ce que nous sommes devenus

chapitre 3

Le silence qui s'était installé dans la salle en était devenu gênant, les parents de Carla regardèrent leur fille plein de compassion et d'amour tandis que ses grands-parents étaient restés abasourdis et sans voix. C'est M. Lauréat, le papa de Carla qui brisa le silence en premier.

- On est fière de toi, Carla de l'avoir enfin dit à tout le monde, et on t'aime, tout comme on adore Many, mais ça, tu le savais déjà.

- Merci papa !

S'en était trop pour les oreilles du vieil homme qui jeta sa serviette sur la table et partit d'un seul coup en faisant claquer la porte d'entrée.

- Je vais le chercher.

Dit sa femme en se levant et en quittant la table à son tour.

C'est à ce moment-là que Carla fondit en larmes sur les genoux de sa petite amie. C'était un mélange de la retombée de stress et de déception qui sortait par ses larmes. Elle savait que ses grands-parents n'allaient pas être contents, mais de là à couper court au repas et partir de leur propre maison, elle ne s'attendait pas à une telle réaction. Depuis son coming-out à l'école et à ses parents elle s'était souvent prit des moqueries tout comme Many d'ailleurs, mais la déception ne cesse jamais d'apparaître face à ce genre de réaction surtout à notre époque.

C'est fou comme l'ouverture d'esprit n'est pas innée chez tout le monde et à quel point c'est décevant surtout venant des personnes qu'on aime le plus.

Le père de la jeune femme s'approcha d'elle et la fit se redresser pour qu'elle le regarde.

- Allez, ma princesse ne pleure pas, on s'en fiche de ce qu'ils pensent tant que toi, tu es heureuse, c'est le principal. Et je vais aller leur parler et essayer de leur faire comprendre que quand on aime quelqu'un peu importe sa sexualité, son genre ou sa couleur de peau, on l'aime tel qu'il est.

Carla se remit à pleurer de plus belle, ajoutant cette fois la reconnaissance à sa peine. La reconnaissance d'avoir des parents si aimants et compréhensifs. Elle sait bien quelle chance elle a, car plein de jeunes dans sa situation, on été complètement renié par leur famille à cause de la personne qu'ils aiment ce qui est vraiment injuste.

- Tu sais quoi ma Carlou ? Demanda Many.

- Non ?

- Temps pis tes grands-parents ne verront jamais le mariage de princesse que je te réserve et a qu'elle point tu seras la plus belle du monde ce jour-là.

- Quoi ? S'étonna Carla. Mais je croyais que tu n'aimais pas le mariage que pour toi, c'était juste de la paperasserie.

- Oui, mais toi, tu veux un grand mariage et je t'aime toi alors s'il faut qu'on ait un énorme mariage le jour où on le fera alors tu l'auras !

Elles s'embrassèrent amoureusement pendant quelques secondes. C'était comme si tout ce qui venait de se passer ne s'était pas passé et que seulement elles deux existaient, qu'elles étaient seules au monde. Puis le grincement de la porte les ramena à la réalité. C'est le père de Carla qui revenait dans la pièce en faisant la moue. Il n'avait pas réussi à raisonner ses parents.

- Aller venez les filles ont part d'ici, s'ils ne veulent pas de toi alors on a plus besoin d'eux nous non plus. Je n'accepterais pas que d'autre personne fasse du mal à ma fille et sa petite amie, c'est hors de question.

Carla se leva et alla prendre son père dans ses bras.

-Merci papa d'avoir essayer, et merci à vous deux d'être les meilleurs parents du monde.

La petite famille attrapèrent leurs affaires puis partirent sans un mot de plus et sans un regard au reste de leur famille. Cette journée allait marquer un énorme tournant dans la vie de la famille sans même sans rendre compte. Surtout pour le petit couple de jeune femme.