to die.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant