Les jours étaient tous les mêmes.
Laren ne savait pas toujours pourquoi elle se levait. Cela faisait des années qu'elle n'avait plus la nécessité de le faire. Elle avait désormais le luxe de rester immobile, de s'arrêter de vivre sans que son monde ne s'écroule. Malgré tout, elle finissait chaque fois par se tirer hors du lit.
Elle savait d'avance ce qui l'attendait et cela ne l'enchantait même pas. Rien ne l'enchantait plus depuis longtemps. Avait-elle jamais été enchantée de quoi que ce soit ?
D'une certaine façon, Laren aimait des choses. Ou étaient-ce ces choses qui l'aimaient trop pour la laisser partir. Elles la contrôlaient parfois mieux que son propre cerveau. Ce n'était pas faute de lutter contre ces impulsions pourtant plus fortes qu'elle. Il lui arrivait d'avoir le dessus. Le plus souvent, c'étaient elles qui raflaient la mise.
Céder aurait été tellement plus simple. Tout cela ne lui déplaisait pas toujours. Laren aimait l'arôme de l'otomuscadet sur sa langue. Elle aimait la jouissance de dominer une partie et les bons à rien qui lui servaient d'adversaires. Mais elle n'aimait l'ivresse de la bouteille et du jeu que le temps de la vivre. Après la frénésie, il n'y avait plus que la honte.
Laren refusait de se laisser porter par le courant. Pour autant, elle était incapable de nager à l'envers de celui-ci. Elle restait enchaînée à cet entre-deux qui la retenait depuis des années. Tout se répétait encore dans un va-et-vient aliénant.
Les jours étaient tous les mêmes.
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Les mots d'autres visages
RandomIci se mêlent la plume et le regard de personnages tous plus distincts les uns que les autres. Leur point commun ? Avoir tous été incarnés dans un RP pour une durée plus ou moins longue. Qu'ils soient de nobles âmes, des fauteurs de troubles ou enco...